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Utiliser la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle pour que les camionneurs suivent l’évolution de l’industrie du camionnage

Pour Shelley Uvanile-Hesch, devenir camionneuse longue distance était tout aussi naturel que ça l’a été pour son père avant elle. Comme lui, elle était attirée par la route, la vue surplombante sur la nature, la chance de voir les quatre coins de l’Amérique du Nord et la possibilité d’apprendre des gens qu’elle rencontrerait en chemin.

Shelley Uvanile-Hesch with her truck in the background
Shelley Uvanile-Hesch devant sa cabine à six roues appelée Destiny Star. Crédit Photo: John G Smith

« C’est un très bon métier, j’ai le temps de penser et pas de patron qui regarde par-dessus mon épaule, dit la camionneuse professionnelle, 51 ans, de 4 pieds 11 pouces, de la compagnie ontarienne Sharp Transportation. »

Uvanile-Hesch était tellement prédestinée au camionnage qu’elle a nommé son camion Destiny Star, « parce que je crois que tout le monde devrait suivre son destin. »

Bien que la demande pour des services de transport ait augmenté en 2017 et qu’on prévoit que cette croissance se poursuivra dans les prochaines années, l’industrie multimilliardaire du camionnage canadienne n’est pas aussi attrayante pour les travailleurs canadiens qu’elle l’a déjà été.

Les camionneurs d’expérience, arrivés à la moitié de leur carrière, sont parfois embêtés par les nouvelles technologies dans leur domaine.

Nous sommes sur le point de changer de technologie et nous devons innover dans la façon dont nous abordons ces changements
Kelly Henderson, directrice générale du Trucking Human Resource Sector Council Atlantic

Ottawa a indiqué que les véhicules automatisés sont l’avenir et tente de prépare les provinces et le secteur à ce changement.

Il est donc encore plus crucial que le Canada attire et forme un flot continu de nouvelles recrues pour occuper environ 24 000 postes disponibles, tout en engendrant la nécessité pour les camionneurs professionnels de conduire des véhicules automatisés.

« Nous sommes sur le point de changer de technologie et nous devons innover dans la façon dont nous abordons ces changements, explique Kelly Henderson, directrice générale du Trucking Human Resource Sector Council Atlantic. »

Un nouveau programme financé par le Centre des Compétences futures, et qui vise à aider les Canadiens et Canadiennes à acquérir les compétences dont ils ont besoin dans un marché du travail en évolution, aide à assurer l’avenir du camionnage en mettant à niveau les camionneurs.

À l’aide du Centre des Compétences futures, le Trucking Council développe un nouveau programme pilote de deux ans dont le but est d’améliorer les compétences des camionneurs professionnels pour les aider à s’ajuster aux changements technologiques.

« En s’exerçant dans un simulateur de réalité virtuelle, les camionneurs professionnels seront formés au rythme qui leur convient, explique Henderson. »

La formation sera offerte en 2020 à 150 candidats dans les provinces de l’Atlantique et en Ontario. Henderson ajoute que si ce programme est une réussite, il pourrait être introduit partout au Canada.

« Ce programme perfectionne l’acquisition des compétences et, en fin de compte, c’est la meilleure façon d’améliorer la confiance des camionneurs et la sécurité, dit Henderson. »

La formation, durant laquelle la conduite est simulée tandis que l’apprenant est assis sur une chaise, les mains sur un volant et avec un casque d’écoute, permet de suivre les mouvements des yeux grâce à une technologie d’intelligence artificielle, ce qui permet de voir à quelle fréquence les camionneurs regardent dans les rétroviseurs, par exemple. Si cette fréquence peut être améliorée, on offre alors au conducteur la formation nécessaire.

C’est un outil d’apprentissage novateur et c’est le premier du genre conçu spécifiquement pour l’industrie du camionnage.

« Vous avez vraiment l’impression d’être assis dans un camion, dit Uvanile-Hesch. Ça met en scène des distractions pour voir si vous regardez dans vos angles morts. »

Birds-eye view screenshot from simulator showing truck being driven
Suivi oculaire IRIS qui peut être vu par le formateur pendant que le conducteur utilise l’appareil
Un participant essaie le simulateur de réalité virtuelle

Pedro Barata, directeur général du Centre des Compétences futures, dit que de relever le défi d’attirer de nouveaux travailleurs vers une carrière de camionneur et de les équiper de compétences durables pour une industrie changeante est la raison d’être du Centre des Compétences futures.

« C’est une initiative dynamique qui commence avec les exigences bien réelles de l’industrie d’aujourd’hui, tout en prévoyant les besoins futurs de la littératie numérique, des apprentissages tout au long de la vie ainsi que de la confiance et de la résilience envers les changements rapides, dit Barata. »

« Nous voulons travailler avec les chefs de file de l’industrie, les employeurs et le système de développement des compétences pour prévoir les besoins futurs en matière de compétences et contribuer à assurer que tous les Canadiens et Canadiennes auront les outils et le soutien nécessaires pour s’adapter à une économie en évolution constante. »

Bien que les camionneurs professionnels aient à conduire pendant un nombre minimal d’heures pour obtenir leur certification, le simulateur de réalité virtuelle du Trucking Council a le potentiel d’améliorer leurs compétences plus rapidement et de leur donner confiance dans un environnement qui imite la route.

Les gens plus âgés sont méfiants à l’égard de la technologie. Cette formation vise à faire comprendre aux conducteurs que la technologie est là pour les aider, pas pour les remplacer.
Shelley Uvanile-Hesch

« Tant pour les jeunes que les conducteurs d’expérience, le simulateur sera une bonne occasion d’améliorer leurs compétences, pour savoir où ils font des erreurs et appliquer ensuite ce qu’ils ont appris dans le monde réel. Ça améliorera la sécurité, dit Uvanile-Hesch. »

Les camions modernes ont des dispositifs de sortie de voie automatisés qui font entendre un son de corne de brume si le véhicule traverse une ligne continue ou pointillée. Ils sont aussi équipés d’un système de freinage automatique et d’un régulateur de vitesse qui détecte lorsque les véhicules devant eux ralentissent, et freine afin de maintenir une distance sécuritaire.

Le simulateur de réalité virtuelle aidera les conducteurs à s’exercer en toute sécurité, tout en s’habituant à la technologie.

« Les gens plus âgés sont méfiants à l’égard de la technologie, dit Uvanile-Hesch. Cette formation vise à faire comprendre aux conducteurs que la technologie est là pour les aider, pas pour les remplacer. »

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