Les visites virtuelles en milieu de travail

L’enjeu

Les employeurs de la région du Grand Moncton et du Sud-Est du Nouveau-Brunswick signalent des difficultés à recruter du personnel qualifié et à le maintenir en poste. Ils sont également confrontés à une pénurie de main-d’œuvre imminente en raison des départs à la retraite prévus et de la croissance démographique insuffisante pour répondre à la demande. Selon les estimations, la région du Grand Moncton aura besoin de 7 000 nouveaux et travailleurs et travailleuses d’ici la fin des années 2020 pour remplacer les personnes qui prendront leur retraite.

Les jeunes ont le potentiel d’occuper ces postes lors de leur entrée sur le marché du travail. Cependant, de nombreux jeunes ne sont pas au courant des cheminements de carrière offerts dans leurs communautés. De plus, la perception selon laquelle les possibilités de carrière locales sont limitées incite souvent les jeunes à partir vers d’autres régions à la recherche d’opportunités.

La région a priorisé la croissance dans les secteurs suivants : l’innovation en santé, les technologies financières, la construction et les métiers, les transports, le commerce de détail et le tourisme, ainsi que la fabrication de pointe. Une des stratégies de croissance économique consiste à renforcer les liens entre les jeunes et les entreprises de ces secteurs et à développer un bassin de talents.

Ce que nous examinons

Le projet de visites virtuelles en milieu de travail a été créé par la Société de développement économique 3+ de Moncton (maintenant appelée la Commission de services régionaux du Sud-Est). Le concept original prévoyait des visites en direct, mais le concept de visite virtuelle a été développé pendant la pandémie. L’objectif était de présenter les possibilités d’emploi régionales et d’aider les élèves à explorer différentes options de carrière. Les activités du projet comprenaient :

• Des visites virtuelles d’entreprises de secteurs choisis de l’industrie, animées par des élèves et diffusées via Microsoft Teams ou YouTube.
• Des vidéos présentant différents secteurs, qu’il était possible de visionner avant les visites virtuelles.
• Un bureau de conférencières et conférenciers professionnels qui ont visité les salles de classe pour parler de leur parcours professionnel.
• Des casques de réalité virtuelle préprogrammés permettant de simuler des expériences de carrière, offrant ainsi des possibilités d’apprentissage par l’expérience.

Les visites ont été offertes aux élèves des districts scolaires anglophones et francophones. Le Groupe d’information sur le marché du travail du Partenariat pour le marché du travail du Sud-Est (SLMP) a recommandé des secteurs en croissance. Les responsables de la coordination ont choisi des entreprises qui représentaient les secteurs suivants : transports, construction et métiers, innovation en santé, éducation postsecondaire, TI, commerce de détail et tourisme, fabrication de pointe et technologies financières. Toutes les vidéos ont été publiées sur une chaîne YouTube.

Les objectifs étaient que les élèves se renseignent sur d’autres options de carrière dans la région, que les entreprises fassent la promotion de leur industrie auprès d’un bassin de futurs talents et d’établir des liens entre les entreprises et les jeunes.

Les objectifs à long terme étaient d’encourager les jeunes à rester dans la région en poursuivant des études et une formation pertinentes, et que les entreprises emploient des travailleuses et travailleurs qualifiés de la région.

Ce que nous apprenons

Ce projet a permis la réalisation de 14 visites virtuelles, auxquelles ont participé 4 975 élèves de 33 classes anglophones et de 166 classes francophones. L’évaluation du projet a comporté des entrevues avec sept personnes. Parmi ces sept personnes, il y avait des entreprises hôtes des élèves, des agents de liaison du conseil scolaire et des élèves ayant participé au projet.

Il était trop tôt pour déterminer l’impact du projet sur la prise de décision concernant la carrière. Cependant, toutes les personnes interrogées ont convenu que les visites étaient une ressource utile pour exposer les élèves à des secteurs et à des opportunités qu’ils ne connaissaient pas. Un des résultats pourrait être que les élèves prendront des décisions plus éclairées. L’équipe a embauché une société de production pour produire des vidéos sur les secteurs d’affaires et organiser les visites virtuelles. Bien que cette approche ait été coûteuse et longue, les visites virtuelles ont permis d’élargir considérablement la portée, y compris auprès des élèves en milieu rural et d’entreprises plus diversifiées.

Les deux recommandations clés suivantes pourraient améliorer la mise en œuvre à l’avenir :

S’aligner sur les programmes d’études et les horaires des écoles
Le projet a bénéficié d’une plus grande mobilisation du district scolaire francophone, qui a représenté 83 % des classes participantes. La raison probable était que le programme d’études francophone avait des objectifs d’apprentissage qui correspondaient aux objectifs des visites virtuelles. Prévoir le moment de présentation des visites était un défi. Par exemple, les enseignantes et enseignants de sciences étaient plus disposés à utiliser le temps de classe pour des visites guidées virtuelles sur l’innovation en santé que celles sur des industries moins pertinentes à leur sujet. Une collaboration plus étroite avec les conseils scolaires et le corps professoral sur la pertinence des sujets en regard des programmes d’études et le calendrier pourrait améliorer l’engagement.

Faire appel aux hôtes des élèves dans les entreprises
Les hôtes, qui étaient présents lors des visites virtuelles, ont agi comme agents de liaison avec les élèves qui regardaient depuis leurs salles de classe. Les hôtes étaient préparés, ayant en main les scénarios et des questions de suivi potentielles. Lors de l’évaluation, la présence des hôtes a été décrite comme une pratique exemplaire pour susciter l’engagement des élèves.

Pourquoi c’est important

Partout au pays, il est pertinent d’exposer les élèves à des carrières dans des secteurs en croissance qu’ils n’auraient peut-être pas envisagés. Les visites virtuelles présentent des avantages par rapport aux visites en personne. Elles requièrent moins d’efforts logistiques, élargissent la participation des élèves et des entreprises et augmentent la portée.

Cependant, les coûts initiaux des visites virtuelles sont élevés et elles ne permettent pas des échanges directs entre les élèves et les employeurs. L’approche multidimensionnelle de ce projet, qui comprenait également un bureau de conférences et des simulations de carrière en réalité virtuelle dans 15 industries, n’a pas été pleinement réalisée mais présente encore du potentiel.

État des compétences :
Outils numériques dans l’écosystème des compétences

Le rôle que les outils numériques et les services de carrière virtuels peuvent jouer pour améliorer l’accès à la formation et au développement de carrière est très prometteur, en particulier pour les personnes confrontées à des obstacles géographiques ou à des contraintes telles que la garde d’enfants ou d’autres responsabilités professionnelles. 

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