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Combler le fossé : Compétences, IA et inclusion pour l’avenir du Canada

Après une journée intense de tables rondes et de discussions dans le cadre de l’événement « Un avenir fondé sur les compétences », une chose est claire : le changement s’accélère plus que jamais, et la population canadienne en est consciente.

Lors du panel sur les compétences recherchées à l’avenir, je me suis joint à d’autres intervenants pour faire ressortir trois domaines essentiels qui façonneront notre avenir, soit l’intelligence artificielle et les compétences numériques, les compétences sociales et émotionnelles, ainsi que les compétences vertes. J’ai également souligné à quel point le succès du Canada dépend de la préparation de la population canadienne aux emplois de demain.

Notre dernière étude, réalisée dans le cadre du sondage sur l’emploi et les compétences mené par l’Environics Institute en partenariat avec le Centre des Compétences futures, montre que les personnes de tous les secteurs s’inquiètent pour leur emploi. Ce ne sont pas seulement les secteurs touchés par l’automatisation qui sont concernés. Lorsqu’un secteur est en difficulté, cela se répercute sur l’ensemble de l’économie.

Et ce changement n’est nulle part plus visible que dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Selon la définition que l’on en donne, entre 11 % et plus de 50 % des petites et moyennes entreprises utilisent des outils d’IA. Toutefois, ce qui est frappant, c’est que les employés adoptent l’IA plus rapidement que ne le pensent les dirigeants, et la moitié d’entre eux n’ont reçu aucune formation officielle. C’est un risque, mais aussi une énorme opportunité.

La maîtrise de l’IA doit désormais être aussi fondamentale que la lecture et l’écriture. Chaque travailleur, qu’il soit dans le domaine de la santé, du commerce, de l’éducation ou de la technologie, doit comprendre comment utiliser l’IA de manière sûre et efficace. L’IA générative contribue même à réduire le fossé numérique. J’aime appeler cela la revanche des diplômés en lettres, car le succès dépend désormais autant de la communication et de l’esprit critique que du codage.

Nous ne pouvons oublier que 90 % des emplois du secteur privé au Canada proviennent des petites et moyennes entreprises. Leurs besoins sont différents de ceux des grandes entreprises, et si nous ignorons cela, nous passerons à côté de la productivité et de l’innovation.

Cependant, les compétences ne font pas tout. Nos recherches révèlent l’existence d’obstacles systémiques profonds : les femmes, la population noire canadienne, les peuples autochtones et les personnes handicapées continuent de faire face à des inégalités dans les domaines de l’éducation et de l’emploi. Ce n’est pas seulement un problème social, c’est aussi un problème économique. Le Canada ne peut pas se permettre de gaspiller ses talents.

Soyons clairs : l’équité, la diversité et l’inclusion ne relèvent pas du politiquement correct ou de la « conscience sociale ». Ce sont des stratégies intelligentes. La population du Canada évolue. Le cours Marketing 101 nous enseigne que nous devons adapter nos stratégies en conséquence, que ce soit dans le recrutement de talents ou dans le développement de produits et services. Les recherches sont claires : la diversité stimule l’innovation, notre esprit d’entreprise insulaire. Les diasporas immigrées du Canada constituent un avantage concurrentiel dans notre quête de nouveaux marchés.

Si nous voulons prospérer, nous devons faire preuve de responsabilité, développer ce qui fonctionne et abandonner ce qui ne fonctionne pas. La technologie peut aider, mais ce n’est qu’une partie de l’équation.

L’avenir du travail ne consiste pas seulement à s’adapter au changement. C’est une question de mise en forme, avec l’inclusion, l’adoption et la responsabilité au centre.

Dr(e) Wendy Cukier est fondatrice et directrice académique de l’Institut de la diversité et une figure de proue dans les domaines de l’innovation, de l’équité et de l’avenir du travail.

Les points de vue, les réflexions et les opinions exprimés ici sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue, la politique officielle ou la position du Centre des Compétences futures ou de l’un de ses membres du personnel ou des partenaires du consortium.