RAPPORT DE PERSPECTIVES DE PROJET
L’école R.E.A.L. (Reality, Education, Applied, Life Skills)
Sommaire
Les jeunes évoluant dans des quartiers marqués par un taux de pauvreté élevé se heurtent à des obstacles majeurs en matière de réussite scolaire et de préparation à l’emploi, ce qui perpétue des cycles de pauvreté intergénérationnels. Afin d’y remédier, Urban Rez Solutions Social Enterprise a conçu l’école R.E.A.L., destinée à aider les jeunes noirs, autochtones et racisés issus de milieux défavorisés à définir leurs intérêts professionnels et à les poursuivre. Le programme combine une connaissance approfondie des réalités des communautés d’origine des participants avec un soutien personnalisé, permettant ainsi aux jeunes d’acquérir les compétences et la confiance nécessaires pour atteindre leurs objectifs professionnels.
Perspectives clés
Les participants de l’école R.E.A.L. ont renforcé leur confiance concernant la gestion des milieux de travail, la coordination de projets et la résolution de conflits interpersonnels.
Par ailleurs, l’attribution d’allocations s’est révélée être un levier efficace pour attirer les jeunes.
Il demeure essentiel d’instaurer une relation de confiance avec la communauté locale et les participants afin de garantir l’adhésion aux objectifs globaux du programme.
L’enjeu
Les jeunes grandissant dans des quartiers défavorisés rencontrent fréquemment des obstacles à leur insertion professionnelle, à leur réussite scolaire et à l’équilibre de leur santé mentale. Ces jeunes se montrent souvent méfiants envers le gouvernement et d’autres institutions, en raison du racisme systémique, notamment envers les Noirs, tout en étant plus exposés à la violence.
De surcroît, nous manquons de programmes intégrant à la fois (1) une compréhension fine des réalités vécues dans les communautés défavorisées et (2) des possibilités en matière de développement de carrière, d’éducation et de prévention du crime. Or, ces initiatives sont indispensables pour rompre les cycles de pauvreté intergénérationnels.

Ce que nous examinons
Le projet a été déployé dans quatre communautés de la région du grand Toronto, notamment les quartiers de Canlish, Glamorgan et West Hill à Toronto, ainsi que la ville d’Oshawa.
L’école R.E.A.L. se compose de 54 ateliers et séances d’apprentissage expérientiel organisés à plusieurs reprises sur une période de 20 semaines. Grâce à un accompagnement personnalisé et à des ateliers dédiés, le personnel de l’école aide les participants à définir leurs objectifs, à élaborer un plan de carrière sur le long terme et à construire leur plan d’affaires. Ils acquièrent ainsi des compétences pratiques, telles que la maîtrise des bases du langage et des règles d’usage en contexte professionnel et une bonne littératie financière.
L’école R.E.A.L. a pour mission de préparer les personnes défavorisées en leur offrant des compétences essentielles pour la vie quotidienne et le monde des affaires. Elle leur enseigne notamment comment gérer les conflits, prendre des décisions éclairées et s’engager activement dans des changements concrets. L’objectif était que les jeunes sortent du programme en ayant effectué des démarches concrètes vers des objectifs professionnels réalisables, tout en acquérant des compétences interpersonnelles prosociales et en s’appuyant sur un solide réseau de soutien.
Un élément important de la mise en œuvre résidait dans l’établissement de liens de confiance avec les communautés locales, notamment en renforçant la présence de l’organisme et en intervenant dans la résolution de conflits. Par exemple, l’école a organisé des barbecues communautaires et des retraites afin que les participants potentiels découvrent le programme avant de s’engager.
Ce que nous apprenons
Au cours des 12 mois, l’école R.E.A.L. a accueilli trois cohortes distinctes pour un total de 98 participants, dont la quasi-totalité a terminé le programme. Le personnel rapporte que les participants ont renforcé leur confiance en eux. Ils ont appris à s’orienter dans leur milieu professionnel, à appréhender le marché de l’emploi, à gérer des projets et à résoudre des conflits interpersonnels. Ils ont aussi renforcé leur sens des affaires, approfondi leurs connaissances en littératie financière et amélioré leur capacité de prise de décision.
L’octroi d’allocations a démontré son efficacité pour attirer de nouveaux jeunes. Selon l’équipe, bien que nombre de participants soient initialement venus uniquement pour recevoir l’allocation, cette dernière est devenue secondaire comparée aux autres avantages du programme.
L’établissement de relations de confiance a été facilité par une offre de soutien concret et opérationnel. Le personnel a constaté que ce processus a avancé plus rapidement que prévu, notamment grâce à la capacité à définir et à satisfaire rapidement les besoins urgents des communautés. À la suite d’un incident violent qui a coûté la vie à un membre d’une communauté, le programme est intervenu pour soutenir l’ensemble du réseau. Il a ainsi financé les services d’aide aux victimes, pris en charge l’organisation des funérailles et mis à disposition des espaces sécurisés pour permettre à la communauté de faire son deuil et de recevoir l’aide nécessaire.
Pourquoi c’est important
Les jeunes Canadiens et Canadiennes d’aujourd’hui se distinguent par une diversité sans précédent. La croissance reposant en grande partie sur l’immigration, plus de 40 p. 100 de la population active devrait être issue de groupes racisés à l’horizon 2041. Dans des villes comme Toronto, où la majorité de la population est racisée, il demeure essentiel de lever les obstacles systémiques à l’équité et à l’inclusion. Ce projet fournit des enseignements utiles à d’autres initiatives d’acquisition de compétences et de formation visant à mobiliser les jeunes racisés des quartiers marginalisés.
En outre, l’engagement de l’organisme partenaire à instaurer progressivement un climat de confiance au sein de la communauté avant d’intégrer les jeunes constitue une démarche exemplaire pour l’ensemble des organismes de services. Cette approche permet en effet d’intégrer pleinement l’expérience des personnes concernées dans la conception et la mise en œuvre des interventions.

État des compétences :
Améliorer les perspectives de carrière et le bien-être des jeunes Canadiens et Canadiennes
Placer l’accent sur les programmes d’orientation professionnelle à un stade précoce pour présenter aux jeunes un éventail de cheminements de carrière et leur permettre ainsi de prendre des décisions avisées, en veillant tout particulièrement à l’inclusivité et à l’accessibilité de tels programmes.
Prochaines étapes
Urban Rez Solutions Social Enterprise étendra le déploiement de l’école R.E.A.L. dans de nouveaux lieux et auprès d’un public diversifié. L’entreprise interviendra notamment auprès des détenus du Centre de détention de l’Est de Toronto, du Centre de jeunes Donald Doucet à Sault Ste. Marie et du Centre de jeunes Cecil Facer à Sudbury. Le programme s’adresse à des personnes désireuses de s’inscrire dans un projet entrepreneurial et de lancer leurs concepts d’affaires dès leur sortie de prison.
Perspectives du CCF
Evaluation of Urban Rez Solutions Social Enterprise’s (URSSE) Reality, Education, Applied, Life (R.E.A.L.) School Project
Des questions sur notre travail ? Souhaitez-vous avoir accès à un rapport en anglais ou en français ? Veuillez contacter communications@fsc-ccf.ca.
Plus de CCF
L’IA, l’évolution des compétences futures et l’avenir du travail
Luminary — Faire progresser l’innovation autochtone pour la transformation économique, l’emploi et le bien-être
Créer une entreprise au Canada : Rapport du Sondage sur l’emploi et les compétences
Comment Citer Ce Rapport
McDonough, L. (2024) Project Insights Report : L’école R.E.A.L. (Reality, Education, Applied, Life Skills). Toronto : Centre des Compétences futures. https://fsc-ccf.ca/fr/projets/real-school/
L’école R.E.A.L. (Reality, Education, Applied, Life Skills) est financé par le gouvernement du Canada dans le cadre du programme Compétences futures. Les opinions et les interprétations contenues dans cette publication sont celles de l’auteur et ne reflètent pas forcément celles du gouvernement du Canada.