Le programme Accélérateur du CCF aide YSM à explorer des opportunités émergentes par le biais de prototypes et d’autres processus d’innovation

La Yonge Street Mission (YSM) a pour objectif de briser le cycle de la pauvreté à Toronto. Pour ce faire, nous proposons des approches holistiques et personnalisées qui permettent aux clients de bénéficier d’un ensemble de services de soutien sur mesure, conçus pour les aider à progresser dans leur vie et au sein de leur communauté.

Au cours des six dernières années, nous nous sommes constamment posé la question suivante : « Comment savoir si nous aidons réellement les individus à atteindre leurs objectifs et à sortir de la pauvreté ? ». Pour répondre à cette question, et dans le cadre de notre engagement en faveur d’une conception et d’une prise de décision fondées sur les données, YSM a créé un outil appelé le système intégré de mesure et d’évaluation de la transformation (TIMES™). Notre vision est que TIMES™ devienne un moteur essentiel de l’information et du changement, nous permettant de gérer nos données et nous aidant à prendre des décisions à tous les niveaux de l’organisation.  

TIMES™ regroupe de nombreux types de données, y compris des données démographiques sur nos clients, les services auxquels ils sont inscrits et les partenaires avec lesquels nous travaillons pour fournir un soutien. Chaque appel, accompagnement et présence est là – un point de données qui peut être regroupé pour dégager des tendances, des interventions potentielles ou des améliorations du programme.

En vous joignant au programme accélérateur / faut-il prototyper ou ne pas prototyper ?

Actuellement, toutes les données recueillies et analysées sont hébergées uniquement dans la base de données TIMES™. Cependant, nous avons commencé à nous demander si l’ajout de données tierces provenant de sources externes permettrait d’obtenir de meilleures indications. Nos activités de subvention initiales ne prévoyaient pas d’ajouter ou d’annexer des données provenant de sources externes (notamment des programmes financés par le gouvernement) dans notre analyse.

TIMES™ s’est associé au programme Accélérateur de l’automne 2022 du Centre des Compétences futures pour répondre à cette question. En règle générale, les subventions accordées aux organisations à but non lucratif ne permettent pas de se pencher sur les idées émergentes à mi-parcours d’un projet. Grâce au programme Accélérateur, nous avons pu expérimenter (ce qui est rare dans le secteur à but non lucratif) sans perturber les activités principales de notre projet. Fidèle à son nom, le programme Accélérateur s’est déroulé selon un échéancier accéléré, axé sur l’adoption de nouvelles pratiques et d’outils novateurs afin d’accélérer notre apprentissage et de tester de nouvelles idées dans un contexte sûr et avec un soutien dédié. 

Pour YSM, nous avons mis l’accent sur l’ajout de données tierces à TIMES™ et sur la recherche de nouveaux enseignements sur la manière dont nos clients peuvent obtenir un emploi et échapper à la pauvreté. L’équipe du programme Accélérateur du CCF a présenté à notre équipe le prototypage comme un moyen à faible risque de tester l’utilisation de données tierces avant d’engager des ressources dans une mise en œuvre plus importante. En tant que prototype, YSM a utilisé des outils analytiques pour combiner différentes bases de données et mener des tests exploratoires pour déterminer si de nouvelles perspectives pouvaient être générées.

RÉSULTATS : Nos attentes et ce que nous avons obtenu

Le programme Accélérateur a permis de tirer trois leçons essentielles :

1. La base de données TIMES™ est assez complète et l’ajout de données tierces n’apporte pas de perspectives importantes. 

Lors de nos premières analyses, nous avons constaté que la base de données TIMES™ était assez complète et comprenait déjà de nombreux champs de données provenant d’ensembles de données tierces. Bien que chaque nouvelle base de données ait ajouté des données au système, nous avons constaté que les données supplémentaires n’ont pas modifié de manière importante les résultats de l’évaluation ou les enseignements qui en ont été tirés. En fait, la base de données TIMES™ apporte des données démographiques supplémentaires aux ensembles de données tierces, leur donnant une illustration plus approfondie des personnes qui atteignaient les résultats souhaités en matière d’emploi. Nous pourrions ainsi éviter un projet long et éventuellement coûteux d’ajout de champs de données dans notre base de données. Cependant, nous disposons désormais d’un processus viable pour ajouter et analyser des données en dehors de la plateforme de base de données, ce qui s’avérera utile à l’avenir. 

2. Le secteur doit faire mieux en matière de données. 

Dans le cadre du programme Accélérateur, nous avons procédé à une analyse de l’environnement afin de tirer des enseignements de l’expérience des autres. Nous avons constaté que si les données sont abondantes dans le secteur, il y a très peu d’exemples de la manière dont le secteur regroupe des données provenant de sources multiples pour orienter les plans des clients ou l’amélioration des programmes. Les données que nous recueillons grâce à TIMES™ et le processus que nous avons développé pour saisir et partager ces données dans nos programmes et avec nos partenaires sont essentiels pour élargir les connaissances de notre secteur et le soutien apporté à nos clients. Nous continuons à travailler à la collecte de données suffisantes pour déterminer les services les plus importants dont les individus ont besoin pour obtenir un emploi intéressant et sortir de la pauvreté. 

3. Le prototypage est un outil utile pour étudier de nouvelles questions, sans engagement plus poussé.

Avant le programme Accélérateur, nous ne comprenions pas l’importance de prendre le temps de prototyper une idée. Nous avons souvent associé le prototypage à des produits (par exemple, Nike développe un échantillon d’un nouveau modèle de chaussure), plutôt qu’au secteur à but non lucratif. Or, pour une agence de services comme YSM, le prototypage a été un outil utile pour répondre rapidement à une question avant de s’engager plus à fond. Tandis que les projets pilotes sont conçus comme une mise en œuvre à petite échelle destinée à prouver la viabilité d’un concept, le prototypage permet de tester de nouvelles idées sans avoir à en démontrer immédiatement le succès. L’espace pour penser et apprendre de manière itérative dans un contexte sécuritaire, sans la pression de produire un résultat tangible, s’est rapidement avéré précieux. Nous avons non seulement pu répondre à notre question initiale sur les bases de données de tiers, mais de nouvelles pistes de recherche sur des sujets comme la diversité et l’inclusion dans nos données sont apparues au cours du processus, et nous pouvons appliquer le prototypage pour nous aider à les poursuivre.

Perspectives d’avenir :

En peu de temps, le programme Accélérateur du CCF a permis à TIMES™ de faire un grand pas en avant en explorant l’opportunité représentée par les données tierces et en développant une technique utile pour analyser rapidement les données hors de la plateforme principale. Grâce à ces enseignements, notre équipe continue de faire progresser l’initiative TIMES™.

Souvent, la question nous est posée de savoir pourquoi YSM utilise des données. La réponse est que le travail avec les personnes est complexe et compliqué, et que la collecte de données sur ce travail permet de tirer des enseignements qui amélioreront encore notre impact. Les données révèlent le parcours de nos communautés et leurs réussites afin que d’autres puissent apprendre et se réjouir ensemble grâce à un récit qui inclut toute la richesse de ce que nous faisons. 

Si vous souhaitez en savoir plus, contactez l’équipe TIMES™ de YSM à l’adresse suivante : lkaterberg@ysm.ca.

Jeanie Son est l’ancienne directrice des initiatives stratégiques de la Yonge Street Mission. Cet article fait partie d’une série de blogues sur le programme Accélérateur du CCF.

Les points de vue, les réflexions et les opinions exprimés ici sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue, la politique officielle ou la position du Centre des Compétences futures ou de l’un de ses membres du personnel ou des partenaires du consortium.