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L’acquisition de compétences en vue d’une économie nette zéro stimule la main-d’œuvre dans le secteur du bâtiment et contribue à réduire les émissions

Quel que soit l’endroit où vous vivez ou travaillez au Canada, une chose est certaine : qu’il s’agisse du froid glacial de l’hiver ou de la chaleur torride de l’été, nous avons tous besoin de nous abriter contre les éléments.

Il est évident que le maintien du confort dans d’innombrables logements et bureaux entraîne une demande d’énergie considérable, qui entraîne à son tour des émissions de gaz à effet de serre. Alors que le Canada se rapproche de son objectif d’un avenir à consommation nette zéro, il est indispensable de prendre des mesures concernant nos bâtiments, afin de réduire cette consommation quasi-constante.  

« Pour parvenir à une consommation nette zéro, nous sommes dans l’obligation de gérer nos bâtiments institutionnels, commerciaux, industriels et résidentiels de manière plus efficace, et ce, par le biais de programmes de formation délibérés », a déclaré Steve Shallhorn, directeur exécutif du Labour Education Centre.

Pour que le Canada atteigne ses objectifs en matière de consommation nette zéro, il devra disposer d’un réservoir de talents composé de travailleurs dotés des compétences nécessaires pour garantir une meilleure adhésion aux pratiques de construction durable. C’est dans ce contexte que s’inscrit Main d’œuvre 2030 : Amélioration rapide des compétences pour la construction de bâtiments durables. Lancé en 2020 et financé par le Centre des Compétences futures, ce programme de formation est destiné à soutenir le développement d’une main-d’œuvre à faible teneur en carbone.

Jusqu’à présent, plus de 500 personnes ont reçu une formation dans le cadre du programme Amélioration rapide des compétences pour la construction de bâtiments durables. De nombreux participants sont issus de groupes sous-représentés, y compris les femmes et les jeunes issus de groupes racisés.

‘Une cible considérable, un défi de taille…’

Les stagiaires du programme Main-d’œuvre 2030 pourront être assurés que leurs compétences seront très recherchées. De nos jours, toute nouvelle construction est probablement axée de manière intégrale sur le respect de l’environnement, que ce soit au niveau de la conception ou au niveau des matériaux, et ce, pour atteindre l’objectif net-zéro. Plus important encore, le Canada compte environ 650 000 bâtiments existants qui devront être rénovés pour diminuer la consommation d’énergie et réduire les émissions.

« Cela représente un objectif énorme et des changements considérables », a déclaré Divya Mallavarapu, conseillère en matière de climat et de durabilité au Canada Green Building Council (CAGBC). « Toutefois, certaines professions, notamment les électriciens, les ouvriers du bâtiment et certains métiers spécialisés, joueront un rôle essentiel dans la mise en œuvre de ces changements qui nous aideront à atteindre nos objectifs liés aux émissions ».

Le Canada est l’un des 120 pays ayant pris l’engagement de parvenir à des émissions nettes zéro d’ici 2050. En d’autres termes, nous devons parvenir à ce que notre économie ne produise aucune émission de gaz à effet de serre ou qu’elle puisse compenser ses émissions d’une manière ou d’une autre, en ayant recours, par exemple, à la technologie de la capture du carbone.

Une mesure importante des progrès réalisés par le Canada pour atteindre son objectif d’émissions nettes zéro est déjà prévue dans moins de sept ans, à savoir l’objectif 2030, consistant à réduire les émissions de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005.

Compétences et durabilité

D’après l’analyse du Centre des Compétences futures, les prévisions économiques cumulées suggèrent que la réalisation d’une économie nette zéro pourrait conduire à une croissance positive de l’emploi dans de nombreux secteurs.

Cette constatation est étayée par un rapport du CAGBC publié en 2020, selon lequel l’adoption de politiques progressistes en matière de construction écologique pourrait créer jusqu’à 1,5 million d’emplois et générer jusqu’à 150 milliards de dollars de croissance du PIB, d’ici la fin de la décennie.

Le même rapport du CAGBC indique également que le fait de donner la priorité aux pratiques de constructions écologiques pourrait entraîner une baisse de 53 mégatonnes des émissions annuelles de gaz à effet de serre.

Conscient du potentiel de création d’emplois du secteur de la construction, le Canada Green Building Council a lancé, en partenariat avec six autres organisations, le programme de formation Main-d’œuvre 2030 : Amélioration rapide des compétences pour la construction de bâtiments durables. Ce partenariat représente un vaste regroupement intersectoriel d’employeurs, d’enseignants de l’enseignement supérieur et de praticiens issus du monde de la construction de l’Ontario.

« L’idée était de repérer les organisations qui formaient déjà des ouvriers du bâtiment, ou qui disposaient de cohortes ou de programmes de formation déjà en place », a expliqué Mallavarapu. « Ils ont soit une grande expérience de la formation, soit ont déjà travaillé avec des syndicats, des groupes visés par l’équité, la diversité et l’inclusion, des nouveaux arrivants et des personnes défavorisées ».

Acquisition de compétences en situation réelle sur un chantier de construction.

Plusieurs cohortes ont participé à la formation Main-d’œuvre 2030, chaque groupe bénéficiant d’une expérience personnalisée en fonction de ses connaissances et de son expérience.

Le programme permet d’acquérir des compétences concrètes sur un véritable chantier de construction. L’un des groupes de participants a également travaillé à la reconversion de propriétés inoccupées en logements abordables. Les stagiaires ont suivi des cours de construction écologique sur des sujets tels que l’étanchéité à l’air, l’installation des fenêtres, l’isolation, les tests d’infiltrométrie, ainsi qu’une initiation à la science du bâtiment selon une optique environnementale.

« Nous donnons à nos participants une compréhension et des connaissances de base sur ce qui constitue un bâtiment écologique, à savoir un bâtiment produisant peu de carbone », a expliqué Mallavarapu. « Il est important de comprendre chaque élément qui compose un bâtiment, qu’il s’agisse de pratiques exemplaires en matière de construction, d’installation des murs ou des fenêtres, de façades extérieures, d’isolation ou des bons matériaux à utiliser ».

Les commentaires des participants au programme Main-d’œuvre 2030 font état d’un niveau élevé de satisfaction et de résultats positifs à long terme au niveau de l’emploi.

La formation professionnelle dispensée dans le cadre du programme Main-d’œuvre 2030 a démontré que les employeurs, les établissements d’enseignement et les organisations sectorielles peuvent réussir à collaborer afin de préparer les travailleurs à occuper les emplois de demain les plus recherchés, tout en cherchant à atteindre d’importants objectifs en matière d’environnement et d’équité dans la main-d’œuvre.

« Nous avons démontré que le leadership est une composante essentielle au développement de la main-d’œuvre, et qu’il aide à comprendre comment faire en sorte que le concept de « net zero » devienne une réalité », a déclaré Tony Cupido, président de la recherche sur le développement durable au Mohawk College. « Le programme Main-d’œuvre 2030 a encouragé les stagiaires à devenir des leaders ».

Les points de vue, les réflexions et les opinions exprimés ici sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement le point de vue, la politique officielle ou la position du Centre des Compétences futures ou de l’un de ses membres du personnel ou des partenaires du consortium.