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L’avenir du travail à l’ère des transitions démographique, numérique et verte

Le monde de l’emploi est en mutation, faisant face à trois grandes transitions : démographique, numérique et climatique. Ces transitions vont transformer durablement le profil des emplois et les compétences requises pour réussir. On note entre autres, une diminution du travail de routine, le dégroupement des tâches, de nouveaux métiers plus difficiles à automatiser émergentes tandis que d’autres sont appelés à évoluer, voire à disparaître. 

Le rehaussement des compétences et la requalification des talents de la main-d’œuvre sont également des enjeux majeurs sur lesquels les entreprises et les personnes en emploi salarié doivent miser afin d’assurer que personne ne soit mis de côté. 

Le contexte québécois 

Relever ces défis suppose une responsabilité partagée entre les principaux acteurs concernés : les entreprises, la main-d’œuvre, les réseaux maisons d’enseignement et les acteurs du milieu communautaire en employabilité. La Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) a convoqué en 2020 un forum virtuel sur la requalification de la main d’œuvre en pleine transformation lors de laquelle des diverses parties prenantes ont eu l’occasion de faire entendre leur voix. Voici quelques exemples des problèmes auxquels le marché du travail québécois fait face et les solutions proposées par la CPMT.

Tout d’abord, le secteur numérique est en pleine expansion sur le territoire québécois. Entre 2019 et 2020, presque 10 000 nouveaux emplois ont été créés. Afin d’accéder à ces nouveaux emplois dans le secteur, le Québec doit satisfaire sa demande de formation. Pour faire face au besoin de programmeuses et de programmeurs informatiques, la CPMT finance par exemple le projet 42 Québec qui a pour but de former des programmeuses et des programmeurs qualifiés selon un mode de formation d’apprentissage par les pairs. 

Par ailleurs, plus que jamais le besoin de requalifier la main d’œuvre ainsi que de créer des emplois dans l’économie durable et verte, s’impose ; l’appel de projets « Économie verte et transition numérique » de la CPMT vise en particulier à financer des projets de formation qui sont en appui à la transformation verte des entreprises. 

Enfin, depuis l’arrivée de la pandémie, les personnes les plus touchées par le chômage sont celles et ceux peu qualifiés. Pour faciliter cette requalification, la CPMT propose un programme permettant de financer un parcours d’alternance travail-étude, programme de formations de courte durée (COUD), permettant notamment de financer notamment le salaire des employés personnes salariées pendant durant les heures de formation. 

Miser sur la collaboration

La récente entente signée entre la CPMT et le Centre des compétences futures (CCF) permettra notamment d’appuyer des projets permettant d’expérimenter de nouvelles stratégies nécessaires pour le développement de compétences futures de la main- d’œuvre québécoise. La CPMT et le CCF pourront ainsi aider les entreprises et la main-d’œuvre à faire des choix éclairés par rapport aux compétences qui seront nécessaires pour répondre aux transitions démographique, numérique et climatique qui transforment le monde du travail. 

Cette collaboration a engendré trois appels à propositions, axés sur les besoins particuliers du marché du travail québécois : 

  • Premièrement, la mise en œuvre du Référentiel québécois des compétences du futur vise à enclencher la mise en œuvre du Référentiel québécois des compétences du futur dans un contexte où les compétences du futur seront appelées à occuper une place centrale dans l’économie du Québec. Ce référentiel inclut 10 compétences non-techniques auxquelles s’ajoutent la littératie et la numératie, comme « compétences essentielles », et offre enfin un langage commun sur lequel bâtir la mise à niveau de ces compétences. 
  • Deuxièmement, le maintien et intégration en emploi de groupes sous-représentés sur le marché du travail porte sur l’intégration et le maintien en emploi des groupes sous-représentés sur le marché du travail. Cet appel de projet vise à explorer de nouvelles façons de faire, à améliorer les connaissances sur le sujet et à faciliter la concertation entre les différents acteurs du marché du travail.
  • Enfin, rehausser la présence des femmes en emploi en STIM vise à rehausser la présence des femmes en emploi dans les secteurs de sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) afin de favoriser leur participation, leur maintien et leur progression en emploi en soutenant la création de milieux de travail inclusifs dans ces secteurs.

Cette entente permettra ainsi de mieux partager les apprentissages du Québec avec le reste du Canada et d’être à l’affût des expériences menées par les autres provinces canadiennes. 

Préparer l’avenir

Pour traverser avec succès ces grand bouleversement qui frappent le monde de l’emploi, il nous faut mettre l’humain au cœur des décisions et miser notamment sur les gestes suivants : 1) documenter les changements et leurs effets sur les personnes et les entreprises; 2) permettre aux individus et aux entreprises d’anticiper et mesurer les écarts de compétence et les opportunités d’amélioration de leur employabilité; 3) intensifier le développement d’une culture de formation continue au sein des entreprises (rehausser et requalifier la main-d’œuvre en emploi); 4) développer une offre de formation innovante, flexible et qualifiante, adaptée à la réalité des individus et des entreprises; et 5) mobiliser les écosystèmes de l’emploi à l’échelle nationale, sectorielle et régionale pour coordonner des stratégies gagnantes pour tous. 

Toutes et tous ne sont pas égaux devant l’accélération de la mutation du monde de l’emploi. Le dialogue social entre toutes les parties prenantes et l’arrimage entre les actions que chacun doit prendre en charge est nécessaire et incontournable. 

Les points de vue, les réflexions et les opinions exprimés ici sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue, la politique officielle ou la position du Centre des Compétences futures ou de l’un de ses membres du personnel ou des partenaires du consortium.