RAPPORT DE PERSPECTIVES DE PROJET
Les laboratoires d’apprentissage immersif virtuel et de carrière – La nouvelle norme dans l’industrie agroalimentaire
Sommaire
L’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons a été lente à adopter la technologie de l’apprentissage immersif virtuel (AIV), en partie à cause des coûts de développement élevés, en particulier pour les nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) du secteur. Pour remédier à cette situation, Compétences Transformation Alimentaire Canada (CTAC) a lancé le projet pilote iFood360° afin d’explorer comment les PME disposant de ressources limitées pourraient utiliser la technologie AIV pour favoriser la croissance et améliorer les compétences de la main-d’œuvre.
Entre 2021 et 2023, l’équipe de CTAC a développé et mis en œuvre du contenu de réalité virtuelle (RV) et a intéressé 115 travailleuses et travailleurs à participer à des tests, dont 98 % se sont déclarés satisfaits ou très satisfaits de l’offre. La réalité virtuelle a été bien accueillie par les participantes et participants, 82 % l’ayant recommandée et 98 % signalant une augmentation de l’engagement pendant l’expérience de réalité virtuelle. Les plus jeunes, les citoyennes et citoyens canadiens et les personnes qui avaient déjà eu de l’expérience avec la technologie de réalité virtuelle ont également signalé des niveaux d’engagement plus élevés avec la RV par rapport à d’autres contextes d’apprentissage.
Un des principaux enseignements du processus est que le développement de solutions de formation en réalité virtuelle spécifiques à un secteur à partir de zéro nécessite beaucoup de ressources, étant donné que l’utilisation de la RV à des fins d’éducation et de formation est encore émergente. Un autre enseignement est que des symptômes comme les maux de tête et les nausées ont affecté plus de 37 % des participantes et participants, les femmes, les personnes plus âgées et qui n’avaient aucune expérience préalable de la réalité virtuelle signalant ces symptômes plus fréquemment.
Dans l’ensemble, CTAC a démontré que les solutions de RV sur mesure peuvent améliorer l’engagement d’apprentissage et le perfectionnement dans l’industrie de la transformation des aliments et des boissons, tout en favorisant une plus grande inclusion des travailleuses et travailleurs issus de la diversité.
Perspectives Clés
Tous les employeurs répondants se sont dits satisfaits du programme et ont trouvé la formation utile.
Parmi les participantes et participants n’ayant aucune expérience préalable de la réalité virtuelle, 79 % recommanderaient la formation à leurs collègues.
Quatre-vingt-dix-huit pour cent des participantes et participants ont signalé une augmentation de l’engagement pendant l’expérience de réalité virtuelle. Les niveaux d’engagement les plus élevés ont été observés chez les femmes, les jeunes, les citoyennes et citoyens canadiens et les personnes ayant déjà eu une expérience de la réalité virtuelle.
L’enjeu
Bien que prometteurs, le développement et l’intégration de la technologie AIV par l’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons ont été lents. Les coûts de développement de cette technologie constituent un obstacle majeur pour l’industrie, qui comprend surtout des PME.
La technologie AIV est prometteuse pour relever un certain nombre de défis de formation pour le secteur, notamment en aidant à surmonter les barrières linguistiques et à concilier les divers niveaux d’éducation parmi les personnes nouvellement arrivées qui constituent une grande partie de la main-d’œuvre. L’AIV met l’accent sur l’apprentissage pratique plutôt que sur les méthodes traditionnelles de lecture et d’écoute. Les scénarios d’AIV peuvent également soutenir le développement des compétences de savoir-être ou socioémotionnelles, un besoin généralisé, selon les employeurs.
Ce que nous examinons
En développant son expertise dans ce domaine, Compétences Transformation Alimentaire Canada (CTAC) a créé le projet pilote iFood360° afin d’explorer comment les PME du secteur de la transformation des aliments et des boissons disposant de ressources limitées pourraient adopter et tirer parti de la technologie AIV pour favoriser la croissance, améliorer les compétences de la main-d’œuvre et améliorer la rétention et le recrutement de travailleuses et travailleurs issus de groupes actuellement sous-représentés, comme les femmes et les personnes nouvellement arrivées.
Les objectifs du projet étaient les suivants :
- Offrir des environnements d’apprentissage sûrs et stimulants qui réduisent les obstacles pour les groupes sous-représentés en élaborant et en intégrant des expériences d’apprentissage immersif virtuel spécifiquement adaptées aux approches de formation en ligne pour la main-d’œuvre de l’industrie de la transformation des aliments et des boissons.
- Améliorer la capacité de formation des PME employeurs dans l’industrie de la transformation des aliments et des boissons en élaborant et en diffusant des ressources de formation technologique pour les employeurs.
- Accroitre la sensibilisation sur les possibilités de carrière disponibles dans l’industrie de la transformation des aliments et des boissons, auprès des groupes sous-représentés en élaborant et en mettant en œuvre des outils d’exploration de carrière attrayants et immersifs pour les personnes à la recherche d’emploi et la gent étudiante. Le projet visait à utiliser la réalité virtuelle pour améliorer la recherche d’une carrière pour les personnes à la recherche d’emploi, en allant au-delà des documents traditionnels de sensibilisation aux carrières et en fournissant une compréhension plus engagée de l’industrie et des opportunités et cheminements de carrière disponibles.
Le projet a développé une formation en RV sur la sécurité alimentaire, les compétences techniques et l’apprentissage socioémotionnel. La formation a été offerte dans une variété de formats en ligne et en personne. Le projet s’est concentré sur les principaux centres de transformation des aliments, comme Moncton, St. John’s, le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et Halifax, en ciblant des grappes d’employeurs de l’industrie pour répondre aux besoins locaux en matière de main-d’œuvre.
Ce que nous apprenons
Entre 2021 et 2023, le projet a mobilisé 115 travailleuses et travailleurs du secteur de la fabrication d’aliments et de boissons.
Le personnel et les employeurs ont été satisfaits de la formation
Quatre-vingt-dix-huit pour cent des participantes et participants qui ont répondu à un sondage ont déclaré être satisfaits de l’offre, dont 56 % « très satisfaits ». Ce niveau élevé de satisfaction est particulièrement notable si l’on tient compte de la diversité des expériences, des responsabilités et de la composition du groupe de participantes et participants. Le volet RV du programme a été particulièrement bien accueilli, 82 % des répondantes et répondants ayant déclaré qu’ils recommanderaient ce volet. Il est intéressant de noter que 79 % des participantes et participants n’ayant aucune expérience préalable de la RV ont déclaré qu’ils recommanderaient ce composant à leurs collègues. Tous les employeurs répondants se sont dits satisfaits du programme et ont trouvé la formation utile.
La réalité virtuelle et la formation étaient très populaires
Les responsables du projet étaient satisfaits de la diversité du groupe de participantes et participants. Le groupe comprenait des nouvelles et nouveaux venus, comme des étudiantes et étudiants, des jeunes et des personnes récemment diplômées et présentement à la recherche d’emploi qui explorent différents cheminements de carrière, ce qui met en évidence la réception de l’expérience de RV par une population variée et fournit des informations précieuses sur son efficacité. La presque totalité des participantes et participants (98 %) ont signalé une augmentation de l’engagement pendant l’expérience de RV, 62 % indiquant « plus » d’engagement et 36 % déclarant « un peu » plus d’engagement par rapport à d’autres contextes d’apprentissage. Les femmes (64 %) ont montré des niveaux d’engagement légèrement plus élevés que les hommes (58 %). Les participantes et participants plus jeunes, les citoyennes et citoyens canadiens et les personnes ayant déjà expérimenté la RV ont également signalé des niveaux d’engagement plus élevés pendant les expériences de RV par rapport à d’autres contextes d’apprentissage.
Ce n’est pas tout le monde qui aime la réalité virtuelle
Un nombre important de personnes ont ressenti des maux de tête, des étourdissements et/ou des nausées lors des séances de réalité virtuelle. Plus de 37 % ont signalé des symptômes et 9 % ont terminé moins de la moitié de la composante VR en raison de leurs symptômes. Au sein de ce groupe, les femmes, les personnes plus âgées et celles qui n’avaient aucune expérience préalable de la RV ont signalé ces symptômes plus souvent. D’autres projets utilisant la réalité virtuelle pour la formation et le développement des compétences ont également rapporté que certaines personnes ont ressenti des symptômes désagréables.
L’innovation peut prendre beaucoup de temps
Un des principaux enseignements de ce processus est que la conception de solutions de formation spécifiques à un secteur peut nécessiter beaucoup de ressources. CTAC a dû concevoir et développer tous les composants VR à partir de zéro. Cela s’explique principalement par le fait que la technologie VR pour l’éducation et la formation spécifiques à l’industrie est encore une solution émergente par rapport à d’autres applications de VR comme les jeux ou le marketing. CTAC a travaillé avec des spécialistes de l’industrie pour s’assurer que les exigences de l’industrie étaient respectées et que l’expérience de VR s’alignait sur les fonctions et les compétences en milieu de travail.
Pourquoi c’est important
La RV est de plus en plus considérée comme un outil prometteur pour le développement de compétences innovantes, mais l’écosystème a besoin d’études de cas plus spécifiques à un secteur et démontrant son application pratique. CTAC en fournit un exemple, montrant comment un processus de développement et de mise en œuvre sur mesure de solutions de RV peut améliorer l’engagement à l’apprentissage et le perfectionnement de la main-d’œuvre de l’industrie de la transformation des aliments et des boissons et au-delà. Cette approche offre un potentiel supplémentaire pour favoriser une plus grande inclusion des travailleuses et travailleurs issus de la diversité.
État des compétences :
L’engagement efficace des employeurs dans le développement des compétences – De la rhétorique aux solutions
Pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre et de compétences, il est essentiel d’aider les employeurs à surmonter les obstacles structurels à l’investissement dans la formation.
Prochaines étapes
Compétences Transformation Alimentaire Canada continue d’offrir iFood360° aux travailleuses et travailleurs et aux employeurs de l’industrie de la fabrication d’aliments et de boissons. L’organisation continue d’élargir le contenu pour inclure d’autres activités d’apprentissage comme la sécurité alimentaire, la sécurité au travail et des aspects socioémotionnels en fonction du cadre d’apprentissage et de reconnaissance de l’industrie. Elle élargit également le contenu de ses parcours professionnels pour inclure davantage d’installations de production industrielle.
Les entreprises qui ont participé au projet pilote ont adopté les composantes d’iFood360° dans leurs programmes de formation à l’échelle de l’entreprise. Le contenu a également été intégré à d’autres programmes de formation actuels et prévus de CTAC.
Télécharger le rapport de perspective
Food Processing Skills Canada’s iFood 360 Pilot Project
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Comment Citer Ce Rapport
Naveed, Ramsha. (2024). Rapport Perspectives de projet. Les laboratoires d’apprentissage immersif virtuel et de carrière – La nouvelle norme dans l’industrie agroalimentaire. Compétences Transformation Alimentaire Canada. Toronto : Centre des Compétences futures. https://fsc-ccf.ca/fr/projets/food-and-beverage-manufacturers/
Les laboratoires d’apprentissage immersif virtuel et de carrière – La nouvelle norme dans l’industrie agroalimentaire est financé par le gouvernement du Canada dans le cadre du programme Compétences futures. Les opinions et les interprétations contenues dans cette publication sont celles de l’auteur et ne reflètent pas forcément celles du gouvernement du Canada.