L’avenir du travail : Remédier aux déséquilibres de compétences au Canada
Nous avons perdu notre équilibre. Les pénuries de compétences étaient particulièrement marquées au lendemain de la pandémie. Une enquête de Statistique Canada de 2022 révèle que plus de la moitié des employeurs étaient aux prises avec des pénuries de compétences et que plus des deux tiers avaient du mal à trouver des candidats possédant les compétences voulues. Au printemps 2023, plus de la moitié des petites entreprises s’attendaient à avoir des difficultés à recruter et à maintenir en poste des travailleurs qualifiés au cours des trois mois suivants. Bien que les déséquilibres de compétences se soient atténués, nos prévisions montrent qu’ils resteront un problème.
Cette recherche se penche sur l’évolution probable des déséquilibres de compétences au cours des 20 prochaines années sous l’effet de l’adoption de technologies et de l’évolution démographique. L’automatisation et l’IA continuant de se développer, quelles compétences les employeurs rechercheront-ils? De quelles politiques avons-nous besoin pour endiguer la croissance des pénuries de compétences dans les industries essentielles? Comment peut-on utiliser les données pour adapter les programmes d’études afin de répondre aux besoins en compétences actuels et futurs? Les solutions passent par une série de mesures allant d’interventions à tous les niveaux de l’éducation à une meilleure intégration des talents des immigrants.
Principaux constats
Les déséquilibres de compétences contribueront à l’augmentation du nombre de postes vacants au Canada. Il y en aura 917 000 d’ici 2040 et le taux de postes vacants atteindra 3,8 %, ce qui entraînera une perte d’activité économique évaluée à 11 G$.
Le nombre de postes vacants dans les services techniques et manuels devrait augmenter de 30 % entre 2023 et 2040, pour atteindre 366 000 à la fin de la période. La demande de compétences fondamentales et interpersonnelles – comme la compréhension orale et la coordination – augmentera dans ce secteur, tandis que les déséquilibres diminueront dans les compétences techniques.
Le nombre de postes vacants dans les services fondés sur le savoir devrait augmenter de 35 % entre 2023 et 2040, pour atteindre 365 000. Ce secteur exige un niveau de maîtrise élevé dans un large éventail de compétences, mais c’est le déséquilibre concernant les compétences fondamentales et interpersonnelles qui devrait le plus augmenter.