Shot of two young cooks preparing food in the kitchen

rapport de PERSPECTIVES DE PROJET

Cook to Connect

Économie inclusive

SOMMAIRE

Le programme, Cook to Connect (C2C), permet aux nouveaux arrivants vivant à Terre-Neuve-et-Labrador de bénéficier d’une formation culinaire et industrielle, d’un mentorat, d’une expérience professionnelle pratique et d’un développement des compétences au sein de l’industrie des services alimentaires. Il vise à remédier à l’impact des fermetures de restaurants liées à la pandémie sur l’emploi, au sous-emploi en raison des barrières linguistiques et de la méconnaissance des exigences du marché du travail canadien, ainsi qu’à la concurrence des personnes nées au Canada pour les emplois de premier échelon.

Le programme répond aux défis auxquels la plupart des nouveaux arrivants au Canada sont confrontés au cours des cinq premières années suivant leur arrivée lorsqu’ils recherchent un emploi ; un manque d’expérience canadienne et des barrières linguistiques spécifiques au contexte professionnel. À cette fin, le programme C2C propose une formation culinaire, des cours d’anglais et une expérience sur le lieu de travail dans une cuisine de service traiteur. Le programme comprend également une certification dans deux domaines : la manipulation sûre des aliments et les systèmes d’information sur les matières dangereuses sur le lieu de travail.

En plus de répondre aux besoins des nouveaux arrivants de cette manière, le travail sur l’alimentation peut rassembler les gens et faciliter l’intégration des nouveaux arrivants dans leurs nouvelles communautés canadiennes.

COLLABORATEUR

Stacey Young,
Conseillère stratégique au CCF

DATE DE PUBLICATION

Juin 2023

PARTENAIRE

Association for New Canadians

EMPLACEMENTS

Terre-Neuve-et-Labrador

FONDS VERSÉS

$1,119,330

PERSPECTIVE CLÉ N° 1

L’aide au revenu est importante pour soutenir la participation à ces programmes.

PERSPECTIVE CLÉ N° 2

Les services d’accompagnement et d’orientation sont très appréciés par les participants au programme.

PERSPECTIVE CLÉ N° 3

Le programme devait être adaptable et flexible pour répondre aux divers besoins des participants, notamment les barrières linguistiques et les différents niveaux d’expérience culinaire.

Portrait of a group of chefs and culinary students in the culinary Institute's kitchen.

L’enjeu

La province de Terre-Neuve-et-Labrador accueille un nombre croissant de nouveaux arrivants, mais comme dans le reste du Canada, il peut être difficile de trouver un emploi. Les nouveaux arrivants ont souvent du mal à faire reconnaître leurs compétences, leur formation et leur expérience par les employeurs canadiens, ce qui conduit beaucoup d’entre eux à être sous-employés. Les nouveaux arrivants rencontrent également des obstacles pour acquérir les compétences linguistiques propres au secteur qui sont nécessaires pour réussir, car de nombreux programmes d’enseignement de l’anglais en tant que langue seconde proposent des cours de langue plus généraux. 

L’Association for New Canadians (ANC) a développé le programme Cook to Connect pour répondre au nombre croissant de nouveaux arrivants à St. John’s qui avaient travaillé dans l’industrie alimentaire comme cuisiniers dans leur pays d’origine, mais qui avaient du mal à s’implanter dans l’industrie canadienne. En effet, leurs expériences passées dans le domaine culinaire n’étaient pas reconnues et ils avaient besoin d’une certification dans le domaine de l’alimentation et de la salubrité alimentaire ainsi que d’une formation linguistique propre à leur secteur d’activité. Ils ont également observé un nombre croissant de nouveaux arrivants qui souhaitaient créer leur propre entreprise de restauration à domicile, mais qui ne savaient pas comment s’y prendre. Les services alimentaires ont été considérés comme un domaine d’intérêt prometteur en raison du rôle que la nourriture tend à jouer dans les différentes cultures et pour aider les nouveaux arrivants à s’intégrer au sein de la collectivité. Bien qu’il existe d’autres programmes culinaires et de cuisine à St. John’s, ils sont coûteux et durent beaucoup plus longtemps. Ils ne dispensent pas non plus de cours de langue et ne sont pas conçus pour les nouveaux arrivants.

Woman cooking and her grandmother reading recipe from cookbook

Ce que nous examinons

Le programme « Cook to Connect » vise à offrir aux nouveaux arrivants une formation culinaire reconnue et une expérience professionnelle, ainsi qu’à tirer parti de leurs compétences existantes. L’objectif à long terme était d’aider les nouveaux arrivants à trouver un emploi intéressant, contribuant ainsi à leur participation, leur établissement et leur intégration réussis dans leur nouvelle communauté canadienne.

Le programme Cook to Connect comprend une formation culinaire gratuite, une formation en anglais et une formation sur le lieu de travail, dispensées sur une période d’un an. La première moitié de l’année, les participants ont suivi une formation culinaire dispensée par un instructeur culinaire et un chef cuisinier certifié, sur le site d’un marché agricole local. Une formation en anglais adaptée au secteur a également été dispensée, portant notamment sur le langage et les protocoles culinaires, ainsi que sur la lecture et l’écriture de recettes. La formation a été dispensée du lundi au jeudi, six heures par jour, avec une allocation de trois heures pour couvrir le temps passé en formation. Au cours de la seconde moitié du programme, les participants ont eu la possibilité de travailler en alternance au sein des entreprises sociales d’ANC – soit le camion-restaurant Global Eats, soit leur service de traiteur. Les participants ont été rémunérés à l’heure pour leur travail. Les participants ont également bénéficié d’une aide au transport, d’un accès à un ordinateur, d’un accès à des articles de cuisine et à des uniformes, ainsi qu’à des ingrédients. Les participants étaient également invités à rapporter chez eux les plats qu’ils avaient préparés chaque jour. 

Le projet testait l’efficacité du modèle « cook-to-connect » en fournissant aux nouveaux arrivants une formation culinaire reconnue et une expérience professionnelle pour les aider à s’installer et à s’intégrer avec succès au Canada. Il visait à tirer parti des compétences existantes des nouveaux arrivants dans le domaine culinaire et à leur fournir les compétences, les connaissances et le soutien nécessaires pour obtenir un emploi intéressant dans le secteur de la restauration au Canada. 

Le projet a également testé l’utilisation de réseaux externes favorables pour améliorer les résultats du projet. Les réseaux externes favorables correspondent aux avantages qui découlent d’un projet en raison de l’interaction des personnes au sein d’un réseau dans lequel elles ont été introduites. Les partenariats avec d’autres organisations, comme le marché agricole de St. John’s, ont également fait partie de la mise à l’essai du projet. L’ANC a cherché à tirer parti des atouts communs de la communauté par le biais d’approches novatrices issues des partenariats, afin que le projet réponde aux besoins des nouveaux arrivants.

Ce que nous apprenons

Cook to Connect a permis à 32 participants de recevoir leur diplôme sur trois cohortes, et tous les participants ont estimé que les trois composantes du programme étaient utiles. La majorité des participants interrogés dans le cadre de l’évaluation (62 %) n’avaient pas d’expérience préalable dans le secteur de la restauration. Un tiers d’entre eux ont expliqué qu’ils aimaient cuisiner, qu’ils cuisinaient souvent pour leur famille et leurs amis et(ou) que c’était un passe-temps. Les 38 % restants ont déclaré avoir travaillé dans la restauration, soit dans leur pays d’origine, soit depuis leur arrivée au Canada. Tous les participants des trois cohortes ont réussi l’examen du certificat de manipulation sécuritaire des aliments, avec un minimum de 90 %.

Les mesures d’incitation et les mesures d’accompagnement sont indispensables pour faciliter la réussite de ce type de programme. Les participants au programme Cook to Connect ont bénéficié de mesures incitatives pour participer et terminer le programme, notamment une aide au transport et une allocation pour couvrir le temps passé en classe. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un élément du modèle logique du programme, le personnel d’ANC a aidé les participants à répondre à d’autres besoins tels que les difficultés liées au statut de résident, au renouvellement du permis de conduire, à la garde d’enfants et à d’autres problèmes quotidiens qui ont permis aux participants de rester dans le programme et de l’achever. 

Ces programmes doivent être adaptables aux besoins individuels des participants. Le personnel de Cook to Connect a attribué une partie du succès du programme à ses efforts constants pour adapter le programme aux participants individuels de chaque cohorte. Ces efforts incluent notamment l’enregistrement de vidéos sur des compétences culinaires propres à la pratique à domicile, la planification de la formation en salubrité des aliments pendant le ramadan afin de minimiser la préparation et la dégustation des aliments pour les participants musulmans, et l’intégration des restrictions alimentaires comme la consommation de poulet ou de bœuf halal et d’options végétariennes dans les recettes. Le personnel de l’ANC a également modifié le programme pour intégrer une compréhension variée des normes culturelles du lieu de travail canadien, par exemple en consacrant du temps à l’exploration et à l’éducation des participants concernant certains ingrédients qui sont courants au Canada, mais moins utilisés dans d’autres cultures. 

Des partenariats de grande valeur avec des programmes et des organisations partageant les mêmes idées sont indispensables. Outre les liens avec ses propres entreprises sociales, ANC a établi des partenariats avec une série d’autres organisations de services sociaux et d’entreprises sociales afin d’élargir les possibilités de formation sur le lieu de travail qu’elle était en mesure d’offrir. Les réseaux établis avec d’autres programmes réussis ont permis un apprentissage en cours d’emploi qui s’est poursuivi bien au-delà de la date d’achèvement du programme. En travaillant avec des partenaires communautaires, les responsables de programme ont pu offrir des ressources supplémentaires et des possibilités d’expérience aux participants et établir des liens plus étroits au sein de la collectivité.

Les possibilités de réseautage favorisent l’intégration des nouveaux arrivants. Les participants ont pu développer un esprit de communauté et de soutien, ce qui est un résultat inattendu du programme. Si l’objectif principal du programme était d’offrir une formation culinaire et linguistique de haute qualité pour préparer les participants à l’emploi, les liens établis dans le cadre du programme étaient tout aussi précieux. Les participants ont formé une « famille » très unie au sein de chaque cohorte, ont utilisé les groupes « What’s App » basés sur la cohorte, et les diplômés des trois cohortes ont continué à travailler avec ANC sur des événements offrant un service traiteur après la fin du programme. Ce développement inattendu souligne l’importance de favoriser un cadre de soutien pour les nouveaux arrivants au Canada, où ils peuvent ressentir un sentiment d’appartenance et de connexion avec les autres membres de leur collectivité.

Pourquoi c’est important

De nombreux participants ont été motivés pour s’inscrire parce qu’ils avaient vécu des expériences où leurs diplômes, leur formation et leur expérience n’étaient pas reconnus, ou que leurs compétences linguistiques n’étaient pas suffisantes. Cela fait écho à l’expérience de nombreux nouveaux arrivants au Canada, peu importe l’endroit où ils choisissent de s’installer ou les secteurs d’activité au sein desquels ils tentent de s’intégrer. 

Des projets comme celui de Cook to Connect constituent un modèle de création d’une économie à laquelle tous les Canadiens peuvent participer et dans laquelle aucun talent, aucune compétence et aucune connaissance ne sont inexploités. Il est important d’augmenter les taux d’emploi de tous les segments du marché du travail pour relever le défi de la productivité au Canada et parvenir à un meilleur équilibre entre l’offre et la demande de main-d’œuvre. 

Bien qu’à petite échelle, la capacité du programme Cook to Connect à combiner un développement des compétences techniques axé sur la région avec une formation linguistique propre au secteur et des possibilités de formation sur le lieu de travail constitue un modèle à reproduire dans le secteur des services alimentaires et au-delà.

Prochaines étapes

ANC peut envisager de cultiver des partenariats avec d’autres entreprises sociales locales qui fabriquent des produits alimentaires afin de donner aux participants davantage d’occasions de suivre une formation sur le lieu de travail. ANC reçoit également des demandes de restaurants locaux désireux d’embaucher des participants au programme Cook to Connect pour contribuer à l’organisation d’événements spéciaux. ANC explore des partenariats avec des institutions postsecondaires locales afin de partager l’apprentissage et de créer un parcours de Cook à Connect pour la poursuite de l’éducation ou de la formation lorsque les participants le souhaitent.

More Research from FSC

Écologisation des petites et moyennes entreprises : Les entrepreneures dans la transition vers un avenir carboneutre

La transition vers la carboneutralité requiert une mobilisation des entreprises dans tous les secteurs et…

L’ABC de la planification des emplois durables

These reports provide insight into skills needs for workers in Ontario’s growing zero-emissions vehicles and…