Le choc du futur? Les répercussions de l’automatisation sur le marché du travail au Canada.
Au cours de l’histoire, les changements technologiques ont contribué à sortir les gens de la misère et de la pauvreté, ainsi qu’à améliorer le niveau de vie et le bien-être. Toutefois, les changements technologiques peuvent également être une source de perturbation, en rendant obsolètes un certain nombre de métiers et de compétences, en troublant les structures économiques et en contribuant au chômage et à l’incertitude économique. L’innovation est un facteur déterminant de la productivité et de la croissance économique, mais la croissance de la productivité signifie qu’il faut moins de personnes pour produire la même quantité de marchandises. La rapidité croissante des changements technologiques a mené certaines personnes à supposer qu’à l’ère numérique, la technologie pourrait éliminer les emplois existants plus rapidement qu’elle n’en crée. Toutefois, des emplois ne seront perdus que si l’innovation dépasse la croissance de la demande pour de nouveaux produits et services. De plus, l’automatisation potentielle ne se traduit pas toujours en automatisation réelle : la décision d’automatiser dépend de facteurs tels que la taille de l’entreprise, la pression des concurrents et le coût d’une machine comparativement au coût de la main-d’œuvre humaine. Le présent Commentaire évalue les répercussions des changements technologiques sur le marché du travail du Canada au cours des 30 dernières années et présente ses implications pour l’avenir proche. Si le passé est garant de l’avenir, on peut prévoir le maintien de changements progressifs dans la demande de compétences au sein de la main-d’œuvre. Il s’agit d’une réaction naturelle du marché aux changements technologiques. Un changement important des emplois attribuable à l’automatisation est peu probable dans un avenir proche, bien que certains secteurs d’activités et certains types de professions connaîtront davantage de perturbations que d’autres. Ici, la politique publique pourrait à la fois encourager l’automatisation et préparer la main-d’œuvre pour la transition