Le développement des compétences générales chez le futur personnel

L’enjeu

Au Nouveau-Brunswick, les employeurs ont noté que les candidates et candidats à un emploi qui sont techniquement compétents manquaient toutefois de compétences générales. Un sondage mené en février 2020 auprès de 250 employeurs locaux a souligné l’importance croissante de l’adaptabilité, du travail d’équipe et de communications efficaces. Les compétences non techniques sont devenues plus importantes dans la région depuis le début de la pandémie de COVID-19, ce qui a modifié la dynamique du milieu de travail et a exigé que le personnel fasse preuve de résilience et d’adaptabilité.

Traditionnellement, le CCNB s’est concentré sur la transmission de compétences techniques, en mettant moins d’accent sur les compétences non techniques. Ce modèle éducatif s’est avéré inadéquat, car les employeurs ont noté que les personnes nouvellement diplômées — bien que compétentes sur le plan technique — étaient souvent mal équipées pour gérer les complexités des environnements de travail modernes. Cet écart a entrainé des difficultés à retenir le personnel et à maintenir une performance professionnelle élevée, ce qui souligne la nécessité d’une approche éducative qui englobe à la fois les compétences techniques et non techniques.

En réponse, un projet a été lancé pour remodeler les offres éducatives du CCNB. L’objectif était d’intégrer le développement des compétences générales dans le programme existant, en alignant plus étroitement les résultats scolaires sur les demandes du marché. Cette initiative a marqué un changement significatif vers un modèle éducatif holistique, répondant directement aux commentaires des employeurs et s’adaptant aux changements économiques et sociaux plus vastes provoqués par les changements dans le monde du travail.

Ce que nous examinons

Le processus a commencé par une évaluation des besoins pour identifier les compétences générales spécifiques recherchées par les employeurs. Cette phase a été cruciale pour adapter les activités de formation qui seraient éventuellement intégrées dans le programme.

L’initiative s’est concentrée sur la conception et la mise en œuvre d’activités pédagogiques pour améliorer (en particulier) la motivation, la présentation, le travail d’équipe, l’adaptabilité et la responsabilité. Ces activités ont été intégrées dans divers programmes du collège, ce qui a permis à l’ensemble des élèves de bénéficier de meilleures opportunités d’apprentissage. Cette approche a aussi permis de s’assurer que le projet répondait aux besoins d’un corps étudiant diversifié dans diverses disciplines, au CCNB, afin de mieux préparer les élèves aux exigences du marché du travail au Nouveau-Brunswick.

L’initiative visait à répondre à deux questions principales : comment les compétences non techniques peuvent-elles être efficacement intégrées dans les programmes existants et comment cette formation a-t-elle un effet sur l’employabilité des élèves ? Pour répondre à ces questions, le projet a réuni des membres du corps professoral, de la population étudiante et des employeurs du CCNB pour créer un programme structuré visant à développer les compétences générales des élèves parallèlement à leurs capacités techniques.

Le projet a utilisé l’outil d’évaluation des compétences en matière d’employabilité (Employability Skills Assessment Tool—ESAT) et d’autres méthodes d’auto-évaluation pour mesurer le développement de ces compétences et leur évolution avant et après la formation.

Ce que nous apprenons

L’initiative a impliqué 74 élèves de quatre programmes d’études différents, qui ont tous bénéficié d’une approche éducative actualisée axée sur les cinq compétences générales que sont la motivation, la présentation, le travail d’équipe, l’adaptabilité et la responsabilité.

Tout au long du projet, les élèves engagés dans la formation aux compétences générales ont fait l’objet d’une évaluation et d’un suivi méticuleux de leurs progrès. La méthodologie était rigoureuse, intégrant des sondages initiaux, une rétroaction continue et des évaluations à la fin pour déterminer l’impact de la formation.

En ce qui concerne l’acquisition de compétences, le projet a obtenu des résultats positifs dans tous les domaines. Selon leurs auto-évaluations, à la fin du semestre, les élèves s’étaient améliorés dans toutes les compétences ciblées. Les évaluations des enseignantes et enseignants ont également confirmé ces résultats. Au moment où les stages étaient à moitié complétés, les employeurs ont déclaré avoir été satisfaits de la performance des élèves en ce qui concerne la maîtrise des compétences générales. Tout cela indique une amélioration constante des compétences générales des élèves au fil du temps.

Cependant, le projet a été confronté à un certain nombre de défis, en particulier en ce qui concerne la formation des enseignantes et enseignants et l’intégration de l’outil d’évaluation des compétences en matière d’employabilité. Les retards de formation initiaux dus à la disponibilité des formatrices et formateurs et aux barrières linguistiques ont eu un impact sur le calendrier du projet. En outre, certains enseignants et enseignantes ont exprimé le besoin d’une formation supplémentaire pour mieux intégrer les stratégies d’enseignement des compétences générales dans leurs pratiques pédagogiques.

Une des principales leçons du projet est que l’engagement du corps professoral est un rôle essentiel. Malgré la formation, certains enseignants et enseignantes n’ont pas pleinement participé, ce qui a limité l’impact potentiel du projet dans certains cas. Cela a mis en évidence la nécessité d’un engagement total de la part du corps professoral et d’un soutien continu à leur égard au cours du processus de changement. De plus, bien que l’outil d’évaluation des compétences en matière d’employabilité ait fourni des données précieuses sur les progrès des élèves, il a également révélé des limites, comme le fait qu’il soit distinct des autres évaluations académiques. Les enseignantes et enseignants ont suggéré que l’intégration de cet outil dans les systèmes d’évaluation existants pourrait améliorer son utilité.

En conclusion, le projet a démontré que le développement des compétences générales peut être efficacement intégré dans les programmes d’enseignement postsecondaire pour produire des avantages mesurables pour les élèves. Pour maximiser l’efficacité de telles initiatives, en particulier celles impliquant des couches supplémentaires de technologie, il est crucial d’assurer un engagement total du corps professoral et de fournir un soutien complet à toutes les personnes participantes, en particulier les enseignantes et enseignants. Ces perspectives peuvent orienter les améliorations futures lors de la mise en œuvre de projets similaires.

Enfin, des efforts continus pour suivre les participantes et participants au fil du temps aideraient à faire la lumière sur les impacts potentiels de l’amélioration de ces compétences sur les résultats sur le marché du travail. Il est également important de mettre en place de solides mécanismes de rétroaction pour recueillir, auprès des employeurs, des données sur le développement et l’applicabilité des compétences générales des stagiaires. Ces commentaires seront primordiaux pour apporter des ajustements continus aux programmes d’études et, en fin de compte, amélioreront la préparation au travail et la réussite des élèves dans le milieu de travail.

Pourquoi c’est important

L’amélioration des compétences générales chez les élèves est cruciale pour les préparer à faire partie de la main-d’œuvre moderne, où des compétences comme l’adaptabilité et le travail d’équipe sont aussi indispensables que l’expertise technique. En effet, les employeurs considèrent de plus en plus ces ensembles de compétences complémentaires comme essentiels à la capacité d’une personne à naviguer dans des environnements de travail complexes et à s’adapter à l’évolution des exigences professionnelles. En développant ces compétences tôt, les élèves peuvent être en meilleure position pour réussir leur carrière.

Cependant, les instituts d’éducation et de formation devront évoluer pour répondre à cette importance croissante accordée aux compétences non techniques. En intégrant ces compétences dans les programmes existants et en adaptant les méthodes d’enseignement en conséquence, ce projet a contribué à améliorer notre compréhension de la meilleure façon de combiner les connaissances techniques avec l’acquisition de compétences générales. De plus, les enseignements tirés de la mise en œuvre du projet — en particulier les enseignements liés à la formation du corps professoral et à l’intégration des évaluations et des nouvelles technologies dans les pratiques pédagogiques standard — sont également des enseignements essentiels pour les responsables de politiques. Ces enseignements soulignent la nécessité de la planification et de communications efficaces lors de l’introduction de nouvelles technologies ou méthodologies en éducation. En outre, l’expérience démontre que l’engagement des enseignantes et enseignants et le soutien connexe sont essentiels au succès de telles initiatives.

Les résultats de ce projet tenu au CCNB fournissent des données précieuses pour d’autres établissements d’enseignement qui souhaitent améliorer l’employabilité de leurs diplômées et diplômés en intégrant la formation aux compétences générales à la formation aux compétences techniques.

État des compétences :
L’apprentissage intégré au travail

L’apprentissage intégré au travail peut s’avérer efficace pour développer des compétences techniques et non techniques chez les apprenantes et apprenants, à différents niveaux, y compris dans les écoles secondaires, les collèges et les universités, ainsi que dans des postes professionnels.

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Prochaines étapes

À la suite de ce projet pilote, le CCNB a systématiquement intégré le développement des compétences sociales dans chacun de ses programmes d’études dans le cadre de ses efforts globaux pour améliorer les résultats des élèves.