Le marché de l’emploi d’aujourd’hui et l’avenir du travail
Je suis ravi de me trouver à nouveau à l’Université Queen’s, où j’ai obtenu mon baccalauréat en économie il y a une quarantaine d’années. Je me souviens bien de cette période de l’année : les étudiants sont stressés, que ce soit à l’idée d’entamer leur carrière, d’être admis à leur prochain programme d’études ou de terminer leurs travaux de session.
Ceux d’entre vous qui espèrent intégrer le marché du travail ressentent sans doute de l’enthousiasme et de la nervosité, à cause de l’incertitude de l’avenir. Au moins, la situation macroéconomique qui se présente à vous est favorable : 283 000 emplois ont été créés ces 12 derniers mois, et le taux de chômage n’a jamais été aussi bas en plus de 40 ans.
Cela dit, ces constats ne vous empêchent peut-être pas de vous demander ce que l’avenir vous réserve. Nous avons tous entendu parler de gens qui ont du mal à entrer sur le marché du travail, de personnes surqualifiées et sous-employées, et de la difficulté de bâtir une carrière stable dans l’« économie des petits boulots ». Parallèlement, l’automatisation et la numérisation perturbent des secteurs entiers et menacent de rendre certains emplois obsolètes.
Vu ce contexte, je vous entretiendrai aujourd’hui du marché du travail au Canada. Je vous expliquerai d’abord pourquoi la banque centrale y prête une attention toute particulière et comment la politique monétaire peut favoriser sa bonne tenue. Je me risquerai aussi à spéculer un peu sur ce qui vous attend, c’est-à-dire sur l’avenir du travail.