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Les classes moyennes face à la transformation digitale

Le remplacement de l’homme par la machine est peu à peu devenu une réalité, dans des secteurs aussi va- riés que l’automobile, l’agroalimentaire, la pétrochimie ou l’industrie pharmaceutique.
Depuis le début des années 2000, une nouvelle vague de transformation digitale est à l’œuvre, qui a des impacts sur des métiers de plus en plus nom- breux. Et pour la première fois, la production de biens matériels n’est plus la seule concernée. Les services le sont aussi : big data, digitalisation, machine appre- nante, autant de tendances susceptibles de transfor- mer profondément des activités de service, intellec- tuelles, qu’on croyait jusqu’ici protégées de l’automatisation.
Certes la digitalisation de l’économie ouvre de nouvelles perspectives de création d’emplois, notam- ment dans les domaines de l’environnement, de la performance des entreprises, de la relation client et – bien sûr – des nouvelles technologies elles-mêmes, qui sous-tendent cette évolution. On sait également que les entreprises digitales connaissent la croissance la plus dynamique1). Mais les emplois créés ne se substitueront pas aux emplois détruits, ni en termes de niveau de compétence requis, ni en termes de po- sition sur la chaîne de valeur, ni en termes de réparti- tion géographique.
La digitalisation de l’économie est porteuse d’un risque de déstabilisation des grands équilibres écono- miques, sociaux et géographiques, dont on voit déjà les effets (polarisation des revenus et accroissement des inégalités, polarisation des chaînes de valeur).
La France, qui n’a pas su adapter son appareil in- dustriel à la vague d’automatisation qui a marqué le secteur secondaire depuis les années 1990, doit réus- sir la transformation digitale à venir, qui aura des conséquences majeures sur le secteur tertiaire. L’in- suffisant investissement dans l’automatisation dans le secteur manufacturier (visible aujourd’hui à travers le faible taux de robotisation du parc français comparé à celui de ses concurrents), n’a pas permis à la France de protéger son appareil productif et ses emplois in- dustriels, bien au contraire. La perte de compétitivité liée au retard français a détruit beaucoup d’emploi in- dustriel. Il faut éviter que l’histoire ne se répète.