RAPPORT DE PERSPECTIVES DE PROJET

Les facteurs de réussite pour l’emploi : Intégration en emploi dans les centres de services destinés à la jeunesse au Canada

Sommaire

La santé mentale des jeunes joue un rôle déterminant dans leur participation économique au Canada. En effet, les difficultés liées à la santé mentale freinent l’accès au marché du travail et à l’éducation. Par ailleurs, elles exposent les jeunes qui ne sont ni en emploi, ni aux études, ni en formation (NEEF) à un risque accru de détérioration de leur bien-être psychologique. Malgré ces défis, nombreux sont ceux qui, parmi les jeunes NEEF, aspirent à recevoir un soutien en santé mentale et à accéder à des possibilités stimulantes en matière d’emploi et de formation.

Les services existants ne correspondaient pas bien à ce besoin. En effet, les dispositifs d’aide à l’emploi et les services de santé mentale étaient proposés par des organismes différents et manquaient d’intégration. Conscients de cette lacune, les responsables en santé mentale des jeunes du Centre de toxicomanie et de santé mentale, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et de l’Université de la Colombie-Britannique ont élaboré le programme Lift/Futur en tête. Ce dispositif intègre l’aide à l’emploi et l’encadrement pédagogique directement au sein des services de santé mentale existants.

Plutôt que de privilégier une formation préalable à l’emploi comme le font habituellement les programmes traditionnels, Lift/Futur en tête s’appuie sur le modèle de placement et de soutien individuels (IPS). Ainsi, les jeunes sont rapidement placés dans un emploi et bénéficient ensuite d’un accompagnement personnalisé ainsi que d’une formation continue pour favoriser leur maintien dans l’emploi. Ce programme a été réalisé en partenariat avec une coalition d’organismes intervenant dans divers carrefours de services intégrés pour la jeunesse (SIJ) répartis dans cinq provinces.

Perspectives clés

Les témoignages des participants se sont révélés très positifs : 80 p. 100 des répondants à l’enquête ont indiqué être soit très satisfaits, soit plutôt satisfaits de leur participation au programme Lift/Futur en tête.

Le programme a permis d’aider efficacement les jeunes confrontés à des problèmes de santé mentale et de toxicomanie à accéder à l’emploi ou à entreprendre des formations. Ainsi, le taux d’emploi parmi les participants est passé de 28 p. 100 lors de l’admission à 67 p. 100 après 12 mois.

Par ailleurs, les gestionnaires du projet ont réussi à nouer de solides partenariats avec les carrefours SIJ, ce qui a renforcé leur capacité à adapter le modèle et le mettre en œuvre.

L’enjeu

La santé mentale des jeunes du Canada se dégrade progressivement. Depuis le début des années 2000, cette situation s’est aggravée : entre 2019 et le début de la pandémie, la proportion de jeunes se déclarant en excellente ou très bonne santé mentale a chuté de 20 p. 100. La pandémie de COVID-19 a, quant à elle, accéléré ce déclin. 

En outre, la santé mentale des jeunes est étroitement liée à leur participation économique, constituant aussi bien un facteur de risque qu’une conséquence pour les jeunes NEEF. 

Conscients qu’il est indispensable de mieux combiner l’aide à l’emploi et l’encadrement pédagogique, les responsables en santé mentale des jeunes issus du Centre de toxicomanie et de santé mentale, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et de l’Université de Colombie-Britannique ont élaboré le programme Lift/Futur en tête. Le programme repose sur le modèle IPS, qui vise d’abord à placer rapidement les jeunes dans un emploi. Ensuite, ils bénéficient d’un accompagnement et d’une formation continue pour assurer leur maintien en poste. Cette approche se distingue ainsi des méthodes traditionnelles qui privilégient une formation préalable à l’emploi. Ce dispositif a été déployé en partenariat avec divers organismes intervenant dans des carrefours SIJ situés en Ontario, au Québec, en Alberta, au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique.

Young person in front of Pride flag

Ce que nous examinons

Pour approfondir notre compréhension, les administrateurs du programme Lift/Futur en tête ont étendu l’application du modèle à un nombre plus important de sites et à un échantillon plus large de jeunes. L’objectif était de mieux cerner les enjeux liés aux inégalités d’accès aux services, aux modalités d’implémentation ainsi qu’aux processus de mise en œuvre dans divers contextes. La phase de mise à l’échelle a ainsi permis de produire des données probantes sur les résultats pour les participants et d’évaluer la fidélité ainsi que l’adaptabilité du modèle IPS dans différents contextes canadiens. Parmi les mesures prises dans le cadre de la mise à l’échelle, citons l’analyse continue de la viabilité financière du modèle IPS au sein des carrefours SIJ et l’élaboration d’un système de formation en ligne. Ce dernier vise à constituer un réseau de spécialistes de l’IPS, axés sur l’accompagnement des jeunes partout au Canada.

Ce que nous apprenons

Bien que les échantillons demeurent de taille réduite, les résultats observés dans le cadre du programme Lift/Futur en tête se révèlent prometteurs. Les travaux de recherche menés par Blueprint démontrent que la majorité des participants se déclarent satisfaits de leur parcours dans le programme. La plupart estiment en effet qu’il leur a été utile pour accéder à un emploi ou pour intégrer des programmes d’éducation, et recommanderaient ce dispositif à d’autres jeunes. Les données préliminaires indiquent également que le modèle est efficace pour aider les jeunes confrontés à des problèmes de santé mentale et de toxicomanie à trouver un emploi ou à suivre une formation.

Pourquoi c’est important

À mesure que le modèle IPS s’implante dans les carrefours SIJ et que la confiance des partenaires gagne du terrain, les gestionnaires de projet révisent leur méthode. Ils abandonnent une approche axée exclusivement sur l’exécution pour adopter une stratégie double qui allie la mise en œuvre et le suivi des résultats obtenus par les participants. Le cumul d’expérience et l’avancement du projet permettront de consacrer davantage de temps et de ressources à la collecte de données. Grâce à la compréhension précise des résultats du projet et de ses bénéficiaires, les responsables pourront affiner le modèle IPS et le déployer progressivement dans tous les carrefours SIJ.

Youth working on a technical project

État des compétences :
Améliorer les perspectives de carrière et le bien-être des jeunes Canadiens et Canadiennes

Placer l’accent sur les programmes d’orientation professionnelle à un stade précoce pour présenter aux jeunes un éventail de cheminements de carrière et leur permettre ainsi de prendre des décisions avisées, en veillant tout particulièrement à l’inclusivité et à l’accessibilité de tels programmes.

Rapport de Perspectives

PDF

Perspectives du CCF

Rapport final

PDF

En anglais seulement

Lift/Future en tete Final Report

Des questions sur notre travail ? Souhaitez-vous avoir accès à un rapport en anglais ou en français ? Veuillez contacter communications@fsc-ccf.ca.

Plus de CCF

Recherche

Développement des compétences dans les régions minières du Nord : leçons tirées du Manitoba

De nombreux travailleurs autochtones du Nord du Manitoba dépendent de l'exploitation minière en matière d’emploi. Cependant, les travailleurs qui souhaitent accéder aux compétences et à la formation dont ils ont besoin pour réussir dans l'industrie peuvent être confrontés à de nombreux obstacles.
a city at night with a big crowd of people walking around and their faces being scanned.
Projet

État des compétences : L'IA au service de l'écosystème du développement des compétences

Like many economies across the world, Canadians (and Canadian employers in particular) recognize that Canada needs more skilled tradespeople. Not enough Canadians, however, appear to be interested in pursuing these careers. Rates of enrollment in apprenticeships are falling short of where labour demand is. Past efforts to increase numbers of skilled tradespeople through immigration have fallen short of their targets, with low admittance through federal programs and a lack of information available for new Canadians on how to get qualified.
two farm workers with tablet
Recherche

Technologies numériques et révolution des données massives dans le secteur de l’agriculture au Canada

Des chercheurs du Canadian Centre for the Study of Co-operatives de l’Université de la Saskatchewan ont analysé la littérature scientifique pour examiner les réactions des agriculteurs, des entreprises agroalimentaires, des organismes agricoles et des gouvernements, au Canada et ailleurs, face à l’arrivée des mégadonnées produites par l’IdO dans la production agricole.
Afficher tout