Les métiers distancent l’université dans l’opinion
Le Canada fait face à une pénurie de travailleurs dans les métiers spécialisés, due pour partie à une demande persistante sur le marché du travail stimulée par l’activité dans les secteurs de la construction, de la fabrication, des transports et des secteurs connexes, combinée au vieillissement de la population. Des travaux de recherche ont montré que le recrutement de jeunes dans les métiers spécialisés était partiellement entravé par des préjugés et des stéréotypes qui laissent entendre que les emplois dans ce secteur sont peu qualifiés et mal rémunérés, avec peu de possibilités d’avancement. Ils sont également très genrés, les femmes étant nettement sous-représentées.
La dernière vague en date du Sondage sur l’emploi et les compétences a invité les Canadiens et les Canadiennes à se demander quels conseils ils donneraient à un jeune concernant son cheminement de carrière. Plus précisément, on leur a demandé s’ils encourageraient un jeune à s’inscrire dans un programme de formation axé sur l’emploi dans une école de métiers ou en apprentissage, ou dans un programme d’études universitaires général.


Principaux constats
Les Canadiens et les Canadiennes recommandent de plus en plus les métiers plutôt que l’université. Trois personnes sur cinq (59 p. 100) ont déclaré qu’elles encourageraient le jeune à opter pour un programme de formation axé sur l’emploi dans une école de métiers, soit une proportion deux fois plus élevée que celles qui recommanderaient un programme d’études universitaires général (26 p. 100).
68 p. 100 des personnes qui suivent une formation dans un métier ou en apprentissage conseilleraient à un jeune de choisir ce type de formation plutôt qu’un programme d’études universitaires général. Cependant, les diplômés universitaires aussi sont plus susceptibles de recommander une formation dans un métier plutôt qu’un diplôme d’études universitaires général.
Le Nord se distingue par sa forte confiance dans l’enseignement postsecondaire : 80 % des répondants ne sont pas d’accord avec l’affirmation selon laquelle aller au collège ou à l’université est une perte de temps, contre 65 % au Québec, 63 % à Terre-Neuve-et-Labrador et seulement 59 % en Alberta. Seuls 18 % des répondants du Nord sont d’accord avec cette affirmation, ce qui est bien inférieur aux niveaux observés dans les Maritimes (43 %) ou en Colombie-Britannique (41 %).