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Portrait de la situation : l’acquisition de nouvelles compétences et l’emploi chez les Autochtones au Canada

Les entreprises autochtones gagnent en force et, plus important encore, créent des emplois pour d’autres membres de leur communauté. De plus, le travail indépendant et l’entrepreneuriat gagnent en popularité. Ainsi, s’il y a une possibilité pour la prochaine génération et pour les travailleurs adultes d’aujourd’hui de faire un bond dans l’avenir du travail au Canada, cela pourra se bien passer grâce aux entreprises dirigées par les Autochtones.

Points importants

1

D’ici 2026, 350 000 jeunes autochtones atteindront l’âge adulte. Les décideurs politiques doivent dès maintenant s’attaquer au sous-emploi des travailleurs autochtones qualifiés et au manque de compétences de base parmi les jeunes et les adultes autochtones. Si cette cohorte reçoit l’appui nécessaire pour développer des compétences de base par l’accès à une éducation, à des compétences et à une formation de qualité, ciblées et culturellement adaptées, elle pourra doper l’économie du pays de 27,7 milliards de dollars annuellement.

2

Une étude avance qu’en dépit de niveaux de littératie et de numératie plus élevés, les membres des Premières nations sont significativement moins susceptibles de trouver un emploi (75 pour cent) que les Métis (87 pour cent) et les non-Autochtones (90 %). Même les non-Autochtones moins qualifiés sont plus susceptibles de trouver un emploi que les membres des Premières nations (87 pour cent). Parmi ces derniers, certains délaissent leur emploi en raison de harcèlement et de discrimination en milieu de travail.

Family of indigenous Canadians

Résumé

« L’occasion d’avancement pour les peuples autochtones est sans précédent. » Entre 2016 et 2026, 350 000 jeunes Autochtones atteindront l’âge de 15 ans et pourront intégrer le marché du travail.

Toutefois, pour de nombreuses raisons, dont le manque de financement pour offrir une éducation de qualité dans les réserves, le manque de connexion Internet fiable dans les régions éloignées et les multiples effets collatéraux associés au fait de grandir dans des ménages affectés de manière disproportionnée par la pauvreté et le syndrome des pensionnats autochtones, beaucoup de jeunes et adultes autochtones ne terminent pas leurs études secondaires, ou obtiennent leur diplôme, mais sans avoir acquis les compétences nécessaires en littératie et en numératie.

Tout le monde a besoin de compétences de base nécessaires pour obtenir et conserver un bon emploi, et de les mettre à jour au fur et à mesure que le monde du travail évolue et se numérise. Sans les compétences requises, une personne manque de fondement et d’outils pour s’adapter et réussir. Par conséquent, elle est vulnérable face au bouleversement du marché d’emploi causé par l’automation et ne satisfait pas aux critères de qualifications de la main-d’œuvre.

Si la nouvelle cohorte d’Autochtones reçoit l’appui nécessaire pour développer des compétences de base par l’accès à une éducation, à des compétences et à une formation de qualité, ciblées et adaptées à sa culture, elle pourra doper l’économie du pays à hauteur de 27,7 milliards de dollars annuellement. Manquer à cette occasion représentera une perte pour nous tous. Si, par contre, l’on réussit à combler cet écart de compétences, les prochains employés et employeurs autochtones auront la chance de travailler à la hauteur de leur talent et de déployer tout leur potentiel.

Alors, de quoi les Autochtones ont-ils besoin considérant leurs perspectives quant à l’avenir du travail? À ce sujet, les chiffres sont éloquents : entre 2006 et 2016, la croissance de la population autochtone était quatre fois supérieure à celle de la population non autochtone malgré des résultats socioéconomiques inférieurs, un taux de chômage plus élevé et de plus faibles niveaux de scolarité. Les Autochtones eux-mêmes attribuent le chômage au manque d’emplois, de formation et d’expérience de travail.

Cependant, le problème ne se trouve pas seulement du côté de l’offre. En dépit de leurs aptitudes supérieures en littératie et en numératie, les membres des Premières nations sont significativement moins susceptibles de trouver un emploi (75 pour cent) que les Métis (87 pour cent) et les non-Autochtones (90 %). Même les non-Autochtones peu spécialisés ont de meilleures perspectives d’emploi que les membres des Premières nations (87 %). Parmi ces derniers, certains délaissent leur emploi pour des raisons de harcèlement et de discrimination.

Malgré les défis que représentent le sous-emploi des travailleurs autochtones spécialisés et le manque de compétences de base chez les jeunes et les adultes autochtones, les signes encourageants ne manquent pas. Les entreprises autochtones se multiplient et créent de nouveaux emplois. De plus, le travail indépendant et l’entrepreneuriat gagnent en popularité.

Les entreprises autochtones représentent des employeurs importants pour les Autochtones. Or, souvent, ces entreprises font partie des secteurs d’activités aux prises avec des perturbations. Les entrepreneurs parlent de climat défavorable aux affaires dans les réserves, et les entrepreneurs autochtones aspirants citent l’accès difficile aux capitaux. Qui plus est, des lacunes dans l’éducation et l’acquisition de compétences chez les Autochtones représentent à la fois un problème d’employabilité et d’affaires. Les entreprises autochtones rapportent des difficultés de recrutement d’employés compétents et disent qu’en absence d’actions pour relever les compétences des futurs travailleurs, la croissance de leurs entreprises sera menacée.

Pour maximiser leur potentiel, les programmes d’acquisition des compétences pour Autochtones doivent comporter les éléments suivants :

  1. des moyens d’intervention précoce et de formation préemploi destinés aux jeunes,
  2. des programmes d’acquisition de compétences offerts aux clients avant la formation préemploi,
  3. des services de garde d’enfants abordables et accessibles.

D’autres études ont démontré que l’adaptation au contexte culturel augmente les chances de succès des programmes de formation en tenant compte des particularités du territoire et en offrant un soutien selon la méthode Wraparound. En même temps, les programmes fédéraux d’acquisition de compétences et de formation sont biaisés : selon une étude indépendante, dans le passé, aucune donnée sur le succès des programmes n’a été compilée, ce qui a donné aux programmes les plus efficaces les mêmes chances d’être renouvelés ou soutenus qu’aux programmes les moins efficaces.

Pour de plus amples informations contacter:

Kathleen Powderly – Responsible Comms
kathleen@responsiblecomm.ca

Peter Aterman – Centre des compétences futures
paterman@ryerson.ca

Tomek Sysak – Forum des politiques publiques
TSysak@ppforum.ca

Auteurs

Andrew Avgerinos

Associé de recherche, Conseil canadien pour l’entreprise autochtone (CCEA)

Andy a une expérience dans le domaine diversifié des sciences cognitives, qui cherche à définir et à expliquer les processus mentaux, le poussant à approfondir les connaissances, les opinions et le comportement passé des groupes cibles. Andy est déterminé à faire sa part pour soutenir la réconciliation et à toujours chercher de nouvelles façons de redonner à la communauté autochtone. Il est un leader clé dans les efforts de gestion et d’analyse des données du CCAB, générant des informations à partir d’ensembles de données qualitatives et quantitatives. Andy dirige également les recherches du CCAB sur l’innovation et les perturbations, contribuant ainsi à ce que les peuples autochtones ne soient pas exclus des discussions qui façonnent notre économie.

 

Max Skudra

Directeur, Recherche et innovation, Creative Fire

Max possède une vaste expérience dans la planification, la conduite et l’analyse de recherches pour façonner la stratégie d’entreprise et la politique gouvernementale. À la tête des initiatives de recherche de Creative Fire, il apporte de nouvelles idées pour proposer des idées innovantes à nos clients.

Avant de se joindre à Creative Fire, Max a passé sept ans à développer la branche de recherche du Conseil canadien pour le commerce autochtone (CCAB), travaillant avec les gouvernements et l’industrie pour identifier les moyens les plus efficaces d’accroître la participation des Autochtones à l’économie nationale. Son travail a mené à la création du Fonds de développement économique autochtone de 95 millions de dollars de la province de l’Ontario ainsi qu’à un engagement fédéral visant à garantir que les entreprises autochtones représentent 5% des chaînes d’approvisionnement du gouvernement, ce qui représente un objectif de 1 milliard de dollars.

En plus de son travail de soutien aux initiatives gouvernementales, Max haw a travaillé avec des entreprises clientes de Tata Consultancy Services, de Postes Canada et de VIA Rail. Il est membre du Comité consultatif canadien sur les projets pour l’OCDE, siège au conseil d’administration de la National Aboriginal Trust Officers Association et siège au comité de consultation du Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC) et a siégé au comité de travail des Affaires mondiales. Le Canada travaille à l’élaboration d’un chapitre sur le commerce autochtone qui est en cours de négociation dans des accords commerciaux mondiaux.

 

Dr. Karen E. McCallum

Associé de recherche principal, le Diversity Institute de l’Université Ryerson

Karen E. McCallum est associée principale de recherche à l’Institut de la diversité de la Ted Rogers School of Management, Ryerson University, Toronto, Canada. Elle a obtenu son doctorat en droits de l’homme de l’Institute of Commonwealth Studies, School of Advanced Study (Université de Londres, Royaume-Uni) en 2018, enquêtant sur la psychologie sociale de l’adoption des droits autochtones par les militants colons canadiens. Elle possède une formation en sciences sociales interdisciplinaires avec une expertise en études de genre et en recherche féministe (MA, Université McMaster) et en études environnementales (BENV, Université de Waterloo). Ses recherches et son enseignement s’inspirent principalement des études autochtones, de la sociologie (études des mouvements sociaux) et de la psychologie sociale (théorie de l’identité de groupe, théorie du contact, sociologie des émotions).

 


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