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Écarts de compétences, sous-emploi et égalité des chances sur le marché du travail pour des personnes en situation de handicap au Canada

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Alors que les personnes ayant un handicap peuvent mener une vie socialement intégrée et financièrement indépendante grâce à un emploi sûr et bien rémunéré, elles sont souvent piégées dans des emplois peu qualifiés à haut risque d’automatisation. Emile Tompa, Daniel Samosh et Normand Boucher soulignent l’importance de possibilités de formation bien alignées sur les compétences susceptibles d’être en forte demande à l’avenir.

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Points importants

Un Canadien sur cinq âgé de 15 ans ou plus, soit environ 6,2 millions de personnes, présente au moins une incapacité. L’examen des raisons pour lesquelles les personnes ayant une incapacité sont sous-employées révèle des difficultés à trouver du travail et, une fois employées, des difficultés à demander et à obtenir le soutien dont elles ont besoin pour progresser dans leur carrière. L’avenir du travail présente également des défis, car les emplois où les personnes ayant un handicap sont embauchées sont souvent à risque d’automatisation. En outre, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les enjeux liés à l’incapacité et à l’emploi, mais la transition entre l’école et le travail semble être une période difficile méritant que les employeurs et les établissements d’enseignement s’y concentrent pour aider les personnes ayant un handicap.

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Les Canadiens et Canadiennes ayant des handicaps, de légers à graves, ont un taux de pauvreté de 40% à près de 200% plus élevé que leurs concitoyen(ne)s sans handicap.

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PLes personnes ayant un handicap sont souvent piégées dans des emplois peu qualifiés à haut risque d’automatisation.

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À l’âge de 40 ans, la moitié des Canadiens et Canadiennes souffriront d’une maladie mentale, et les troubles de santé mentale sont plus courants chez les femmes que chez les hommes.

Woman power and leadership in today's human resources

Résumé

Un Canadien sur cinq âgé de 15 ans ou plus, soit environ 6,2 millions de personnes, présente au moins une incapacité. Bien que ces personnes mènent une vie socialement intégrée et financièrement indépendante grâce à un emploi sûr et bien rémunéré, elles sont souvent piégées dans des emplois peu qualifiés menacés par l’automatisation.

Au Canada, les personnes ayant une incapacité gagnent généralement des salaires plus bas et occupent des emplois plus précaires que le travailleur moyen. Chez les Canadiens et Canadiennes âgés de 25 à 64 ans, le taux de pauvreté est de 40 % plus élevé pour les personnes ayant une incapacité légère et d’environ 200 % plus élevé pour les personnes ayant une incapacité plus grave que pour les Canadiens et Canadiennes sans incapacité.

L’examen des raisons pour lesquelles les personnes ayant une incapacité sont sous-employées révèle des difficultés à trouver du travail et, une fois employées, des difficultés à demander et à obtenir le soutien dont elles ont besoin pour progresser dans leur carrière. La stigmatisation sociale, le manque de compréhension et de soutien à de nombreuses étapes de la vie aggravent davantage les difficultés que rencontrent les personnes ayant une incapacité.

Dans le monde du travail de l’avenir, ces difficultés seront probablement exacerbées, dans la mesure où les emplois qu’occupent généralement les personnes ayant une incapacité sont souvent menacés par l’automatisation, notamment les emplois peu qualifiés et n’exigeant qu’un faible niveau de scolarité. Et bien que certaines catégories d’emploi soient susceptibles de connaître une croissance dans les années à venir, notamment les catégories des cadres et des administrateurs, les personnes ayant une incapacité se retrouvent sous-représentées dans ces catégories « en croissance ».   

Pour éliminer les barrières à l’emploi pour les personnes ayant une incapacité, les employeurs, les décideurs politiques, les travailleurs de la santé, les éducateurs, les architectes et les ingénieurs doivent être formés pour faire « confiance aux personnes ayant une incapacité ». Les employeurs qui font confiance aux personnes ayant une incapacité ont les connaissances nécessaires pour créer un environnement de travail inclusif et accessible, et plaider en faveur du changement social au sein et au-delà de leurs organisations.

En outre, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les enjeux liés à l’incapacité et à l’emploi, notamment la manière dont l’automatisation aura des effets sur les emplois, la manière dont les employeurs peuvent soutenir la transition de l’école vers le travail, et l’identification de pratiques d’accommodement qui aideront les éducateurs et les employeurs à rendre le monde du travail de l’avenir plus équitable et plus inclusif.

En particulier, les recherches indiquent que la transition de l’école vers le travail semble être un défi majeur pour les personnes ayant une incapacité. Les établissements d’enseignement et les employeurs pourraient tirer parti de cette transition pour offrir aux personnes ayant une incapacité des qualifications, des compétences et des diplômes (les personnes ayant une incapacité légère sont déjà bien instruites), afin qu’elles puissent accéder à des emplois dans des industries à forte croissance ayant besoin de travailleurs.

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Pour de plus amples informations

Eglantine Ronfard
Responsable Communication
Centre des Compétences futures
Téléphone : 647 262 3706
Email : eglantine.ronfard@fsc-ccf.ca

Auteurs

Emile Tompa

Emile Tompa

Emile Tompa est scientifique principal à l’Institut de recherche sur le travail et la santé et professeur agrégé au département d’économie de l’Université McMaster. Il codirige le Centre de recherche sur les politiques en matière d’invalidité professionnelle (CRPIP), une initiative financée par le Conseil de recherches en sciences humaines. M. Tompa est l’un des corédacteurs de la revue BMC Public Health, et fait partie du comité de rédaction du Journal of Occupational Rehabilitation et du Scandinavian Journal of Work, Environment and Health. Il est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université de la Colombie-Britannique, d’une maîtrise en économie de l’Université de Toronto, et d’un doctorat en économie de l’Université McMaster. Le programme de recherche actuel de M. Tompa porte sur les expériences sur le marché du travail et leurs conséquences sur la santé et le développement humain; sur l’analyse des politiques en matière de systèmes de santé et de sécurité au travail et de prévention de l’invalidité professionnelle; et sur l’évaluation des interventions en milieu de travail visant à améliorer la santé des travailleurs. Il était auparavant membre du Comité consultatif du Centre ontarien Innovation-Emploi et fait actuellement partie du Groupe consultatif pancanadien des intervenants du Conseil de l’information sur le marché du travail.

Daniel Samosh

Dan Samosh

Daniel Samosh est chercheur postdoctoral attaché au Centre de recherche sur les politiques en matière d’invalidité professionnelle et au Centre for Industrial Relations and Human Resources de l’Université de Toronto. Il est titulaire d’un doctorat en comportement organisationnel de l’Université Queen’s, d’une maîtrise en stratégie de l’Université Queen’s, et d’un baccalauréat en administration des affaires de la Richard Ivey School of Business de l’Université Western. Le portefeuille de recherche de Daniel est axé sur le handicap et le travail. Dans le cadre de sa recherche doctorale, il s’est basé sur des méthodes qualitatives et quantitatives pour analyser l’évolution de carrière et le rôle de leadership des personnes ayant une incapacité.

Normand Boucher

Normand Boucher

Normand Boucher est sociologue et politologue; il est actuellement chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS), professeur associé à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval. Ces vingt dernières années, il a développé des projets de recherche dans le domaine des politiques en matière d’invalidité, portant notamment sur le travail et l’emploi, les services de soutien, les politiques sociales et la compensation des coûts supplémentaires liés à l’invalidité. Au cours de cette période, il a collaboré avec de nombreuses équipes de recherche actives aux niveaux national et international. Ces activités de recherche lui ont permis d’acquérir une vaste et solide expérience en matière de politiques liées à l’invalidité et au travail, ainsi qu’une bonne compréhension des programmes et des mesures de compensation qui structurent le système de sécurité sociale au Canada.

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