Répercussions sur l’emploi du Plan de réduction des émissions du Canada
Cette étude se penche sur les répercussions du Plan de réduction des émissions (PRE) du gouvernement fédéral sur le marché du travail canadien. À cette fin, on s’est servi du modèle de prévision à long terme et du Modèle des professions, des compétences et des technologies du Conference Board du Canada pour évaluer les effets et les transitions à l’échelle sectorielle, ainsi que les inefficacités et les forces de l’offre et de la demande au chapitre de l’emploi. Dans le présent rapport, nous nous fondons sur un scénario que nous avions modélisé antérieurement et qui examine les répercussions économiques d’une mise en œuvre « réaliste » du PRE. Ce scénario repose sur plusieurs hypothèses qui visent à faire la lumière sur ce à quoi pourrait ressembler la transition du Canada vers la carboneutralité.
Quelles conséquences prévoit-on que le PRE aura sur la croissance globale à long terme du Canada et sur le marché du travail en particulier? Sur la route vers la carboneutralité, la réorientation nécessaire du capital vers la réduction des émissions aura-t-elle un effet ralentisseur important sur la capacité productive, notamment dans l’industrie de la production de combustibles fossiles et d’autres industries extractives? Qu’adviendra-t-il des niveaux d’emploi dans les entreprises offrant des services de soutien à ces industries, et quelles seront les conséquences sur la composition industrielle, les prix à la consommation, les politiques d’immigration et les efforts de recyclage de la main-d’œuvre?


Principales conclusions
Selon nos estimations, le Plan de réduction des émissions (PRE), publié par le gouvernement fédéral en mars 2022, entraînera un ralentissement de la croissance à long terme du Canada et une baisse de l’emploi de 2,6 % à l’échelle du pays en 2050, ce qui représente la perte de plus de 712 000 emplois par rapport à notre scénario de référence pour cette année-là.
Les répercussions négatives du PRE sur la croissance de l’économie canadienne sont attribuables au détournement du capital de ses utilisations productives vers la réduction des émissions (p. ex. captage du carbone, électrification), ainsi qu’au plafonnement imposé par la loi des émissions du secteur du pétrole et du gaz en amont, ce qui réduira la quantité de combustibles fossiles qui serait produite normalement.
Parmi les industries directement touchées par le PRE, il y a l’extraction de pétrole et de gaz, où le nombre d’emplois d’ici 2050 pourrait être inférieur de 29 000 à celui du scénario de référence.