RAPPORT DE PERSPECTIVES DE PROJET
Main-d’œuvre 2030 : Une montée en compétences rapide pour les métiers de la construction écologique
Sommaire
D’ici 2030, le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDC) estime qu’avec la mise en place d’un cadre et d’investissements appropriés, l’industrie canadienne des bâtiments durables pourrait soutenir environ 1,5 million d’emplois directs. Rien qu’en Ontario, plus de 100 000 nouveaux travailleurs de la construction seront nécessaires au cours des dix prochaines années pour faire face à la demande future et aux départs à la retraite.
Le rapport « Main-d’œuvre 2030 : L’initiative « Montée en compétences rapide pour les métiers de la construction écologique » vise à former de nouveaux travailleurs pour l’industrie de la construction écologique. Le projet visait à faire passer les travailleurs de secteurs tels que le commerce de détail et l’hôtellerie à des fonctions liées à la construction écologique en révisant la conception des programmes d’études avec le soutien des partenaires de l’industrie et de l’éducation. Le succès de cette initiative est dû à l’ajout du contenu de la formation sur les bâtiments écologiques et à faible émission de carbone à la programmation existante.
Le projet a permis de former 587 participants, dépassant ainsi son objectif de 500. Il est important de noter que le projet a donné la priorité aux communautés marginalisées, plus de 90 % des participants à la formation appartenant à un groupe défavorisé.
Le modèle de collaboration qui implique à la fois l’industrie et les partenaires de formation a permis de garantir que les programmes d’études et le contenu des compétences correspondent aux besoins des employeurs. L’accent mis sur la demande a conduit à des améliorations importantes de l’employabilité et des compétences, les salons de l’emploi contribuant à des placements concrets.
Dans l’ensemble, le projet a démontré comment progresser vers la diversification du réservoir de main-d’œuvre potentielle tout en aidant les employeurs à faire face aux pénuries de main-d’œuvre dans un secteur critique. Le projet a fait ressortir un certain nombre d’enseignements, de lacunes et de moyens efficaces de fournir des compétences en matière de construction à faible émission de carbone aux travailleurs vulnérables afin de répondre aux besoins de l’industrie de la construction écologique et, surtout, de progresser dans la réalisation des objectifs climatiques ambitieux du Canada.
Perspectives clés
La formation aux compétences en matière de faibles émissions de carbone peut être intégrée dans des programmes existants afin de créer d’importants gains d’efficacité dans l’acquisition des compétences.
L’offre d’un soutien à la recherche d’emploi parallèlement à la formation a permis d’améliorer de manière considérable les résultats pour les populations marginalisées : 52 participants ont obtenu des entretiens, dont 14 des emplois à temps plein ou des stages rémunérés.
Les participants ont insisté sur la nécessité de renforcer les mesures de soutien afin d’améliorer la participation à la formation des groupes marginalisés, par exemple le soutien au transport ou l’organisation de cours hybrides pour les parents célibataires ou les personnes vivant dans des régions éloignées.
L’enjeu
Pour parvenir à la carboneutralité, il est primordial de développer des compétences à faible émission de carbone dans le domaine de la construction de bâtiments. Il sera essentiel que le secteur de la construction adopte des pratiques qui réduisent l’impact sur l’environnement, d’où un important potentiel d’augmentation des emplois dans le secteur de la construction écologique. Le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDC) estime qu’avec un cadre et des investissements appropriés, l’industrie canadienne des bâtiments écologiques a le potentiel de créer environ 1,5 million d’emplois directs. Ceci inclut l’adoption d’une conception économe en énergie, la sélection de matériaux durables et des techniques de construction avancées qui minimisent l’empreinte carbone.
L’un des piliers du secteur de la construction écologique est de disposer d’une main-d’œuvre adéquate. Cependant, le secteur de la construction est confronté à des pénuries persistantes de main-d’œuvre et de compétences. Rien qu’en Ontario, plus de 100 000 nouveaux travailleurs de la construction seront nécessaires au cours de la prochaine décennie pour faire face à la demande future et à l’augmentation du nombre de départs à la retraite.
Ce projet vise à résoudre ces problèmes en intégrant stratégiquement les programmes d’études existants avec de nouveaux cours conçus pour combler les lacunes en matière de compétences à faible émission de carbone, en collaborant avec les partenaires de l’industrie et de l’éducation afin d’offrir aux participants des voies d’accès efficaces à l’emploi. Les efforts se sont concentrés sur la formation des personnes issues de communautés marginalisées et sur le soutien de leur transition vers le secteur de la construction écologique.
Ce que nous examinons
Le projet visait à assurer la transition des travailleurs touchés par le projet COVID vers des emplois à forte demande. Le recrutement s’est concentré sur la main-d’œuvre issue de communautés marginalisées, en particulier les personnes sans expérience professionnelle ou déplacées du commerce de détail, de l’hôtellerie et de la fabrication, et en priorité sur les groupes sous-représentés dans le secteur de la construction, en particulier les femmes et les jeunes racialisés.
Le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDC) s’est associé à quatre partenaires de formation, tous expérimentés dans le domaine des groupes défavorisés. Tous les partenaires étaient prêts à revoir les programmes de leurs cours de construction afin d’y intégrer la théorie et la pratique de la réduction des émissions de carbone. L’objectif était de tester l’intégration des programmes de formation existants dans les nouveaux programmes de formation à la construction écologique, afin de créer de nouveaux modules de formation répondant directement aux lacunes identifiées par l’industrie. En particulier, les concepts et les pratiques de construction écologique et à faible émission de carbone ont été intégrés dans des programmes préexistants sélectionnés qui étaient déjà spécifiquement destinés aux apprenants confrontés à de multiples obstacles à la formation (par exemple, les communautés marginalisées, les personnes confrontées à des obstacles à l’emploi, celles ayant une expérience académique minimale et les personnes n’ayant aucune expérience dans les métiers). Cela a impliqué des initiatives de formation pour les opérateurs potentiels et les superviseurs du site. Au total, sept cours ont été mis à jour pour inclure des compétences en matière de construction écologique et à faible émission de carbone, et deux nouveaux programmes de formation ont été créés à partir de zéro, pour un total de neuf cours.
Globalement, le projet visait à mieux comprendre les implications de l’adaptation des programmes d’études existants pour y inclure des éléments liés aux faibles émissions de carbone et, en fin de compte, à augmenter l’offre de travailleurs qualifiés dans les nouvelles techniques de construction écologique.
Ce que nous apprenons
Le projet a permis de former plus de 500 participants aux dernières techniques de construction écologique, dont 90 % se sont identifiés comme étant des personnes racialisées ou des femmes. Dès le début, l’équipe a prévu une rétroaction cohérente, avec une moyenne de 91 % (T4 2022) et 96 % (T1 2023) des participants déclarant qu’ils « recommanderaient le programme à un ami ».
Les compétences de base sont des piliers nécessaires à l’acquisition de nouvelles compétences écologiques
Quelques partenaires ont indiqué que le contenu sur la construction écologique et à faible émission de carbone n’avait pas trouvé d’écho auprès des participants, car il leur manquait des compétences clés et des connaissances de base en matière de construction et de bâtiment pour comprendre le contenu.
L’aide à la recherche d’emploi est un complément essentiel à la formation
Tous les partenaires se sont rapidement rendu compte qu’il serait inadéquat de former les populations les plus vulnérables sans leur fournir un soutien adéquat pour leur permettre d’accéder à l’emploi ou d’acquérir des compétences supplémentaires. Suite aux commentaires des participants qui demandaient un soutien supplémentaire – comme un contact direct avec des employeurs potentiels – l’équipe du projet a pivoté en créant deux salons de l’emploi et en invitant des partenaires de l’industrie et des syndicats. Ces deux salons ont permis à 52 participants d’obtenir des entretiens et à 14 d’entre eux d’être embauchés soit à temps plein, soit dans le cadre de stages rémunérés.
La formation tout au long de la structure hiérarchique peut favoriser des retombées positives
Au cours de la phase de révision, l’équipe a reconnu que, pour promouvoir davantage la nécessité pour l’industrie du bâtiment d’ajouter des compétences écologiques, elle devait développer du matériel de cours pour le niveau superviseur. En introduisant une composante de formation pour les superviseurs de site, ce nouveau volet visait à accroître la probabilité que les ouvriers ou les opérateurs utilisent efficacement les compétences qu’ils venaient d’acquérir, ce qui pouvait avoir des répercussions sur les ouvriers qui n’avaient pas encore été exposés à ces concepts et à ces pratiques.
Des mesures de soutien globales sont nécessaires pour promouvoir l’utilisation de la formation
La plupart des commentaires des participants ont porté sur l’importance d’améliorer les mesures d’accompagnement, y compris la modification de l’engagement de se présenter en personne pour soutenir les parents ayant de jeunes enfants et ceux qui vivent dans des régions éloignées, ou de prendre en charge les frais de transport des participants.
Pourquoi c’est important
Il est essentiel de progresser dans le développement de compétences en matière de faibles émissions de carbone dans le secteur de la construction écologique, et ce pour plusieurs raisons impérieuses. Tout d’abord, le secteur de la construction est à l’avant-garde de ces progrès, et il est donc impératif d’adopter des pratiques qui atténuent l’impact sur l’environnement. L’adoption d’une conception économe en énergie, de matériaux durables et de techniques de construction avancées crée un précédent en matière de développement durable.
Deuxièmement, il est essentiel de trouver les bons mécanismes pour investir dans des initiatives de perfectionnement, car cela permet de s’assurer que la main-d’œuvre dispose des connaissances et de l’expertise nécessaires pour mettre en œuvre ces pratiques durables de manière efficace. Ce projet a fait ressortir que le contenu de la formation aux compétences en matière de faibles émissions de carbone n’a pas toujours besoin d’être développé à partir de zéro. Les projets qui cherchent à mettre à jour leur matériel de formation sectoriel feraient bien d’examiner comment et où leur matériel doit être mis à jour.
À cet égard, le projet a permis de tirer des enseignements importants sur la manière d’améliorer l’efficacité des programmes conçus pour améliorer la diversité et l’équité au sein de la main-d’œuvre.
Prochaines étapes
Les partenaires de mise en œuvre continueront à offrir la plupart des programmes de formation avec la théorie intégrée de la construction écologique et à faible émission de carbone développée dans le cadre de ce projet. En outre, le nouveau cours de formation des superviseurs de site est désormais pleinement opérationnel.
En outre, dans le cadre de l’un des ateliers de la coalition Main-d’œuvre 2030, le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDC) a étudié les possibilités pour les employeurs d’offrir un plus grand soutien aux partenaires de mise en œuvre afin de fournir de meilleurs services d’emploi aux participants à la formation et de faciliter leur transition dans le secteur. En outre, le partenaire responsable de l’organisation du salon de l’emploi a l’intention de continuer à le proposer chaque année, compte tenu de l’accueil favorable qu’il a reçu de la part de toutes les parties concernées.
Enfin, le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDC) continue de travailler activement à la formation de la main-d’œuvre du secteur de la construction et du bâtiment aux concepts de la construction écologique et à faible émission de carbone, mais elle passe maintenant à la formation de professionnels intermédiaires afin de développer ces connaissances et d’accroître les capacités au niveau des superviseurs du secteur.
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Comment Citer Ce Rapport
Richter, S. (2024). Project Insights Report : Main-d’œuvre 2030 : Rapid Upskilling for Green Building Occupations, Canada Green Buildings Council. Toronto : Centre des Compétences futures. https://fsc-ccf.ca/fr/projets/workforce-2030/
Main-d’œuvre 2030 : Une montée en compétences rapide pour les métiers de la construction écologique est financé par le gouvernement du Canada dans le cadre du programme Compétences futures. Les opinions et les interprétations contenues dans cette publication sont celles de l’auteur et ne reflètent pas forcément celles du gouvernement du Canada.