Rapport de perspectives de projet

Les jeunes nouveaux arrivants et les étudiants internationaux dans les programmes de diplômes : Assurer un meilleur avenir par la confiance linguistique

Économie inclusive

SOMMAIRE

Le nombre d’étudiants étrangers au Canada a augmenté de façon spectaculaire et, bien que les étudiants aient souvent les connaissances nécessaires pour réussir, des compétences linguistiques limitées peuvent avoir un impact négatif sur leurs études et leur transition vers l’emploi. Pour résoudre ce problème, le BCIT a mis en place une évaluation linguistique pour les étudiants et a fourni une série de services de soutien linguistique pour renforcer ses offres existantes de soutien linguistique pour l’anglais langue additionnelle (EAL).

84 % des étudiants interrogés ont reconnu que le soutien linguistique les avait aidés à améliorer leur anglais et les étudiants qui ont suivi des cours de soutien linguistique ont obtenu des résultats supérieurs d’environ 5,8 points de pourcentage dans leur cours de communication par rapport à ceux qui avaient besoin d’un soutien, mais qui ont choisi de ne pas y participer.

Les commentaires du personnel et des étudiants suggèrent qu’il existe des possibilités d’améliorer l’intégration de l’industrie, la sensibilisation des étudiants et l’accessibilité dans les futures itérations de l’initiative.

Collaborateurs

Gordon Chan,
Gestionnaire du Laboratoire d’Innovation au CCF

Laura McDonough,
Directeur associé de la mobilisation des connaissances au CCF

Date de publication

Mars 2024

PARTENAIRE

British Columbia Institute of Technology

EMPLACEMENTS

British Columbia

FONDS VERSÉS

522,146$

PERSPECTIVE CLÉ N° 1

Les étudiants qui ont été recommandés et qui ont suivi des cours de soutien linguistique ont obtenu des résultats supérieurs d’environ 5,8 points de pourcentage dans leurs cours de communication à ceux des étudiants qui ont été recommandés mais qui n’ont pas suivi ces cours.

PERSPECTIVE CLÉ N° 2

84 % des étudiants interrogés ont reconnu que le soutien linguistique les avait aidés à améliorer leur anglais et 70 % des répondants ont estimé que le soutien avait eu un impact positif sur leurs résultats scolaires au-delà du cours de communication.

PERSPECTIVE CLÉ N° 3

Les services de soutien facultatifs peuvent accroître l’inégalité entre les participants, car les personnes plus motivées et disposant de plus de temps accèdent aux services, tandis que les autres prennent du retard. Les établissements d’enseignement doivent être conscients de ces risques.

L’enjeu

Le nombre d’étudiants étrangers au Canada a augmenté de façon spectaculaire, passant de moins de 200 000 en 2000 à plus de 800 000 en 2022. Malgré cette augmentation, les faits démontrent que ces étudiants ont souvent du mal à s’insérer sur le marché du travail canadien après leurs études et qu’ils gagnent moins que les étudiants nés au Canada. Il faut souvent 10 à 11 ans pour que les étudiants étrangers tirent les mêmes avantages économiques de leurs diplômes que les personnes nées et éduquées au Canada.

Parmi les nombreuses raisons qui expliquent cette tendance, la recherche a révélé que les compétences linguistiques limitées et les compétences non techniques constituaient un obstacle. Bien que les étudiants aient souvent les connaissances nécessaires pour réussir, des compétences linguistiques limitées peuvent avoir une incidence sur leur taux de réussite pendant leurs études et leur transition vers l’emploi.

Au BCIT, ces difficultés se sont accrues depuis le début des années 2000 et, pour y remédier, le département de communication de l’institut a créé en 2009 des classes de soutien linguistique, qui s’adressent principalement aux étudiants internationaux et aux nouveaux arrivants. Cependant, le BCIT a vu une opportunité d’augmenter la fréquentation des cours de soutien scolaire et d’exploiter davantage de données qualitatives et quantitatives pour gérer les progrès des étudiants.

Ce que nous examinons

Pour renforcer son soutien linguistique aux étudiants d’anglais langue additionnelle (EAL), qu’ils soient internationaux ou nationaux, le BCIT a mis en place de nouveaux processus et services. Des études ont révélé que la mise en œuvre d’évaluations linguistiques post-entrée (PELA) et la fourniture d’une aide académique ultérieure se sont avérées efficaces pour aider les étudiants du programme EAL à exceller sur le plan académique. Ainsi, le BCIT a évalué les compétences en anglais des étudiants de 14 programmes qui intègrent des cours de soutien linguistique.

Les personnes ayant un niveau d’anglais moins élevé ont reçu des renseignements et ont eu accès à un soutien linguistique en classe : des cours d’anglais hebdomadaires axés sur les devoirs et les besoins connexes. Les étudiants avaient également accès à un soutien linguistique flexible leur permettant de réserver des séances de tutorat de 15 à 25 minutes avec un instructeur du programme EAL. En outre, un certain nombre d’étudiants ont pu participer à des entretiens fictifs avec des partenaires industriels et bénéficier d’un soutien pour améliorer leurs compétences pratiques en matière d’emploi.

Tous les élèves, quels que soient leurs résultats au PELA, ont également accès à un carrefour de réussite linguistique en anglais ainsi qu’à un salon d’anglais. Le premier est une plateforme en ligne en libre-service où tous les étudiants et les enseignants peuvent accéder au contenu de l’apprentissage des langues. L’English Lounge est un groupe de discussion hebdomadaire entre pairs qui permet aux étudiants de pratiquer leurs compétences linguistiques dans un cadre informel.

Le projet visait à :

  • Élaborer et dispenser des programmes d’enseignement novateurs, qui renforcent la confiance en soi et intègrent le contenu et la langue.
  • Élaborer et évaluer des instruments d’évaluation diagnostique de la langue après l’admission.
  • Collaborer avec des partenaires industriels pour proposer des programmes authentiques de recherche d’emploi et de formation aux entretiens d’embauche pour les étudiants du programme EAL.

En outre, le BCIT a collaboré avec le programme Accélérateur du Centre des Compétences futures afin de mieux comprendre les besoins des étudiants et des anciens élèves par le biais d’enquêtes et d’entretiens. L’équipe du projet a cherché à recueillir les commentaires des étudiants sur le soutien linguistique fourni et à informer les futures itérations de ces services.

Ce que nous apprenons

Au cours de la mise en œuvre du projet, 512 recommandations ont été faites aux étudiants du BCIT qui avaient obtenu de mauvais résultats aux évaluations linguistiques effectuées au début de l’année scolaire. Environ 123 étudiants étrangers ont participé aux activités du projet en 2021 et 2022, et 54 étudiants étrangers ont participé entre le 1er avril 2022 et le 31 décembre 2022. Nous ne savons pas s’il y a eu des utilisateurs répétés des services au cours des deux différentes périodes suivies.

Amélioration de la confiance en soi et des résultats scolaires
Le BCIT a mené une enquête auprès des participants et a constaté que 80 % des étudiants se sentaient plus confiants en anglais après avoir suivi des cours de soutien linguistique et que 84 % d’entre eux reconnaissaient que le soutien linguistique les avait aidés à améliorer leur anglais. Les étudiants ont gagné en confiance grâce aux occasions de s’exprimer en anglais ou de s’entraîner à faire des présentations (par exemple, le soutien en classe, le salon d’anglais, le soutien linguistique flexible), et grâce aux simulations d’entretiens avec de vrais responsables de recrutement.

Les enquêtes ont également révélé que 90 % des participants estimaient que le soutien linguistique avait eu un impact positif sur leurs résultats scolaires en classe de communication. De même, 70 % des personnes interrogées estiment que le soutien a eu un effet positif sur leurs résultats scolaires dans d’autres classes. Il est important de noter que les élèves à qui l’on a recommandé des cours de soutien linguistique et qui les ont suivis ont obtenu des résultats supérieurs d’environ 5,8 points de pourcentage dans leurs cours de communication à ceux des élèves à qui l’on a recommandé des cours de soutien linguistique mais qui ne les ont pas suivis. Les taux d’échec dans les cours de communication ont chuté de 25 % après la mise en place des cours de soutien linguistique.

Possibilité de renforcer l’aide à la carrière et l’intégration dans l’industrie
Bien qu’il soit encore trop tôt pour mesurer l’impact des services de soutien linguistique sur les résultats des étudiants participants sur le marché du travail, les premières réflexions suggèrent qu’il est possible d’améliorer cet aspect. Jusqu’à 15 étudiants à la fois auraient pu participer à des simulations d’entretien avec des partenaires industriels, mais seuls 4 à 5 étudiants y ont participé chaque trimestre. Cela est probablement dû au fait que seuls deux employeurs ont participé aux initiatives et que les étudiants devaient suivre six heures de préparation à la candidature et à l’entretien d’embauche.

En outre, les formateurs en soutien linguistique ont la possibilité de mieux connaître le contenu du programme qu’ils enseignent et de multiplier les occasions de nouer des contacts avec des employeurs potentiels. Bien que les stages coopératifs soient souhaitables et permettent de renforcer les compétences linguistiques, ils sont réservés à ceux qui ont de bonnes notes et certains visas d’étudiant ne permettent pas de faire des stages. Les personnes interrogées ont également indiqué que l’auto-apprentissage est impératif pour se qualifier pour des rôles au-delà du niveau d’entrée, soulignant les priorités concurrentes et les besoins de développement des compétences au-delà de la langue.

Obstacles au soutien linguistique
Les dirigeants, les instructeurs et les étudiants du BCIT ont identifié plusieurs obstacles au programme. Tout d’abord, la charge de travail importante des cours au BCIT pourrait empêcher les étudiants de participer aux cours de soutien linguistique. Outre le fait qu’elle décourage l’apprentissage approfondi des matières enseignées, la lourde charge de travail peut également nuire à la santé mentale et à la conciliation travail-vie personnelle, en particulier chez les étudiants qui travaillent également à temps partiel. Les possibilités d’intégrer l’apprentissage des langues dans les heures de cours et/ou d’offrir davantage de cours en ligne peuvent contribuer à intégrer cet apprentissage sans alourdir la charge de travail.

Les entretiens avec les étudiants ont révélé la nécessité d’améliorer la communication et l’accessibilité des services de soutien. Certains étudiants n’étaient pas pleinement conscients des services disponibles ou de la manière de les utiliser. Les élèves très performants semblent utiliser plus souvent les services de soutien et progresser, tandis que les élèves en difficulté n’obtiennent pas l’aide dont ils ont besoin. Parmi les autres obstacles relevés figurent la stigmatisation potentielle associée au besoin d’un soutien linguistique supplémentaire et la possibilité d’une plus grande prise en compte des compétences linguistiques existantes (certains ont estimé qu’ils pouvaient se soustraire aux cours de communication).

Pourquoi c’est important

Compte tenu de l’augmentation constante du nombre d’étudiants étrangers au cours des dernières décennies et de la poursuite de cette tendance dans le cadre de la stratégie d’immigration du Canada, ce projet fournit des indications importantes sur la manière dont les établissements d’enseignement postsecondaire peuvent mieux soutenir et intégrer les étudiants étrangers. Les évaluations personnelles, le soutien linguistique proposé sous différentes formes, l’intégration d’un contenu spécifique à l’industrie ou à la discipline dans le soutien linguistique, la collaboration avec l’industrie et le suivi étroit des progrès de l’élève sont importants pour la confiance et la réussite de l’élève.

Les compétences linguistiques sont un problème clé pour l’intégration des nouveaux arrivants en général. Des études ont démontré que si des cours d’anglais langue additionnelle (EAL) sont proposés aux nouveaux arrivants dans le cadre du processus d’installation, nombreux sont ceux qui notent que ces services ne préparent pas correctement les nouveaux arrivants au marché de l’emploi. Les enseignements tirés de l’expérience du BCIT peuvent également s’appliquer aux services de soutien linguistique en dehors des établissements d’enseignement postsecondaire.

Du point de vue de l’inclusion et de l’équité, ce projet illustre la nécessité d’évaluer les programmes de développement des compétences dans un contexte plus large. Au-delà de l’efficacité du programme lui-même, il est important que le service de soutien n’augmente pas de manière déraisonnable la charge de travail des participants et ne les détourne pas d’autres priorités vitales. Les services de soutien facultatifs risquent également d’exacerber les inégalités, car les personnes motivées disposant de plus de temps libre peuvent profiter de ce soutien alors que d’autres sont à la traîne. Ces réflexions sont applicables à tous les praticiens du développement des compétences, et pas seulement à ceux qui s’occupent des nouveaux arrivants ou qui travaillent en dehors des établissements d’enseignement postsecondaire.

Prochaines étapes

Le BCIT travaille à la publication d’un article sur le développement et la validation de ses évaluations linguistiques après l’entrée dans l’établissement (PELA) dans une revue nationale. D’autres articles universitaires sur les travaux du projet sont en cours de soumission et les présentations sur le processus de développement des tests ont été bien accueillies lors de conférences au Canada et à l’étranger.

Les membres de l’équipe de projet du BCIT participent également à un groupe de travail national avec Collèges et instituts Canada (CICAN) pour créer et fournir des microcertifications aux nouveaux arrivants au Canada. Ces microcertifications sont axés sur la communication, l’adaptabilité et la collaboration et s’appuient sur le cadre des compétences essentielles du ministère de l’Emploi et du Développement social du Canada.

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