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Un pays qui apprend : outiller la main-d’œuvre du Canada avec les compétences de l’avenir

Les marchés du travail mondiaux subissent des changements massifs qui découlent en grande partie des avancées technologiques. L’automatisation croissante et la montée de la soi-disant « économie des boulots » font en sorte de déplacer les emplois existants tout en créant de nouveaux emplois qui nécessitent des compétences différentes et en modifiant la trajectoire de notre vie professionnelle. La portée et l’échelle de ces virages sont sans précédent et toucheront profondément la vie des travailleuses et des travailleurs canadiens. Nous estimons que d’ici 2030, l’automatisation et les changements aux professions existantes pourraient menacer l’emploi de plus de 10 % des travailleuses et des travailleurs canadiens, à moins que ces derniers acquièrent de nouvelles compétences. Au Canada, l’infrastructure de perfectionnement des compétences n’est simplement pas outillée pour relever les défis à venir. Notre système actuel repose principalement sur deux piliers. Le premier soutient le perfectionnement des compétences avant l’entrée sur le marché du travail, de la maternelle à la 12e année et au cours de l’éducation postsecondaire. Le second pilier soutient les personnes lorsqu’elles quittent la population active en apportant une aide aux chômeurs et aux retraités. Il reste ainsi une importante lacune en matière de soutien institutionnel et de formation durant les années les plus productives des Canadiens – et c’est à cette phase que les travailleurs seront les plus touchés par tourmente du marché du travail. Même si notre système nous a bien servis dans un climat relativement stable jusqu’à présent, il n’est pas conçu pour s’attaquer aux perturbations imminentes sur le marché du travail.
Le Canada a de toute urgence besoin d’un troisième pilier qui est centré sur le soutien des adultes travailleurs. Le Conseil s’attend à ce que la gestion des changements prévus sur le marché du travail nécessite un supplément de 15 milliards de dollars en investissements annuels dans le perfectionnement des compétences des adultes. L’ampleur des changements à venir nécessite aussi l’élaboration d’un plan axé sur les compétences pour les travailleurs canadiens qui orientera l’approche qu’adoptera le Canada pour aider les adultes en âge de travailler à saisir les nouvelles possibilités professionnelles. Nous recommandons que le gouvernement1 crée le Fonds d’encouragement à l’éducation permanente du Canada, qui soutiendrait les personnes et les employeurs à augmenter considérablement leurs investissements dans le perfectionnement des compétences et qui leur offrirait des incitatifs à le faire. En parallèle, nous exhortons les gouvernements fédéral et provinciaux à transformer le réseau de centres d’emploi du Canada de sorte qu’ils offrent une orientation pratique aux Canadiens alors que ces derniers s’y retrouvent parmi les changements apportés sur le marché du travail par l’évolution des technologies.
Les gouvernements fédéral et provinciaux ont pris certaines mesures initiales en vue de bâtir ce troisième pilier à l’aide de changements récents aux politiques qui sont venus renforcer l’écosystème canadien du renforcement des compétences. Bien que ces changements constituent assurément un pas dans la bonne direction, le Conseil croit qu’il faut des changements beaucoup plus substantiels – et qu’il les faut bientôt. Le moment est venu de repenser fondamentalement notre façon d’outiller les Canadiens pour la dynamique de travail de l’avenir. Afin de relever ce défi, il faudra une approche englobant tout le système et une collaboration active entre les employeurs, les citoyens, les établissements d’enseignement et les gouvernements. Essentiellement, nous devons élaborer des mécanismes qui soutiennent les Canadiens durant les parcours d’apprentissage continus, tout au long de leur vie.