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Deux solutions pour créer un lien entre la population adulte canadienne et les services de carrière

Au Canada, seuls 19 % des adultes affirment avoir recours à des services de carrière – un chiffre inférieur à celui d’autres pays de l’OCDE.

Cette semaine, en partenariat avec le Centre des Compétences futures (CCF), le CIMT a publié un rapport de perspectives intitulé Les adultes utilisent-ils les services de développement de carrière au Canada? Ce dernier évalue le taux d’utilisation des services de développement de carrière des adultes âgés de 25 à 64 ans au Canada.

Il en ressort que de nombreux adultes ne savent pas ce que sont les services du développement de carrière et ignorent comment les spécialistes de ce domaine peuvent les soutenir.

Il faut savoir que le taux de changement d’emploi a augmenté graduellement depuis que l’économie a lentement repris de la vigueur à la suite du creux de 2020 provoqué par la pandémie. En octobre 2021, ce sont 297 000 personnes qui ont quitté leur emploi. Les Canadiens et les Canadiennes prennent des décisions importantes concernant leur carrière, et la plupart le font sans conseils.

Que pouvons-nous faire pour encourager davantage d’adultes à profiter des services de développement de carrière – et pourquoi devrions-nous le faire?

Nous devons informer la population de la nature des services de développement de carrière.

Le rapport du CIMT et du CCF révèle que les gens consultent généralement leurs propres réseaux d’amis et leur famille – leurs « influenceurs de carrière » – pour prendre des décisions professionnelles importantes et estiment y trouver les informations dont ils ont besoin.

Cet état de fait montre bien l’importance de faire connaître largement la valeur du développement de carrière et l’expertise unique que les spécialistes de ce domaine peuvent apporter à la population adulte. Toute personne qui planifie sa réorientation professionnelle devrait disposer des outils et des ressources nécessaires pour prendre des décisions éclairées – et leurs proches devraient être en mesure de les orienter vers des spécialistes du développement de carrière au moment où elle en a le plus besoin.

L’écosystème de prestation de services à l’emploi et à la carrière est en expansion au Canada. Or l’absence d’un langage commun, de soutien et de moyens (en anglais seulement) fait en sorte que de nombreux adultes ne connaissent pas les services offerts et les solutions possibles.

Les spécialistes du développement de carrière offrent toute une gamme de services essentiels et complexes qui aident les adultes à déterminer leurs intérêts, leurs croyances, leurs valeurs, leurs aptitudes et leurs compétences, et à les relier aux besoins du marché.

Au Canada, nous devons en faire plus pour aider le grand public, particulièrement la population adulte, à comprendre comment ils peuvent profiter concrètement des services de développement de carrière, notamment lorsqu’ils amorcent une transition professionnelle.

Nous devons veiller à ce que les spécialistes du développement de carrière aient accès à l’information dont la population a le plus besoin. 

Le rapport montre également que, lorsqu’ils ont recours aux services de conseil en développement de carrière, les adultes recherchent le plus souvent de l’information sur les compétences requises pour un emploi.

Les compétences requises sont cependant le type de données les plus difficiles à obtenir pour les spécialistes de la carrière.

Des outils comme le Tableau de bord des offres d’emploi en ligne au Canada du CIMT leur permettent de se renseigner sur les tendances émergentes et les besoins et les lacunes en matière de compétences au sein de la main-d’œuvre canadienne. Une mise à jour de ce tableau de bord, prévue pour 2022, permettra aux spécialistes d’accéder plus facilement à des données actuelles.

Les informations sur les compétences requises sont essentielles et toute personne au Canada devrait pouvoir y accéder facilement par elle-même.

Nous y travaillons : c’est une priorité du Comité d’intervenants en développement de carrière du CCF et du CIMT.

Mais nous avons encore du chemin à faire avant que ces données soient véritablement accessibles et faciles à comprendre.

Une autre façon de soutenir les spécialistes de la carrière est d’élargir les possibilités d’apprentissage qui leur sont offertes. Le CIMT et la FCDC élaborent actuellement une série de modules d’apprentissage pour aider les professionnels du développement de carrière à approfondir leurs connaissances de l’IMT et à mieux exploiter les données disponibles.

Les résultats individuels ont un large impact.

Si les spécialistes du développement de carrière disposent des outils et de la visibilité dont ils ont besoin pour mieux rejoindre la population adulte canadienne, les résultats ne se limiteront pas à la sphère individuelle.

Les succès individuels ont des répercussions sociales et économiques positives sur tout le pays. Comme l’a récemment expliqué Pete Robertson (en anglais seulement), si nous exploitons pleinement les services de développement de carrière, cela pourrait nous aider à atteindre plusieurs objectifs de développement durable, comme la santé et le bien-être, les changements environnementaux, la paix et la justice.

Avec plus de 15 millions d’adultes au Canada âgés de 25 à 64 ans, même une légère augmentation de 19 % des adultes accédant aux services de carrière pourrait avoir un impact énorme.

Candy Ho est la première professeure adjointe du programme d’apprentissage anadienne et de planification intégrée de carrière de l’Université Fraser Valley, en Colombie-Britannique (Canada). Candy est actuellement vice-présidente du CERIC, une organisation caritative anadienne qui fait progresser l’éducation et la recherche en matière d’orientation professionnelle et de développement de carrière dans le but d’accroître le bien-être économique et social des Canadiennes et Canadiens.

Cet article de blog est republié avec la permission de CIMT. Illustration par Sharleen Ramos.

Les points de vue, les réflexions et les opinions exprimés ici sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue, la politique officielle ou la position du Centre des Compétences futures ou de l’un de ses membres du personnel ou des partenaires du consortium.