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L’Infrastructure numérique dans un monde postpandémique

L’émergence du COVID-19 a forcé le passage des lieux de travail et des écoles au travail et à l’apprentissage en ligne, mais cette transformation numérique n’a malheureusement pas été vécue uniformément par tous les Canadiens. De nombreux travailleurs et étudiants ont été confrontés à des barrières de nature structurelle et / ou discriminatoire.

Identifier et éliminer les obstacles à l’accès aux infrastructures numériques essentielles est essentiel pour remédier aux inégalités d’accès à la formation professionnelle, à l’éducation et aux opportunités d’emploi. Ce rapport examine les éléments clés du système d’infrastructure numérique essentiel du Canada, met en évidence les inégalités inquiétantes qui existent au sein de ce système et propose des recommandations sur la façon de réduire rapidement certains des obstacles les plus flagrants qui empêchent bon nombre de ceux qui en bénéficieraient le plus d’accéder à la formation, opportunités d’éducation et d’emploi par voie numérique.

Points importants

1

La géographie et l’abordabilité sont deux éléments clés déterminant l’accès à l’infrastructure numérique dont les Canadiens et Canadiennes ont besoin pour travailler de la maison et participer à des cours en ligne. La connexion dans les régions éloignées est souvent de mauvaise qualité et bien plus chère que dans les régions urbaines. Les personnes à faible revenu, quel que soit leur lieu de résidence, considèrent le prix des services Internet et de téléphonie cellulaire souvent comme prohibitif.

2

Les communautés les plus à risque de marginalisation dans la nouvelle économie numérique, soit les Autochtones, les immigrant.e.s, les Canadiens et Canadiennes à faible revenu de toutes origines ethniques et les personnes dans les régions éloignées, sont aussi celles qui bénéficieraient le plus des nouvelles façons de travailler et d’étudier. Cette réalité doit faire partie de la réflexion pour élaborer des politiques visant à éliminer les disparités.

Résumé

Si les Canadiens et Canadiennes croyaient que le pays fonçait vers une économie numérique avant la pandémie, ils ne pouvaientque croire que cela s’était fait – virtuellement du jour au lendemain – lorsque le virus a atterri au Canada.

En fait, la nécessité, pour les Canadiens et les Canadiennes, de travailler et d’étudier à partir du domicile afin d’aplanir les courbesd’infection de la pandémie est devenue le fondement même d’une bonne partie de l’activité commerciale d’aujourd’hui. Lorsque lesconfinements nous ont pris de court en mars 2020, dans bien des cas, la vie au travail, et encore plus la vie sociale, sont passées du« en personne » à « en ligne ». Au total, 4,7 millions de Canadiens et Canadiennes ont commencé à travailler à domicile. Endécembre, 2,8 millions – près du tiers de la population active canadienne, continuaient à fonctionner ainsi.

Ironie du sort, tandis que les entreprises et l’enseignement, passés au numérique, pouvaient théoriquement offrir un meilleur accèsau travail et aux études pour un plus grand nombre de Canadiens et de Canadiennes, les restrictions d’accès à l’Internetconstituaient pour beaucoup un empêchement. En bref, la transformation au numérique a été ressentie de façon inégale et a servi àamplifier certaines inégalités par des obstacles structuraux et sociétaux discriminatoires.

L’accès à un appareil ou périphérique informatique et à une connexion Internet fiable est essentiel selon l’organisme canadien deréglementation de la radiodiffusion et des télécommunications, qui qualifiait l’Internet à large bande de « service de base ». Etpourtant, tous n’ont pas accès à ce service. Pour un grand nombre, l’accès est limité par la géographie et l’abordabilité. Il resteencore au Canada des endroits où le service Internet est inaccessible ou peu pratique. Soit la qualité est inexistante, soit, parfois,inacceptable et à un coût prohibitif. Ainsi, les résidents du Nunavut paient six fois plus cher pour le service à large bande que lamoyenne des Canadien.ne.s. Les fournisseurs Internet répondent à la demande du marché et, dans ces régions peu peuplées, il estévident que les subventions gouvernementales sont nécessaires pour confirmer l’affirmation du CRTC selon laquelle l’accès est undroit. L’abordabilité demeure également un autre problème pour certains ménages urbains et ruraux.

L’aspect discriminatoire de l’inaccessibilité d’Internet frappe souvent les collectivités déjà marginalisées. Le CRTC a constaté qu’en2020, 34,8 % à peine des réserves des Premières Nations et 45,6 % des ménages ruraux disposaient d’un accès Internet fiable etabordable, tandis que 98,6 % des ménages urbains en bénéficient. L’accès pour ceux qui ne parlent ni le français ni l’anglais –souvent des néoCanadiens – fléchit à 90,6 %. Cela peut s’expliquer en partie par le nombre de ménages racialisés dans la Régiondu Grand Toronto pour qui la scolarisation à la maison est difficile. Pour plus de 25 % de ces ménages, leurs enfants ne pouvaientterminer leurs devoirs parce qu’ils n’avaient pas accès à un ordinateur à la maison.

Dans une « stratégie de connectivité » du gouvernement fédéral remontant à 2019, l’objectif était d’offrir une bonne connectivité à98 % des Canadien.ne.s dès 2026, 100 % dès 2030. Dans l’intervalle, des programmes comme Branché sur le succès de Rogers,Internet pour l’avenir de TELUS et Familles branchées du gouvernement fédéral existent, mais souvent, n’offrent que lesservices standards de base en matière de connectivité. Et, dans les ménages bien desservis abritant de nombreux utilisateurs, lesenfants d’âge scolaire et les parents qui travaillent à domicile, par exemple, même cette norme s’avère inadéquate.

Pour exacerber les barrières de la géographie et du revenu, il y a d’autres facteurs, comme le temps et l’accès. Ceux qui n’ont pasles moyens de s’offrir le service Internet comptent sur l’accès public, offert en grande partie dans les cafés, mais les immeublesmunicipaux, par exemple, ont été fermés au cours de la pandémie. Pour se rendre dans des endroits comme les bibliothèques,l’utilisateur doit prendre le temps de se déplacer et ces lieux fonctionnent à une capacité restreinte. Les ménages forcés de partagerles ressources informatiques peuvent se trouver dans des difficultés analogues.

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