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Analyse de la reprise du marché du travail canadien après la pandémie de COVID-19

À la fin de 2022, les offres d’emploi étaient en hausse partout au pays, dépassant les niveaux d’avant la pandémie.

Il montre qu’en 2022, les offres d’emploi étaient 52 % plus élevées qu’avant la pandémie, que toutes les provinces ont vu et augmenté les offres d’emploi en 2022 et que les trois principales compétences énumérées dans ces offres étaient le travail d’équipe, les compétences en communication et le service à la clientèle.

En 2022, des  (PDF file) thèmes similaires à ceux de 2021 ont caractérisé le marché du travail canadien alors que le taux de chômage continuait de diminuer et que le nombre d’offres d’emploi commençait à monter en flèche. Les emplois de tous les secteurs ont mis l’accent sur le besoin de compétences socioémotionnelles, soulignant la valeur de ces compétences en période d’incertitude et de volatilité économiques. L’année a commencé au plus fort de la vague de COVID-19 alimentée par la variante Omicron, qui a conduit à une autre série de confinements et de fermetures (external link)  à travers le pays. Le 24 février, la Russie a lancé une invasion majeure de l’Ukraine, provoquant une flambée des prix du pétrole et contribuant à la hausse des prix des produits de base (external link) , qui avaient déjà été affectés par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées aux restrictions occasionnées par la pandémie. La hausse des taux d’intérêt, la forte inflation et le retour à la « normale » ont également entraîné des licenciements dans le secteur de la technologie (external link) , un domaine souvent considéré comme immunisé contre les ralentissements (external link) .

Malgré ces obstacles, le taux de chômage est tombé à 5,5 % en février 2022 (external link) , le plus bas depuis février 2020 avant la pandémie de COVID-19. Tout au long de l’année, le Canada a commencé à lever les restrictions, assouplissant les règlementations sur les voyages, la distanciation sociale et le port du masque. Sur le marché du travail canadien, les femmes ont connu une reprise rapide (external link)  de l’emploi, dépassant celle des hommes. Le taux d’emploi des femmes a augmenté de 2 %, ou 178 000 emplois, par rapport à février 2020, tandis que celui des hommes a augmenté de 1,9 %, ou 192 000 emplois, pendant la même période. En février 2022, le pourcentage de femmes du principal groupe d’âge actif de 25 à 54 ans occupant des emplois a atteint un sommet historique de 81 %, principalement en raison d’une hausse de l’emploi à temps plein. Étant donné que les femmes se retrouvent dans plusieurs des industries les plus durement touchées par la pandémie, comme le commerce de détail et l’hôtellerie, l’emploi des femmes devrait également s’améliorer alors que ces secteurs continuent de rebondir.

Des chercheurs du Diversity Institute ont examiné la demande du marché du travail en 2022 en utilisant comme indicateur les offres d’emploi en ligne selon les données de la suite analytique de la demande d’embauche de Vicinity Jobs, une plateforme qui recueille des renseignements sur les offres d’emploi en ligne au Canada.

2019202020212022% de variation
2021 à 2022
Nombre d’offres d’emploi1 168 787704 9961 127 2571 780 807+ 60
Tableau 1. Nombre d’offres d’emploi de 2019 à 2022

Alors que le début de la pandémie a été suivi d’une baisse drastique du nombre d’offres d’emploi en 2020, ce nombre suit une tendance à la hausse depuis 2021. Cette hausse s’est poursuivie en 2022, alors que les offres d’emploi ont augmenté de 60 % par rapport à l’année précédente (tableau 1). En 2022, le nombre d’offres d’emploi était 52 % plus élevé qu’en 2019.

L’augmentation des offres d’emploi en 2022 peut refléter les défis auxquels les entreprises ont dû faire face pour combler la pénurie de main-d’œuvre causée en partie par la pandémie. Alors que l’absentéisme au sein de la main-d’œuvre a augmenté en 2022 en raison de la flambée de la variante Omicron de la COVID-19, de la grippe et d’autres virus respiratoires, les entreprises ont peut-être également cherché à embaucher plus de personnel pour compenser les absences. Selon l’Enquête sur la population active, décembre 2022 (external link)  de Statistique Canada, 8,1 % des employées et employés étaient absents pour cause de maladie ou d’invalidité au cours de la semaine analysée (du 4 au 10 décembre). Il s’agit d’une hausse de 6,8 % par rapport à novembre, et cela dépasse la moyenne mensuelle de 6,9 %, pour décembre, observée de 2017 à 2019. Néanmoins, ce pourcentage est tout de même inférieur au record le plus élevé de 10 % observé en janvier 2022, lorsque la variante Omicron se propageait rapidement.

Graphique linéaire comparant le nombre d’offres d’emploi pour chaque mois entre 2019 et 2022. En 2022, le nombre d’offres d’emploi pour chaque mois était plus élevé qu’en 2019, 2020 et 2021.
Graphique 1. Offres d’emploi par mois 2019-2022
Janv. Fevr. Mars Avr. Mai Juin Juill. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
2022 135,137 136,727 156,385 160,813 166,368 174,452 151,603 153,285 147,557 143,891 140,603 113,986
2021 63,974 66,460 84,116 79,666 87,703 107,415 96,504 97,106 102,072 114,968 116,591 110,682
2020 85,078 65,250 54,033 30,354 42,733 56,854 61,140 62,868 67,604 65,278 60,610 53,194
2019 96,284 88,534 104,616 95,457 101,118 91,617 102,646 107,791 92,662 118,900 104,263 64,899

Si on examine les comparaisons d’un mois à l’autre (graphique 1), en 2022, le nombre d’offres d’emploi pour chaque mois était plus élevé qu’en 2021, mais cet écart s’est atténué à la fin de l’année. Cela peut refléter une baisse de la demande de main-d’œuvre, car les entreprises cherchaient à resserrer leurs dépenses à mesure que les taux d’intérêt et l’inflation augmentaient et qu’une récession possible se profilait (external link) .

En examinant les offres d’emploi par région, on constate que toutes les provinces ont connu une augmentation des offres d’emploi en 2022 par rapport aux trois années précédentes (c’est-à-dire 2019, 2020 et 2021). Le nombre d’offres d’emploi s’est non seulement rétabli après la pandémie, mais il a également dépassé les niveaux d’avant la pandémie. La hausse a été particulièrement importante dans les territoires du Nord, où le nombre d’offres d’emploi en 2022 était 77 % plus élevé qu’en 2021. L’Alberta a connu la deuxième plus forte hausse à 45 %, suivie de près par le Nouveau-Brunswick, 43 % et Terre-Neuve-et-Labrador, 42 %.

 Graphique 2. Offres d’emploi par province 2019-2022
2019 2020 2021 2022
Alb. 315,000 211,976 317,507 461,245
C.-B. 536,550 370,967 490,504 591,267
Man. 60,156 39,380 63,439 85,770
N.B. 56,224 36,653 58,167 83,086
T.-N.-L. 22,714 15,987 23,617 33,644
N.-É. 73,307 51,840 80,260 105,826
T.N.-O 7,461 5,888 12,526 22,213
Ont. 865,777 638,035 963,842 1,294,368
Î.-P.-É 12,996 10,080 17,842 20,873
Qc 707,225 589,424 662,146 808,891
Sask. 100,420 68,384 118,549 153,707

En examinant les dix principales compétences recherchées dans les offres d’emploi, on observe des tendances similaires de 2019 à 2021. Les compétences les plus recherchées en 2022 étaient les compétences socioémotionnelles, parfois appelées compétences de « savoir-être ». Les trois principales compétences sont restées stables au fil des ans, le travail d’équipe, la communication et le service à la clientèle étant les plus recherchées. La maîtrise de l’anglais, qui figurait parmi les dix premières compétences au cours des années précédentes, a chuté en 14e place en 2022. Pour la première fois en quatre ans, la planification est entrée dans la liste des dix compétences les plus recherchées en 2022.

Pour résumer, il est important de souligner que le nombre d’offres d’emploi ne peut à lui seul brosser un tableau complet de l’état de l’économie. Les niveaux d’emploi, les indicateurs de l’offre de main-d’œuvre comme le taux de chômage, ainsi que les contraintes et les préférences des personnes à la recherche d’emploi définissent également le contexte. Néanmoins, la demande de main-d’œuvre représentée par les offres d’emploi peut offrir des renseignements précieux sur les endroits et les secteurs offrant des emplois, ainsi que sur les compétences que les employeurs priorisent lors de la recherche de nouveau personnel.

Les points de vue, les réflexions et les opinions exprimés ici sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue, la politique officielle ou la position du Centre des Compétences futures ou de l’un de ses membres du personnel ou des partenaires du consortium.