En mode solutions : Remédier aux graves pénuries de compétences dans les domaines de la santé, des métiers et des technologies au Canada
Le Canada est confronté à une grave pénurie de main-d’œuvre. Le pays manque de travailleurs dotés de compétences techniques et d’une formation postsecondaire, comme des ingénieurs, des gens de métier, du personnel infirmier et des enseignants. On estime que ce déséquilibre représentait 2,6 G$ de PIB perdu en 2024. Bien que cruciales, la formation et la requalification ne suffiront pas à combler l’écart, à tout le moins pas assez rapidement.
Pour dresser un portrait plus précis du déficit de compétences et cerner les domaines les plus touchés par les pénuries de travailleurs, nous avons utilisé des données sur les postes vacants au niveau des professions. Pour cerner les compétences exigées en fonction des profils de compétences professionnelles, nous avons ensuite mis en correspondance les données sur les postes vacants avec la base de données du Système d’information sur les professions et les compétences (SIPeC). Ensemble, ces données fournissent un portrait détaillé des besoins en main-d’œuvre au Canada, y compris les compétences particulières, la scolarité et l’expérience recherchées par les employeurs. La présente analyse s’appuie sur des recherches antérieures du Conference Board du Canada, avec Centre des Compétences futures dans lesquelles nous avons quantifié l’impact qu’ont pu avoir les déséquilibres de compétences sur la productivité canadienne au cours des deux dernières décennies.


Principaux constats
L’inadéquation entre l’offre et la demande de main-d’œuvre qualifiée au Canada a coûté 2,6 G$ à l’économie en 2024, réduisant la croissance de la productivité globale de 0,1 point de pourcentage.
Les secteurs les plus durement touchés sont ceux des soins de santé, avec plus de 16 170 postes vacants excédentaires chez le personnel infirmier et les thérapeutes et 12 460 chez les spécialistes techniques en santé. En outre, on dénombre 10 250 postes vacants excédentaires dans les métiers spécialisés et 1 750 dans les professions en ingénierie.
Dans l’ensemble, 80 % des postes vacants exigent une scolarité postsecondaire. Deux tiers de ces postes vacants requièrent des titres de compétences autres qu’universitaires, comme un diplôme d’études collégial ou un certificat d’une école de métier.