RAPPORT DE PERSPECTIVES DE PROJET

Apprendre ensemble à l’extérieur — Intégrer la sagesse traditionnelle et les pratiques prometteuses à des programmes de garde d’enfants à l’épreuve du temps

Emplacements

Colombie Britannique

FONDS VERSÉS

843  554 $

Publié

Octobre 2024

Collaborateur

Steve Richter,
Analyste principale des politiques – bilingue

Sommaire

Pendant la pandémie de COVID-19, les activités à l’intérieur ont souvent été responsables de la propagation du virus. Cela a nécessité différentes approches pour assurer la sécurité des éducatrices et éducateurs de la petite enfance (EPE) et des enfants, notamment en passant plus de temps à l’extérieur. L’apprentissage en plein air s’est révélé bénéfique pour le développement de l’enfant, améliorant les résultats en matière de santé mentale, sociale et émotionnelle. Dans le cadre de ce projet, Early Childhood Educators of British Columbia (ECEBC) a cherché à atténuer le risque de COVID-19, tout en faisant la promotion de nouveaux types d’apprentissage en plein air qui combinent spécifiquement les systèmes de connaissances autochtones et occidentaux traditionnels.

Le programme a permis de former plus de 300 EPE aux compétences d’apprentissage en plein air et aux modes de savoir autochtones, créant ainsi une expérience unique et précieuse pour les enfants. De plus, il a tout de suite offert aux diplômés du programme de devenir des mentores et mentors pour les nouvelles cohortes, ce qui a permis de développer encore plus de compétences. Depuis, le gouvernement de la Colombie-Britannique a financé le programme pour trois années supplémentaires. Le succès de telles initiatives montre à quel point l’apprentissage en plein air et le savoir autochtone sont importants dans le domaine de l’éducation de la petite enfance, et les responsables politiques devraient réfléchir à la façon dont ce type de programme peut être intégré au système d’octroi de licences.

Perspectives Clés

L’intérêt pour les programmes d’éducation de la petite enfance se déroulant à l’extérieur est élevé : le programme a d’abord reçu plus de 900 candidatures, mais seulement 80 places étaient disponibles.

L’acquisition de compétences tangibles et de connaissances autochtones se poursuit des mois après la fin du programme.

Le programme a permis de transformer plus de 30 EPE en mentores et mentors pour les cohortes ultérieures.

L’enjeu

Pendant la pandémie de COVID-19, il était urgent que les centres de garde et d’apprentissage de la petite enfance puissent continuer à fonctionner en toute sécurité. Opérer à l’extérieur présentait une occasion unique de rester ouvert, mais cela  a également optimisé la recherche qui démontre un lien positif entre l’accès à la nature, l’éducation basée sur la terre et le développement positif et le bien-être de l’enfant.

À l’heure actuelle, la Colombie-Britannique n’autorise pas l’éducation de la petite enfance en plein air, les installations extérieures ne sont donc pas règlementées. En fin de compte, cela signifie que n’importe qui peut offrir un tel programme, peu importe ses qualifications, et que l’éducation en plein air et l’éducation axée sur la terre sont majoritairement absentes des programmes d’enseignement des centres d’éducation de la petite enfance.

Young children looking at snails outside.

Ce que nous examinons

Le partenariat entre l’ECEBC et la BC Indigenous Child Care Society visait à offrir aux EPE un programme de perfectionnement et de formation combinant les connaissances occidentales et autochtones dans un programme qui favorise l’apprentissage en plein air. Le programme ayant été lancé pendant la pandémie de COVID-19, les 10 cours ont été proposés en ligne sur une période de trois mois et comprenait des lectures hebdomadaires, du matériel interactif et des réunions guidées par d’autres éducatrices et éducateurs et pairs mentores et mentors.

En offrant cette formation aux EPE et aux mentores et mentors, le programme cherchait à répondre aux questions suivantes :

● Les savoirs autochtones et occidentaux pourraient-ils être combinés ?

● Le modèle en ligne était-il un format efficace pour le développement professionnel ?

● Ce modèle mènerait-il au développement de compétences ? Si oui, lesquelles ?

● Y avit-il un nombre suffisant de professionnelles et professionnels intéressés à devenir pairs mentores et mentors pour la cohorte suivante ?

Les connaissances et la sagesse traditionnelles autochtones ont été intégrées au contenu du cours, abordant des questions telles que la durabilité et le respect de la terre et des territoires traditionnels. Les cours étaient accessibles via des unités en ligne sur la plateforme du Early Years Professional Development Hub — centre de développement professionnel sur la petite enfance, de l’ECEBC. Les personnes ayant un accès limité à Internet pouvaient imprimer des documents. Les unités contenaient du matériel d’apprentissage varié, notamment des entretiens narratifs, du matériel écrit et des exercices de réflexion.

Chaque participant était mis en relation avec une mentore ou un mentor et un petit groupe d’apprentissage d’environ sept autres participantes et participants partageant le même mentor. Les mentores et mentors ont animé des cercles d’apprentissage avec leurs petits groupes pour explorer davantage le contenu du cours et se soutenir mutuellement dans leur parcours d’apprentissage. Les contacts entre les mentores et mentors et les autres personnes participantes se sont déroulés pour la plupart virtuellement. À l’exception de la première cohorte, les mentores et mentors ont été recrutés parmi les personnes ayant participé à la cohorte précédente et terminé le programme.

Le projet a été évalué à l’aide d’une approche à méthodologie mixte, comprenant à la fois un sondage et des groupes de discussion avec les diplômés du programme. De plus, les participantes et participants qui ont quitté le programme avant l’obtention de leur diplôme ont été invités à répondre à un sondage de suivi. Le but du sondage était de mieux comprendre pourquoi ces EPE avaient choisi de quitter le programme, le but ultime étant que leurs commentaires puissent améliorer le programme pour les futures cohortes.

Les diplômées et diplômés du programme qui souhaitaient s’investir dans le mentorat ont suivi une formation supplémentaire avant d’assumer officiellement ce rôle, et ce groupe a été invité à rejoindre un groupe de discussion supplémentaire pour évaluer leurs expériences en tant que mentores et mentors.

Ce que nous apprenons

Les coordonnatrices et coordonnateurs du programme ont beaucoup appris sur l’efficacité de l’apprentissage en plein air en général, ainsi que sur l’acquisition de compétences chez les EPE et les mentores et mentors.

Les EPE ont acquis et conservé d’importants savoirs autochtones
Dans toutes les cohortes, les EPE ont acquis des connaissances sur les façons autochtones de voir la terre et sur le rôle joué par les Aînées et Aînés et gardiens et gardiennes du savoir autochtones. De plus, des concepts comme « le double regard » ont aidé les EPE à combler les lacunes dans leur propre compréhension de leur profession et du monde qui les entoure. Ces résultats se sont vérifiés peu de temps après la fin du programme, ainsi que deux mois après. Cela suggère que les enseignements ont eu un impact durable sur les EPE et qu’ils et elles souhaitaient intégrer ces connaissances dans leur vie quotidienne professionnelle ou personnelle.

Les compétences techniques et les connaissances du jeu en plein air mènent au développement de compétences de savoir-être pour soutenir le succès dans les rôles de mentorat
Il s’agit notamment d’être capable d’expliquer pourquoi l’éducation en plein air est importante et d’être en mesure d’offrir une éducation à la petite enfance à l’extérieur.

Les 13 compétences se sont améliorées chez les participantes et participants. De plus, 11 compétences sur 13 étaient encore supérieures deux mois après la fin du programme. L’acquisition de ces compétences s’est avérée essentielle pour que les EPE aient confiance en eux pour être en mesure d’administrer l’éducation en plein air dans un environnement non encore règlementé.

Les mentors acquièrent des compétences de savoir-être inestimables qui les préparent à la réussite future
L’élément de mentorat du programme a permis aux diplômées et diplômés retenus de faire une transition vers un rôle de mentorat. Les mentores et mentors ont guidé les futures cohortes tout au long du programme aux côtés des animatrices et animateurs du programme. Ils ont ainsi acquis une meilleure connaissance du programme et constaté comment la première cohorte s’était améliorée après l’évaluation. Cela les a également amenés à acquérir des compétences précieuses pour leur vie professionnelle actuelle et future. En particulier, les mentores et mentors ont souligné avoir développé leurs compétences en étant à l’aise en tant que leaders, en animant des discussions de groupe et en sachant comment s’adapter à différents styles d’apprentissage au sein d’un grand groupe.

Bien que les mentores et mentors aient eu des expériences positives dans leurs rôles, il faut plus de soutien
En particulier, plusieurs n’étaient pas conscients des tâches administratives qui les attendaient lors de la transition vers ces rôles. De plus, la navigation dans le portail en ligne permettant d’enregistrer les informations de présence et les commentaires des participantes et participants présentait des difficultés pour plusieurs. Une formation supplémentaire pourrait alléger ces fardeaux et mieux préparer les mentores et mentors avant chaque séance. Enfin, bien que plusieurs mentores et mentors ont acquis des compétences en leadership et en animation, plusieurs ont estimé qu’elles avaient été acquises par essais et erreurs plutôt que du fait de leur conception. Les futures cohortes devraient chercher à améliorer cela, en rendant l’acquisition de ces compétences plus intentionnelle.

Pourquoi c’est important

Les leçons tirées de ce projet sont précieuses pour les gestionnaires de programmes et les responsables de politiques qui cherchent à promouvoir davantage de façons de reconnaitre la valeur du savoir autochtone tout en améliorant le secteur de l’éducation de la petite enfance.

Bien que le programme ait été en grande partie un succès, le nombre d’éducatrices et éducateurs de la petite enfance qu’il aurait pu former aurait été considérablement plus élevé si le programme avait pu se développer rapidement et les accueillir. La première cohorte a reçu 946 candidatures pour 39 places initiales. Bien que la capacité ait été portée à 80 places, cela met en évidence un problème vécu lors de plusieurs projets financés par le Centre des Compétences futures : la demande dépasse considérablement la capacité. Les responsables politiques devraient envisager un moyen d’assouplir les ententes de financement si les programmes montrent qu’un certain seuil de demande a été atteint. De cette façon, les organismes financés pourraient débloquer un pourcentage supplémentaire de leur entente de financement globale afin de mieux répondre à la demande de leur programme et aux besoins de leur communauté.

Ce programme a également montré qu’il y a une forte demande de la part des EPE pour l’apprentissage en plein air. À l’heure actuelle, les programmes d’apprentissage en plein air ne sont pas règlementés par le gouvernement de la Colombie-Britannique et, par conséquent, les EPE ne sont pas officiellement autorisés à fournir ces services. Bien sûr, des partenariats comme celui-ci, entre l’ECEBC et la BC Aboriginal Child Care Society, préparent les EPE à offrir ces programmes en toute sécurité, mais le gouvernement devrait prendre des mesures pour reconnaitre et règlementer officiellement ce type d’apprentissage.

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L’intégration du savoir autochtone dans le programme et le fait que les EPE ont retenu ce savoir tout au long du programme et dans les mois qui ont suivi ont été parmi les points forts de ce programme. Le lien entre l’apprentissage en plein air et les enseignements autochtones a été clairement établi, et les responsables de politiques devraient encourager les programmes éducatifs à s’associer à des organisations autochtones pour proposer d’autres façons d’intégrer ces systèmes de connaissances dans le secteur de l’éducation.

Prochaines étapes

L’ECEBC continue d’organiser le programme Apprendre ensemble à l’extérieur après avoir reçu un financement de trois ans du gouvernement de la Colombie-Britannique. Le projet élabore également du contenu de cours supplémentaire et des histoires des participantes et participants sur l’incidence du programme. Le projet a également suscité un vif intérêt de la part d’autres administrations qui souhaitent développer quelque chose de similaire.

Insights Report

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Comment Citer Ce Rapport
Richter, S. (2024). Rapport de perspectives de projet. Apprendre ensemble à l’extérieur — Intégrer la sagesse traditionnelle et les pratiques prometteuses à des programmes de garde d’enfants à l’épreuve du temps. Early Childhood Educators of British Columbia. Toronto : Centre des Compétences futures. https://fsc-ccf.ca/fr/projets/learning-outside/