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Utilisation des programmes d’IA au travail : Comment les Canadiens et les Canadiennes réagissent face aux changements technologiques dans le milieu de travail

Les technologies d’intelligence artificielle (IA) suscitent l’intérêt parce qu’elles sont susceptibles d’apporter des changements importants dans le milieu de travail, à la fois positifs (plus de productivité et de créativité) et négatifs (plus d’automatisation et de chômage). Voici un résumé des résultats d’un sondage récent sur la réaction des travailleuses et des travailleurs canadiens.

Tout d’abord, dans l’ensemble de la population canadienne, environ une personne sur deux (49 p. 100) déclare que les programmes d’IA que l’on peut utiliser à son lieu de travail lui sont au moins assez familiers. Dans le sondage, le libellé de la question comprend la précision suivante : « Parmi ces programmes d’IA figurent notamment les agents conversationnels comme ChatGPT ou Bing Chat, les générateurs d’images comme Midjourney ou Sora, les outils de création de contenu comme Jasper ou Copy-ai, ou encore les assistants de codage comme Copilot. »  Les personnes faisant partie de la population active (55 p. 100) et celles travaillant à temps plein (58 p. 100) sont légèrement plus susceptibles que la moyenne de dire que l’IA leur est familière.

Sans surprise, on constate de grandes différences entre les groupes d’âge, les jeunes Canadiens et Canadiennes étant largement plus susceptibles d’affirmer que les programmes d’IA utilisables en milieu de travail leur sont familiers.

Familiarité avec les programmes d’IA

Dans quelle mesure diriez-vous que les programmes d’intelligence artificielle (IA) que l’on peut utiliser à son lieu de travail vous sont familiers?

Source : Environics Institute, Sondage sur l’emploi et les compétences, vague 7 (juin 2024) 
Créé avec Datawrapper

La proportion de personnes utilisant de tels programmes est inférieure à celle indiquant qu’ils leur sont familiers : au Canada, 28 p. 100 des personnes à l’emploi déclarent avoir utilisé un programme d’intelligence artificielle pour les aider à accomplir des tâches au travail. Mais là encore, cette proportion est nettement plus élevée chez les jeunes travailleurs et travailleuses.

Utilisation des programmes d’IA au travail

Avez-vous déjà utilisé l’un ou l’autre de ces programmes d’intelligence artificielle (IA) pour les raisons suivantes? Pour vous aider à accomplir des tâches au travail

Sous-échantillon : personnes à l’emploi

Source : Environics Institute, Sondage sur l’emploi et les compétences, vague 7 (juin 2024)  Créé avec Datawrapper

Plusieurs autres résultats présentent un intérêt particulier. Le premier de ces enseignements est que la plupart des personnes qui utilisent l’IA au travail le font sans véritable aide de leur employeur. 

  • Seules 29 p. 100 des personnes qui utilisent l’IA au travail disent avoir reçu de la formation à ce sujet offerte par l’employeur. Elles sont légèrement moins nombreuses (24 p. 100) à avoir suivi une formation qui n’était pas dispensée par l’employeur. La plus grande proportion (44 p. 100) n’a reçu aucune formation sur l’utilisation des programmes d’IA au travail.
  • Seules 25 p. 100 des personnes qui utilisent l’IA au travail déclarent que leur employeur a rédigé des lignes directrices à propos de l’utilisation des programmes d’IA au travail. Une proportion plus importante de personnes (34 p. 100) affirme que leur employeur a discuté avec elles de l’utilisation des programmes d’IA au travail, mais sans rédiger de lignes directrices, et 35 p. 100 indiquent utiliser l’IA au travail sans aucun encadrement.

Le deuxième enseignement intéressant est que les expériences des travailleurs et des travailleuses avec l’IA semblent extrêmement positives. Les personnes interrogées déclarent à une large majorité que l’utilisation des programmes d’IA au travail a amélioré leur productivité et leur créativité, alors qu’elles ne sont qu’une poignée à affirmer l’inverse.

Incidence de l’IA sur la productivité et la créativité au travail

Veuillez réfléchir à l’incidence qu’a eue l’utilisation d’un programme d’intelligence artificielle (IA) sur la façon dont vous effectuez votre travail. Diriez-vous que cela a augmenté ou diminué votre productivité/créativité?

Sous-échantillon : adultes à l’emploi qui ont utilisé l’IA au travail

Source : Environics Institute, Sondage sur l’emploi et les compétences, vague 7 (juin 2024)  Créé avec Datawrapper

Cela ne signifie pas pour autant que l’incidence sur l’emploi des nouvelles technologies comme l’IA ne suscite aucune inquiétude. En effet, le troisième enseignement intéressant est la proportion de personnes à l’emploi au Canada (36 p. 100) qui sont actuellement d’accord avec l’énoncé suivant : « Je crains de perdre mon emploi dans les prochaines années parce que le travail que je fais sera automatisé bientôt (autrement dit, mon travail sera bientôt réalisé par des ordinateurs ou des robots) ». Cette inquiétude pour l’avenir est même nettement plus forte chez les personnes ayant utilisé l’IA au travail (51 p. 100) que chez celles qui ne l’ont pas utilisée (30 p. 100).

Plutôt que de traduire une préoccupation immédiate pour la sécurité d’emploi des personnes concernées, ces chiffres sont peut-être uniquement la conséquence d’un degré de familiarité plus élevé avec les technologies d’IA et les bouleversements qu’elles sont susceptibles d’engendrer de façon générale. Toutefois, il convient également de noter que la proportion globale de personnes craignant de perdre leur emploi en raison de l’automatisation est légèrement plus élevée dans le sondage de 2024 que lorsque la question a été posée pour la première fois un an plus tôt. Un suivi s’impose pour voir si cette proportion continuera d’augmenter.

Les données contenues dans le présent billet sont tirées du Sondage sur l’emploi et les compétences. Ce sondage est mené par l’Environics Institute for Survey Research, en partenariat avec le Diversity Institute de l’Université métropolitaine de Toronto et le Centre des Compétences futures. Dans le cadre de la septième vague, un sondage a été réalisé auprès de 5 855 Canadiennes et Canadiens âgés de 18 ans ou plus, du 30 mai au 4 juillet 2024, dans l’ensemble des provinces et des territoires. Ce sondage a été effectué à la fois en ligne (dans les provinces) et par téléphone (dans les territoires). L’auteur est seul responsable de toute erreur de présentation ou d’interprétation.

Initialement, cet article a été publié sur le blogue Substack Canadian Survey Stuff.

Les points de vue, les réflexions et les opinions exprimés ici sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue, la politique officielle ou la position du Centre des Compétences futures ou de l’un de ses membres du personnel ou des partenaires du consortium.