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S’adapter au monde du travail en pleine évolution

Le Sondage 2020 sur l’emploi et les compétences examine les perspectives et les expériences de Canadiens et de Canadiennes en ce qui a trait à l’éducation, aux compétences et à l’emploi, y compris leurs perceptions de la sécurité d’emploi, l’incidence des changements technologiques et l’utilité de différentes formes d’acquisition de nouvelles compétences.

Initiative d’Environics Institute for Survey Research en partenariat avec le Centre des Compétences futures et le Diversity Institute de l’Université Ryerson, le sondage a été réalisé auprès de 5 000 Canadiens et Canadiennes âgés de 18 ans et plus dans toutes les régions du Canada entre le 28 février et le 4 avril 2020. 

Le sondage a commencé avant l’éclosion de la pandémie de COVID-19 au Canada, à un moment où le taux de chômage était relativement faible, mais pourtant dans un contexte de préoccupations croissantes quant à la nature changeante du travail, attribuable notamment à des interruptions à caractère technologique, à une insécurité de travail grandissante et à l’évolution des exigences en matière de compétences. Le sondage révèle que les Canadiens et les Canadiennes tendent à évaluer sous un jour favorable l’incidence des changements technologiques ainsi que l’utilité de la formation postsecondaire et de la formation axée sur des compétences qu’ils ont reçues. Parallèlement, de nombreuses personnes sont aussi préoccupées par l’insécurité d’emploi qui les touche personnellement ou qui touche un membre de leur famille et ont été en chômage dernièrement ou connaissent quelqu’un de proche qui l’a été.

Points importants

1

La plupart des Canadiens et des Canadiennes soutiennent que les nouvelles technologies informatiques ou de l’information ont modifié leur façon de travailler et cette modification est plus susceptible d’être perçue comme positive plutôt que négative.

2

La majorité des diplômés collégiaux et universitaires des grands domaines d’études signalent que leur programme les avait très bien ou assez bien préparés aux emplois qu’ils ont occupés après l’obtention de leur diplôme. Cependant, le pourcentage de diplômés qui déclarent avoir été très bien préparés à leurs emplois est plus élevé chez les personnes ayant obtenu leur diplôme avant 2000, plutôt qu’à partir de cette année-là.

3

La démarche d’acquisition de nouvelles compétences professionnelles la plus couramment utilisée par les Canadiens et les Canadiennes qui font partie de la population active consiste à apprendre auprès de leurs collègues de travail sur le terrain.

Résumé

Emploi et chômage 

Même si le taux de chômage constitue un indicateur clé de la santé économique, il ne reflète pas toute l’ampleur des expériences et préoccupations des Canadiens et des Canadiennes face au chômage. Même si moins d’une personne sur dix était au chômage au moment du sondage, un taux supplémentaire de huit pour cent de la population active était en sous-emploi, à savoir que ces personnes ne travaillaient qu’à temps partiel, car elles ne parvenaient pas à trouver le travail à temps plein qu’elles préféraient. Par ailleurs, 17 pour cent de la population active occupait des emplois temporaires, saisonniers ou occasionnels. Les personnes racialisées sont deux fois plus enclines que celles qui s’identifient comme blanches à occuper un emploi temporaire plutôt qu’un emploi permanent. Il en est de même pour les immigrants nouvellement arrivés comparativement aux personnes nées au Canada de parents nés au Canada. Une personne sur quatre a connu une période de chômage au cours des douze derniers mois chez les personnes qui occupent un emploi; cette proportion est plus élevée chez les jeunes Canadiens et Canadiennes, les immigrants et les Canadiens et Canadiennes racialisés. 

Incidence des nouvelles technologies de l’information et informatiques

La plupart des Canadiens et des Canadiennes soutiennent que les nouvelles technologies de l’information et informatiques ont eu pour effet de modifier leur façon de travailler. Dans son ensemble, cette évolution est perçue comme plus positive que négative : la majorité des gens constatent que ces changements ont eu pour effet de rendre leur emploi plus agréable et plus facile; et trois personnes sur dix déclarent être mieux rémunérées et bénéficier d’une plus grande sécurité en raison de ces changements. La minorité des gens sont les seuls à dire que ces changements ont eu pour effet de rendre leur emploi mois agréable, plus difficile, moins bien rémunéré et moins sécuritaire. Malgré cette évaluation positive dans son ensemble, certaines données montrent que les nouvelles technologies en milieu de travail peuvent avoir pour conséquence l’élargissement des écarts déjà existants. Par exemple, les hommes sont plus enclins que les femmes à déclarer que les changements issus des nouvelles technologies de l’information et informatiques ont eu pour effet de rendre leur emploi mieux rémunéré; il en est de même pour les personnes qui occupent des postes de direction comparativement aux personnes qui travaillent dans le secteur des ventes et de la vente au détail. En revanche, les Canadiens et les Canadiennes racialisés sont plus enclins à signaler des changements à la fois positifs et négatifs attribuables aux nouvelles technologies de l’information et informatiques en milieu de travail (et moins enclins à ne constater aucun changement du tout). Cela souligne l’importance de ne pas surgénéraliser les expériences de différents types de travailleurs, y compris les travailleurs qui appartiennent à des groupes racialisés, au Canada.

Bien que les Canadiens et les Canadiennes soient peu nombreux à estimer que les changements technologiques ont eu une incidence négative sur leur façon de travailler, la plupart d’entre eux reconnaissent néanmoins le lien éventuel entre les changements technologiques et le chômage lorsqu’ils sont interrogés directement à ce sujet. Cependant, les résultats tirés d’un sondage semblable effectué il y a 35 ans révèlent que cette association entre les nouvelles technologies et le chômage n’a rien de nouveau. Lorsqu’il est question des avantages plus larges associés aux nouvelles technologies, les Canadiens et les Canadiennes se sont montrés plus sceptiques : depuis 1985, on a observé une baisse considérable du pourcentage de personnes qui font valoir que l’intégration de davantage d’automatisation et de nouvelles technologies en milieu de travail se traduira par une économie canadienne plus vigoureuse, ou encore par des prix plus bas pour les consommateurs.

Éducation et formation

La majorité des diplômés collégiaux et universitaires des grands domaines d’études signalent que leur programme les avait bien préparés aux emplois qu’ils ont occupés après l’obtention de leur diplôme, quoique le pourcentage de diplômés qui déclarent avoir été très bien préparés à leurs emplois soit plus élevé chez les personnes ayant obtenu leur diplôme avant 2000, plutôt qu’à partir de cette année-là. Les raisons les plus couramment citées par les personnes qui déclarent ne pas avoir été bien préparées ou été préparées du tout au marché du travail se rapportent à l’absence de concordance entre le programme et leur parcours professionnel, ou encore à la pénurie d’emplois ou de possibilités dans leur domaine choisi; la deuxième série de raisons les plus couramment citées concernent le manque d’expérience pratique ou le fait que le programme soit trop académique ou trop théorique. Les évaluations des diplômés quant à la mesure dans laquelle leur programme d’études les avait bien préparés au marché du travail ont trait à des résultats liés à l’emploi plus positifs. 

Les membres de la population active qui ont terminé leurs études officielles sont nombreux à avoir accès à différentes formes d’acquisition de nouvelles compétences. Un cours d’acquisition de nouvelles compétences offert par l’employeur en est la forme la plus couramment observée : au cours des cinq dernières années, une personne sur deux a participé à cette forme d’acquisition de nouvelles compétences. Les personnes qui accèdent à des cours d’acquisition de nouvelles compétences ont une perception très positive de leur utilité. Par la même occasion, il existe des preuves laissant entendre que les travailleurs qui ont peut-être le plus besoin de possibilités d’acquisition de nouvelles compétences ou qui peuvent en bénéficier le plus sont en général moins enclins à y accéder – il s’agit notamment des personnes dont la sécurité d’emploi est précaire ou qui sont au chômage.

La démarche d’acquisition de nouvelles compétences professionnelles la plus couramment utilisée par les Canadiens et les Canadiennes qui font partie de la population active consiste à apprendre auprès de leurs collègues de travail sur le terrain. Cela sous-entend que le coût de renonciation – en particulier la perte de revenus attribuable au temps passé hors de la population active – constitue un obstacle éventuel à une plus grande participation à l’acquisition de nouvelles compétences. Les gouvernements ont tenté de s’attaquer à cet obstacle en accordant des subventions et des crédits d’impôt au titre de l’acquisition de nouvelles compétences. Le sondage montre qu’à l’heure actuelle, seuls deux Canadiens ou Canadiennes sur cinq (à l’exclusion des personnes retraitées) croient avoir des chances de bénéficier d’une subvention auprès du gouvernement comme moyen d’aider à défrayer les frais de formation, de sorte à leur permettre de rehausser leurs compétences professionnelles; un pourcentage légèrement plus élevé de Canadiens et de Canadiennes estiment qu’il est peu probable que cela se concrétise. 

Enfin, lorsque les Canadiens et les Canadiennes pensent à ce qu’il faut pour réussir dans le milieu de travail moderne, ils ont en tête un grand éventail de compétences qui vont au-delà du savoir-faire technique. Cela témoigne de la nature contemporaine du travail, qui demande – quelle que soit la profession – du travail d’équipe ainsi que l’application de compétences de communication et de résolution de problèmes.

Personne-ressource pour les médias :

Peter Aterman
Gestionnaire bilingue des communications
Centre des Compétences futures
Téléphone : 647 262 3706
Courriel : paterman@fsc-ccf.ca

L’auteur du rapport est à la disposition des médias pour procéder à des entrevues en français et en anglais.

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