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Travailler en cas de maladie : La manière dont la réglementation et la culture du milieu de travail auront un impact sur la reprise post-pandémique

Le Sondage sur l’emploi et les compétences, mené par l’Environics Institute for Survey Research, en collaboration avec le Diversity Institute et le Centre des Compétences futures a été conçu de manière à explorer l’expérience des Canadiens et Canadiennes quant à la nature changeante du travail, attribuable notamment à l’adaptation aux nouvelles technologies, à une insécurité de travail grandissante et à l’évolution des exigences en matière de compétences.

Depuis le début de la pandémie de COVID‑19, les autorités de la santé publique ont donné la claire directive de s’isoler et d’éviter tout contact avec autrui lorsqu’on constate l’apparition de tout symptôme de maladie. En réalité, s’absenter du travail s’avère plutôt difficile. En effet, certains effectifs ne disposent d’aucun congé de maladie payé, ce qui signifie que chaque jour ou quart de travail manqué entraîne des répercussions financières. De surcroît, bon nombre de personnes qui pourraient se prévaloir d’un congé de maladie payé pourraient se montrer réfractaires à cette perspective en raison de la culture hostile à cet égard qui règne au travail.

Les efforts d’amélioration de la santé publique et de lutte à la propagation de maladies graves doivent viser à combler les lacunes en matière d’octroi de congés de maladie payés aux travailleurs.euses qui en sont privé.e.s ainsi qu’à modifier le comportement de la main-d’œuvre qui renonce à ses congés de maladie payés en raison de la culture prédominante en milieu de travail.

Principaux constats

Un.une travailleur.euse sur deux a déclaré (avant la pandémie) qu’il.elle irait travailler même si il.elle se sentait légèrement indisposé.e. L’octroi de congés de maladie payés constitue un facteur déterminant dans la décision de certaines personnes à aller travailler ou non en cas de maladie.

La possibilité de prendre un congé en cas de maladie passe par la sécurité d’emploi. Le groupe des personnes affichant le plus haut taux de présence au travail en cas de maladie, car elles ne toucheraient aucune rémunération comprend : les personnes travaillant à temps partiel; celles travaillant dans le domaine de la vente ou des services, dans le secteur du transport ou du travail manuel ou exerçant un métier spécialisé; les personnes touchant un faible revenu; les personnes n’occupant pas un emploi permanent; le personnel ne détenant pas de diplôme collégial ou universitaire.

Pourtant, l’octroi de congés de maladie payés ne reflète qu’un aspect de la situation, étant donné que bon nombre de Canadiens.ennes malades se rendent au travail, et ce, bien qu’ils disposent de congés de maladie payés. En effet, le motif le plus couramment invoqué par la population active canadienne qui, même en cas d’inconfort, va au travail est le sentiment de responsabilité envers son emploi et ses collègues et non parce que le salaire est tributaire de la présence au travail

Résumé

La pandémie a attiré l’attention sur la nécessité de s’auto-isoler dès l’apparition des signes d’une maladie infectieuse afin de freiner la propagation du virus de la COVID‑19. Ce sondage confirme qu’avant la pandémie, seulement deux membres sur cinq de la population active canadienne auraient pris un congé de maladie en cas de symptômes ressentis (comme s’ils attrapaient un rhume ou une grippe). Ce même rapport s’est maintenu pendant la pandémie, soit deux Canadiens.ennes sur cinq qui ont été au travail l’ont fait au moins une fois alors qu’ils.elles se sentaient malades.

L’octroi de congés de maladie payés explique en grande partie la décision de certaines personnes à se présenter au travail malgré leurs symptômes, alors que d’autres se déclarent malades. Parmi les personnes ayant répondu qu’elles auraient sans doute été travailler même s’ils étaient indisposés (avant la pandémie), deux personnes sur cinq avouent avoir été contraintes de le faire, faute de quoi elles n’auraient pas été rémunérées. À l’opposé, une grande proportion des personnes ayant répondu qu’elles se porteraient malades a admis toucher une rémunération même en de telles circonstances.

Cela dit, le manque de congés de maladie payés n’est pas le motif le plus couramment invoqué par les travailleurs.euses qui, même en cas d’indisposition, vont au travail. La plupart de ces personnes mentionnent que leurs collègues comptent sur elles pour accomplir leurs tâches et refusent donc de les laisser tomber. Beaucoup de personnes affirment également s’acquitter de leurs tâches par crainte d’accuser un retard vu leur lourde charge de travail. Par conséquent, la culture en milieu de travail, y compris le sens du devoir envers son emploi ou ses collègues, constitue un facteur tout aussi important, voire davantage, que l’octroi de congés de maladie payés conduisant certaines personnes à aller travailler malgré leur indisposition.

De toute évidence, la possibilité de prendre un congé en cas de maladie passe par la sécurité d’emploi. Les travailleurs. euses dont la sécurité d’emploi est précaire (y compris les personnes travaillant à temps partiel, les personnes occupant un emploi connexe aux métiers spécialisés, au secteur du transport, au travail manuel, aux ventes ou aux services, les employé.e.s nonpermanents, les travailleurs.euses touchant un faible revenu ou ne détenant pas de diplôme universitaire) sont fortement enclins à répondre qu’ils.elles iraient travailler même s’ils.elles se sentent malades, sans quoi ils. elles ne seraient pas payé.e.s.

Les personnes jouissant d’une bonne sécurité d’emploi (y compris celles occupant un emploi à temps plein et permanent), ainsi que les hommes, les personnes nées au Canada, de parents nés au Canada également et les personnes non racisées ont largement tendance à révéler qu’elles seraient payées si elles prenaient un congé de maladie en cas d’indisposition. En revanche, les personnes profitant d’une bonne sécurité d’emploi qui se rendent au travail malgré des symptômes de maladie sont fortement sujettes à invoquer un motif autre que le manque de congés de maladie, comme celui de la crainte d’accuser un retard en raison de leur lourde charge de travail.

Dès lors, les efforts d’amélioration de la santé publique et de lutte à la propagation de maladies graves doivent viser à combler les lacunes en matière d’octroi de congés de maladie payés aux travailleurs.euses qui en sont privé.e.s ainsi qu’à modifier le comportement de la main-d’oeuvre qui renonce à ses congés de maladie payés en raison de la culture prédominante en milieu de travail.

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