Une stratégie de développement de la main-d’œuvre est indispensable pour remédier à l’inadéquation des compétences
Il est regrettable que des personnes soient sans emploi en Ontario alors que de nombreux employeurs ne parviennent pas à trouver des candidats qualifiés pour pourvoir les postes vacants. La pénurie de main-d’œuvre est l’un des plus grands défis auxquels les entreprises sont confrontées aujourd’hui. Dans certains cas, les pénuries sont exacerbées par ce que l’on appelle une « inadéquation des compétences », une dynamique dans laquelle les besoins des employeurs ne correspondent pas aux compétences des demandeurs d’emploi. De multiples facteurs contribuent à ce dilemme, notamment le fait que les personnes poursuivent des qualifications dans des domaines où les possibilités d’emploi sont limitées et un marché du travail qui évolue rapidement.
Il est essentiel pour notre compétitivité globale que les entreprises trouvent des employés possédant les compétences adéquates. Bien que l’immigration soit un outil utilisé pour combler les pénuries de talents à court terme, l’Ontario a besoin d’une stratégie de développement de la main-d’œuvre pour nous préparer aux besoins futurs du marché du travail. Un intérêt particulier doit être accordé à l’attraction et à la rétention de la main-d’œuvre qualifiée dans les secteurs de l’économie où la demande est forte. Il s’agit, entre autres, de la construction, de la logistique, de l’éducation, de la petite enfance, de l’agriculture et de la fabrication d’aliments et de boissons, des soins de santé et des soins de longue durée.
À mesure que nous travaillons à la reprise économique, il sera également crucial de soutenir et de cibler la formation professionnelle sur les groupes démographiques touchés de manière disproportionnée par la COVID-19, dont beaucoup cherchent à réintégrer le marché du travail ou à le rejoindre pour la première fois. Parmi ceux-ci figurent les personnes racialisées et les populations autochtones, les femmes, les nouveaux arrivants, les jeunes, les personnes handicapées, les travailleurs âgés et les personnes LGBTQ2S+.
Les entreprises de la province ont applaudi l’annonce faite par le gouvernement provincial cet hiver, qui élimine les obstacles pour la main-d’œuvre qualifiée de l’extérieur de la province, les professionnels et les gens de métier formés à l’étranger. Les mesures proposées comprenaient l’élimination à la fois de la nécessité d’une expérience professionnelle canadienne pour des emplois spécifiques et de la duplication des tests de compétence en langues officielles pour les immigrants formés à l’étranger.
Dans le cadre de cette stratégie de la main-d’œuvre, nous recommandons au gouvernement de l’Ontario ce qui suit :
- Collaborer avec les parties prenantes des secteurs confrontés à d’importants déficits de compétences pour élaborer des stratégies sectorielles, notamment en promouvant la formation professionnelle et les possibilités de carrière ;
- Établir des liens avec les employeurs et les établissements postsecondaires de l’Ontario afin d’identifier et de promouvoir les métiers spécialisés recherchés auprès des élèves des écoles secondaires ;
- Introduire un crédit d’impôt qui permet aux employeurs qui embauchent des diplômés de l’enseignement coopératif ou de programmes équivalents de réclamer un pourcentage des salaires et traitements pour la première année d’emploi à temps plein ;
- Fournir un soutien financier aux particuliers et aux petites entreprises pour la requalification, le perfectionnement des compétences et les microcertifications, en particulier pour les données, le numérique et d’autres ensembles de compétences recherchées ;
- Accorder un caractère permanent aux projets pilotes régionaux en matière d’immigration afin d’attirer des immigrants qualifiés dans les communautés qui connaissent une croissance démographique faible ou négative.
Ce ne sont là que quelques mesures qui peuvent être prises pour combler le déficit de compétences dans divers secteurs. Une stratégie solide de développement de la main-d’œuvre peut nous faire passer d’une inadéquation des compétences à une combinaison idéale de talents et d’opportunités.
Rocco Rossi est président et directeur général de la Chambre de commerce de l’Ontario. En novembre, le CCO et le Centre des Compétences futures ont annoncé un partenariat de 3,7 millions de dollars pour aider les petites entreprises à combler les lacunes en matière de compétences et les pénuries de main-d’œuvre grâce à une plateforme de gestion de la formation et de l’apprentissage en ligne.
Les points de vue, les réflexions et les opinions exprimés ici sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue, la politique officielle ou la position du Centre des Compétences futures ou de l’un de ses membres du personnel ou des partenaires du consortium.