L’avenir du travail à l’ère de l’IA
L’intelligence artificielle (IA) est appelée à transformer en profondeur le travail – redéfinition des tâches, réduction de la demande de certaines professions et création de nouvelles professions. Contrairement aux vagues précédentes d’automatisation des technologies, qui ciblaient surtout les tâches physiques routinières, l’IA s’étend maintenant au travail cognitif – analyse de données, reconnaissance de schémas et élaboration de conclusion. Cette évolution menace l’existence de professions hautement spécialisées et remet en cause l’idée, longtemps admise, qu’elles sont à l’abri de l’automatisation.
La présente étude examine l’impact de l’IA au sein du marché du travail canadien à l’aide d’informations tirées des données sur les offres d’emploi de Statistique Canada et d’un sondage mené auprès de décideurs organisationnels dans l’ensemble du Canada. L’IA est appelée à transformer la main-d’œuvre canadienne, et les employés, les entreprises et le gouvernement devront élaborer des stratégies en réponse à ce bouleversement technologique.


Principaux constats
En 2024, 57,4 % des emplois au pays étaient jugés fortement exposés à l’IA. De ce nombre, 49,0 % correspondaient à des postes en concurrence avec l’IA, où cette technologie permet d’automatiser des tâches essentielles ne faisant que très peu appel au jugement, tandis que 51,0 % relevaient de postes où l’IA vient compléter les capacités humaines.
La demande de compétences en IA augmente le plus rapidement au sein des professions en concurrence avec l’IA, ce qui indique que les entreprises cherchent à modifier en profondeur ces emplois plutôt qu’à les supprimer complètement. Cependant, à mesure que l’IA progresse, certaines professions pourraient disparaître.
En 2022, les secteurs d’activité fortement exposés à l’IA affichaient une demande de compétences en IA supérieure à la moyenne de l’économie, et cet écart s’est élargi depuis, ce qui met en évidence la rapidité avec laquelle l’IA modifie les besoins en matière de recrutement.