Le Mois de l’histoire des Noirs, c’est l’occasion de se tourner vers l’avenir pour les jeunes dans le domaine des STIM

Février est le mois de l’histoire des Noirs, et si l’histoire nous permet de jeter un regard sur le passé, j’aimerais qu’à cette occasion nous tournions notre attention vers l’avenir. Je pense en particulier aux perspectives et aux possibilités offertes aux jeunes Noirs qui étudient les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM). Ces jeunes auront un impact inestimable sur notre future main-d’œuvre et nos écosystèmes d’innovation; il faut pour cela que nous leur donnions les moyens de réussir. 

À l’instar de leurs pairs, les jeunes Noirs qui étudient dans le domaine des STIM intègrent un marché du travail remodelé par la pandémie de la COVID-19 et défini par l’incertitude économique, que ce soit en tant qu’innovateurs, entrepreneurs ou professionnels en herbe. Les employeurs recherchent des compétences techniques et non techniques évidentes, et une expérience professionnelle pertinente est également indispensable. Cependant, contrairement à certains de leurs pairs, les jeunes Noirs ont souvent un accès limité aux stages intégrés au travail et aux possibilités d’apprentissage expérientiel. Une étude menée par le Centre des Compétences futures (CCF) révèle que les jeunes issus de groupes en quête d’équité qui cherchent à passer de l’école au travail sont plus susceptibles d’être victimes de discrimination dans les pratiques d’embauche.  

Favoriser l’apprentissage expérientiel

À l’Université de l’Alberta, le programme Experiential Learning in Innovation, Technology, and Entrepreneurship (ELITE) Program for Black Youth – ou programme ELITE pour simplifier – a été créé pour combler l’écart entre ces jeunes et les possibilités pertinentes de développement des compétences intégrées au travail, de réseautage et d’apprentissage expérientiel. 

Lancé en 2021, le programme offre aux jeunes Noirs âgés de 15 à 22 ans une expérience professionnelle pratique et rémunérée en collaboration avec des laboratoires de recherche et d’innovation des universités, des entreprises à but lucratif et des agences gouvernementales. En plus de participer à des projets ayant un impact réel et faisant appel à des technologies de pointe, les stagiaires du programme ELITE reçoivent une formation à l’entrepreneuriat dans le cadre d’une série sur la conception d’entreprise et au bien-être dans le cadre d’une série sur le bien-être et l’encadrement. Cette expérience de stage holistique a été conçue pour doter les étudiants des compétences pratiques et socio-émotionnelles nécessaires pour devenir des professionnels et des entrepreneurs accomplis. 

Assurer l’inclusion

Le développement d’une carrière réussie en tant qu’innovateur est un processus à multiples facettes qui nécessite des compétences techniques et professionnelles transférables, des réseaux sociaux solides et une expérience industrielle ou professionnelle pratique. Sans ces compétences, les jeunes professionnels risquent d’être laissés pour compte. Nous reconnaissons que l’éducation postsecondaire est une étape nécessaire, mais parfois incomplète sur la voie de l’entrepreneuriat ou de l’innovation. À mesure que la nature du travail devient de plus en plus numérique et évolue pour s’adapter à une main-d’œuvre plus jeune et plus diversifiée, nous devons veiller à ce que les jeunes Noirs dans les domaines des STIM, avec leurs perspectives et leurs idées diverses et singulières, soient inclus. Leurs contributions à la recherche et à l’idéation dans le domaine de la science et de la technologie sont considérables, et leur présence dans cet espace aborde les questions actuelles de représentation et de visibilité. 

Les étudiants noirs dans le domaine des STIM sont affectés par des lacunes en matière de représentation, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la salle de classe. Ils ne voient pas toujours beaucoup de professeurs ou de dirigeants d’entreprise qui leur ressemblent, et sur le lieu de travail, les employés issus de groupes racialisés ont déclaré avoir subi plus de discriminations. Pour combler cette lacune et aider les étudiants à créer des réseaux, le programme ELITE donne la priorité à la possibilité pour les stagiaires de se rencontrer et d’entrer en contact les uns avec les autres par le biais de présentations et d’ateliers. 

Développement du réseau

Notre vision plus élargie est de cultiver un réseau de soutien toujours plus grand de professionnels noirs hautement qualifiés, bien équilibrés et au potentiel illimité dans les écosystèmes des STIM et des affaires. À ce jour, nous avons aidé plus de 90 étudiants et, l’année dernière, nous avons étendu le programme à l’université Carleton d’Ottawa. Le programme ELITE offre une plateforme aux professionnels noirs établis et aux partenaires communautaires passionnés comme le CCF pour apporter des contributions coordonnées et ciblées afin de développer la prochaine génération de professionnels noirs dans le domaine des STIM. 

Une intervention précoce dans les années de formation de la vie professionnelle d’un jeune peut façonner la trajectoire de sa carrière. Cela est particulièrement vrai pour les jeunes issus de groupes racialisés qui n’ont peut-être pas facilement accès aux mêmes possibilités permettant d’acquérir l’expérience concrète et pertinente pour l’industrie dont dispose la majorité de la population canadienne. Le programme ELITE apporte une solution pratique aux obstacles à l’avancement professionnel et au développement des compétences auxquels sont confrontés les jeunes Noirs, tout en accordant la priorité à l’éducation en matière de santé mentale et d’entrepreneuriat. 

Nous savons que le fait d’encourager ces carrières naissantes profite non seulement à ces jeunes professionnels noirs, mais aussi aux entreprises, aux écosystèmes d’innovation et à la société civile au sens large. Dans le cadre de la célébration du mois de l’histoire des Noirs, je me réjouis d’un avenir dans lequel les jeunes Noirs continueront à bénéficier de soutien et d’encouragement.

André McDonald est codirecteur du programme ELITE, vice-président adjoint (initiatives de recherche stratégique et rendement) et professeur de génie mécanique à l’Université de l’Alberta. 

Les points de vue, les réflexions et les opinions exprimés ici sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue, la politique officielle ou la position du Centre des Compétences futures ou de l’un de ses membres du personnel ou des partenaires du consortium.