RAPPORT DE PERSPECTIVES DE PROJET
FUSION : Réseau d’innovation sur les compétences futures pour les universités
Sommaire
Le Réseau d’innovation pour les compétences futures (FUSION), un partenariat entre six universités canadiennes, a été créé pour répondre aux préoccupations des employeurs concernant les lacunes en matière de compétences sociales et émotionnelles chez les diplômés qui entrent sur le marché du travail. Le programme était axé sur le développement de la métacognition (conscience ou compréhension de sa propre pensée), des compétences en communication et en résolution de problèmes grâce à un apprentissage flexible, expérientiel et réflexif dispensé dans le cadre de programmes coopératifs dans les disciplines des sciences humaines, des sciences sociales et des STIM. En mettant l’accent sur l’équité, l’initiative visait également à impliquer les groupes sous-représentés et comprenait des approches innovantes telles que des laboratoires d’innovation autochtones.
Sur les 2 517 étudiants inscrits, 1 785 ont terminé le programme. Les enquêtes ont révélé que plus des trois quarts des répondants avaient trouvé un emploi ou poursuivaient leurs études ou leur formation à la fin du programme, et les étudiants ont déclaré être plus aptes à identifier et à transférer les compétences acquises dans des contextes scolaires et professionnels. Les autoévaluations ont révélé un développement accéléré des compétences par rapport aux programmes coopératifs traditionnels, tandis que la collaboration interuniversitaire a amélioré l’ampleur et l’efficacité de la mise en œuvre malgré les défis liés à l’intégration des systèmes et à la collecte de données cohérentes.
Ces résultats soulignent l’importance croissante des compétences sociales et émotionnelles dans un marché du travail en pleine mutation, où l’automatisation redéfinit les rôles techniques et où les employeurs accordent de plus en plus d’importance à l’adaptabilité, à la collaboration et à la résolution de problèmes. FUSION a non seulement démontré que les programmes axés sur les compétences peuvent être efficacement adaptés à différentes institutions, mais a également proposé un modèle de partage des connaissances et de collaboration interinstitutionnelle susceptible d’améliorer les résultats de l’enseignement postsecondaire et de contribuer à la constitution d’une main-d’œuvre plus résiliente au Canada.
Perspectives clés
Sur les 2 517 étudiants inscrits au cours, 1 785 (41 %) ont suivi le programme FUSION dans l’une des universités partenaires (les taux de réussite variaient entre 64 % et 83 % selon les établissements partenaires).
Les étudiants ont déclaré être mieux à même de définir les compétences acquises grâce au programme FUSION et d’expliquer à leurs futurs employeurs comment l’application de ces compétences avait amélioré leurs résultats scolaires.
L’engagement en faveur d’un « partage radical » des connaissances entre les universités partenaires a permis d’améliorer le rythme, l’ampleur et l’efficacité du projet.
L’enjeu
Les sondages d’opinion indiquent que les employeurs canadiens accordent une grande importance aux compétences sociales et émotionnelles, en particulier chez les jeunes travailleurs qui sortent du secondaire ou de l’enseignement supérieur et qui occupent leur premier emploi. Les résultats de l’enquête suggèrent également que les employeurs estiment que de nombreux diplômés issus d’établissements d’enseignement supérieur ne sont pas suffisamment préparés sur le plan des compétences sociales et émotionnelles. Pourtant, ces compétences sont considérées comme de plus en plus importantes pour aider les gens à s’adapter plus efficacement et plus rapidement aux changements sur le lieu de travail.

Ce que nous examinons
FUSION rassemble six universités canadiennes (l’Université Concordia, l’Université Simon Fraser, l’Université de Calgary, l’Université de Saskatchewan, l’Université Carleton et l’Université Memorial) afin d’expérimenter de nouvelles façons d’aider les étudiants à développer des compétences professionnelles dans trois domaines très recherchés par les employeurs : la métacognition, la communication et la résolution de problèmes. Les six universités participantes se sont réunies pour aborder les problèmes communs liés au déficit de compétences auxquels les étudiants étaient confrontés, ainsi que pour adapter et reproduire les approches les plus efficaces dans tous les établissements. Ces approches ont été mises en œuvre dans le cadre des programmes coopératifs de chaque université dans les domaines des sciences humaines, des sciences sociales et des STIM.
Le programme a cherché à déterminer si certains aspects des programmes coopératifs pouvaient être dispensés dans un environnement asynchrone mettant l’accent sur les aspects pratiques de l’apprentissage et offrant des possibilités de réflexion guidée.
Les partenaires souhaitaient également déterminer si la qualité de la mise en œuvre du programme pouvait être optimisée grâce à l’échange de connaissances entre les universités participantes. Tout au long du programme, les partenaires FUSION des six institutions ont communiqué régulièrement, échangeant des informations, des résultats et des bonnes pratiques.
Le programme a été conçu dans un souci de flexibilité et en mettant l’accent sur la création d’activités d’apprentissage expérientiel. Présentée sous forme de modules interactifs et autodirigés, FUSION encourageait les étudiants à mettre en pratique les compétences acquises dans leur futur travail grâce à un processus d’autoréflexion et aux commentaires des formateurs. Le financement du Centre des Compétences futures a permis de tester le programme d’études et de l’améliorer continuellement grâce à l’échange de connaissances entre les établissements partenaires.
FUSION visait également à améliorer les résultats scolaires des étudiants issus de groupes sous-représentés dans l’enseignement supérieur. Parmi les 693 étudiants qui se sont identifiés, 50 % se sont identifiés comme des femmes, 23 % comme des personnes racialisées, 8 % comme des nouveaux arrivants, 7 % comme des personnes handicapées ou sourdes et 0,1 % comme des Autochtones. Ce résultat a été obtenu grâce aux efforts des partenaires du programme qui ont pris contact avec les défenseurs de l’équité sur le campus et les groupes autochtones.
Des laboratoires d’innovation autochtone ont été organisés à l’Université de la Saskatchewan et à l’Université Memorial au cours du semestre d’automne 2021. Ces laboratoires étaient des cours spéciaux conçus pour allier les connaissances autochtones et les pratiques établies des laboratoires d’innovation, et s’adressaient aux étudiants de premier cycle.
Ce que nous apprenons
FUSION s’est appuyé sur les autoévaluations des étudiants pour indiquer que les étudiants participants ont pu développer leurs compétences à un rythme accéléré par rapport aux programmes/cours coopératifs habituels proposés. Les autoévaluations pré et post-intervention ont révélé des progrès perçus dans les trois principaux domaines de compétences : métacognition, communication et résolution de problèmes. Soixante-dix-sept pour cent des participants ont déclaré avoir trouvé un emploi ou s’être inscrits à une formation continue après avoir terminé le programme.
Les échantillons utilisés étaient insuffisants pour tirer des conclusions statistiques. L’équipe du projet FUSION a noté que d’autres formes de vérification seraient nécessaires pour obtenir une image plus précise de l’impact du programme. Des données supplémentaires pourraient être recueillies auprès des employeurs participant à ces programmes.
Les institutions partenaires du projet FUSION ont indiqué que ce projet collaboratif avait permis d’améliorer les connaissances et les capacités des institutions partenaires en matière d’apprentissage axé sur les compétences. Elles ont également souligné que le projet avait contribué à améliorer le rythme, l’ampleur et l’efficacité des initiatives mises en œuvre dans chaque université. Cela dit, la collaboration interuniversitaire a également posé certains défis. Par exemple, il est devenu difficile d’intégrer le contenu pédagogique dans le système de gestion de l’apprentissage de chaque établissement. Cela rendait difficile la collecte des données relatives au suivi et à l’évaluation.
Pourquoi c’est important
Les compétences sociales et émotionnelles ont toujours été importantes, mais elles deviennent rapidement essentielles pour l’avenir du travail au Canada. Alors que l’automatisation transforme l’avenir du travail manuel et technique, les compétences sociales et émotionnelles sont essentielles, car de nombreux emplois exigent une plus grande collaboration entre les travailleurs, et l’acquisition de compétences non techniques aide à montrer aux employeurs que les travailleurs sont capables de le faire efficacement. Si les compétences techniques restent importantes, beaucoup d’entre elles sont en train d’être automatisées, et les employeurs ont besoin de main-d’œuvre pour occuper des postes qui exigent la maîtrise de plusieurs compétences sociales et émotionnelles qui ne peuvent être reproduites par l’IA.
Outre les compétences elles-mêmes, ce projet fournit un modèle illustrant comment les universités peuvent collaborer pour développer et mettre en œuvre des programmes qui profitent à un large éventail d’étudiants. Ce type de collaboration est essentiel pour favoriser la résilience dont le Canada a besoin sur le marché du travail.

État des compétences :
Améliorer les perspectives de carrière et le bien-être des jeunes Canadiens et Canadiennes
Pour mettre un coup d’arrêt au récent ralentissement du marché du travail pour les jeunes et préparer les conditions propices à leur participation active en faveur de la croissance et de l’inclusion, il est impératif de s’attaquer aux multiples obstacles intersectionnels qu’ils rencontrent.
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Comment Citer Ce Rapport
McDonough, L. (2025). Project Insights Report : FUSION : Réseau d’innovation sur les compétences futures pour les universités, Université Concordia. Toronto : Centre des Compétences futures : https://fsc-ccf.ca/fr/projets/fusion-reseau-dinnovation/
FUSION : Réseau d’innovation sur les compétences futures pour les universités est financé par le gouvernement du Canada dans le cadre du programme Compétences futures. Les opinions et les interprétations contenues dans cette publication sont celles de l’auteur et ne reflètent pas forcément celles du gouvernement du Canada.


